Comments by "Missiavu" (@missiavu) on "Zemmour: «Napoléon incarne tout ce que notre époque déteste»" video.
-
En effet, @ladette6588 , les Bonaparte d'Ajaccio descendaient directement d'un arbaletrier natif de la ville de Sarzana, au confins Liguro-Toscans, arrivé là au début du XVIeme siècle, mais, après, cette famille ajaccienne ne cessa de contracter des alliances matrimoniales avec des familles de notables corses des villages de l'intérieur, en particulier, les Tusoli et Bonnelli de Bocognano (Napoléon avait une flopée de cousins dans ce village de la haute vallée de la Gravona), les Costa de Bastelica et, même, les seigneurs Bozzi de la pieve du Taravu. Quant à Laetizia Ramolino, si son père était bien descendant de génois installés à Ajaccio, sa mère n'en était pas moins une Pietrasanta de Sartene. Napoléon n'était donc pas seulement corse par son lieu de naissance, mais également, très largement par le sang.
3
-
Mais à l'époque, @Lombardie1860 , l'Italien, plus précisément le Toscan littéraire, et le corse, c'était quasiment la même chose, étant ressentis par les locuteurs de ce temps comme deux niveaux inséparables et naturellement complémentaires d'une seule et même langue, le niveau langue savante d'expression essentiellement écrite, le Toscan littéraire devenu la langue italienne par la grâce du génie littéraire et poétique du Florentin Dante Alighieri au XIIIeme siècle, et le niveau dialectal de la langue populaire de tous les jours, d'expression essentiellement orale et aussi, un peu, poétique. C'était le couple "langue-dialecte" classique dans l'aire linguistique italique, parmi ce que l'on appelait encore, avant le Risorgimento du XIXème siècle, non pas "le peuple" italien, mais "les peuples de l'Italie", cette Italie qui était un ensemble géographique péninsulaire et insulaire, une civilisation, même, mais certainement pas une nation et encore moins un État. Et le peuple corse était tout simplement et naturellement un de ces "peuples de l'Italie" avec sa propre Histoire, sa propre conscience nationale forgée au cours de sa longue Révolution du XVIIIème siècle contre Gènes et ses propres ambitions. Paradoxalement, c'est l'arrachement de la Corse à la famille culturelle et linguistique italique, avant le mouvement unificateur du XIXème siècle, par son incorporation à un ensemble français qui lui était beaucoup plus étranger, qui a permis au "niveau dialectal", désormais coupé de sa famille linguistique naturelle, de se constituer progressivement en langue à part entière, distincte de la langue italienne stricto-sensu tout en en demeurant linguistiquement très "parente" en quelque sorte. Donc, oui, la langue maternelle de Napoléon était bien l'Italien, dans le sens de son temps, mais avec ses deux niveaux inséparables, donc avec le corse comme langue d'expression orale de la vie quotidienne, le Toscan littéraire étant réservé, lui, à l'expression écrite et à la conversation savante.
3
-
Pour résumer, @Lombardie1860 , quand le petit Nabulione apprenait ses leçons, il le faisait naturellement en Toscan littéraire, donc en "lingua italiana" stricto-sensu, mais quand il jouait avec ses petits camarades dans les rues ou sur les plages d'Ajaccio, il parlait avec eux, et tout aussi naturellement, en corse, en "italien de Corse" comme disaient alors certains observateurs français, pour distinguer le niveau dialectal du niveau "langue savante".
3
-
Moi, ce que je lui reproche le plus c'est d'avoir trahi Pasquale Paoli, après l'avoir quasiment idolatré, par pur opportunisme carriériste, un peu comme son père, Carlo-Maria, au lendemain de la défaite de Pontenovu du 8 mai 1769, et, une fois à la tête de l'État, d'avoir mis son île natale "hors Constitution" et soumise à la main de fer du général Morand, féroce gouverneur militaire de la Corse sous le Consulat et l'Empire.
2
-
Breton, @Bouch ?, quelle drôle d'idée, vous croyez encore à cette fable de Napoléon fils adultérin de Laetizia et du comte de Marbeuf ? Tout simplement impossible, en particulier sur le plan chronologique, car, Napoléon, né le 15 août 1769, a donc été conçu 9 mois plus tôt, soit en novembre 1768, quand Carlo-Maria Bonaparte et son épouse Laetizia se trouvaient encore à Corte, auprès de Pasquale Paoli dont Carlo-Maria était le secrétaire et l'un des lieutenants, en pleine guerre franco-corse, et que Marbeuf, lui, était à Bastia occupée par les troupes françaises. Les Bonaparte n'ont fait la connaissance de Marbeuf que quelques mois après la défaite corse de Pontenovu du 8 mai 1769, une fois rentrés à Ajaccio.
2
-
Non, @Lombardie1860 , il n'y avait pas de Buonaparte à Gènes, il y en avait peut être encore à Sarzana, ville de l'aïeul éponyme de ceux d'Ajaccio, et puis, il y avait une noble famille Buonaparte à San Giminiano, en Toscane, sans lien de parenté avec les Ajacciens, à laquelle le père de Napoléon réussit à s'ensoucher artificiellement, avec des faux et la complicité de Marbeuf, pour obtenir une reconnaissance de titre de noblesse.
2
-
2
-
1
-
Oui, @bouch7643 , j'ai entendu parler de ce fantaisiste de Hervé Leborgne qui, outre qu'il ignore superbement l'Histoire factuelle de la Corse et de la famille Bonaparte, à ce moment là, ne sait apparemment pas compter. Les parents de Napoléon vivaient à Corte, siège du Gouvernement national corse, depuis 1765, quand Carlo-Maria, né en 1746, s'était inscrit à la toute nouvelle Université que venait d'y fonder Pasquale Paoli, et ils ne revinrent à Ajaccio qu'après la défaite corse de Pontenovu du 8 mai 1769. Joseph, frère aîné de Napoléon, est d'ailleurs bien né à Corte en 1767....
1
-
1
-
Quant au vieux prénom italien "Napoleone", francisé, bien plus tard, en "Napoléon" et se prononçant "Nabulione" en corse ("u" = "ou" en italien et en corse), qui était d'ailleurs également celui de l'un des grands-oncles du futur empereur et que l'on retrouve à diverses générations de la famille Bonaparte, il n'a absolument rien à voire avec La Napoule, @bouch7643 , venant du mot latin "Anabulium" (prononcer "Anaboulioum") qui désignait le manteau rouge d'évêque dont était revêtu Saint Nicolas, selon la tradition chrétienne. En Corse, existe également le patronyme "Napoleoni" directement issu du prénom "Napoleone" qui était probablement celui d'un ancêtre éponyme de cette famille Napoleoni, originaire du Cap-Corse.
1
-
1
-
1