Comments by "Missiavu" (@missiavu) on "Éric Zemmour en conférence en Corse" video.
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Justement non, Éric, l'origine historique de la nation, ce n'est pas la Révolution française de 1789, mais, bien avant, la longue Révolution corse du XVIIIème siècle, de décembre 1729 à la défaite finale de la Corsica Nazione par les armées du roi de France, le 8 mai 1769, à Pontenovu, avec, en point d'orgue, la Constitution corse du 18 novembre 1755, première constitution écrite de l'Histoire fondée sur la souveraineté du peuple dont voici le préambule : "La Diète générale représentant le peuple de Corse, légitimement maître de lui-même, convoquée, selon les formes dans la cité de Corte par le général (en clair, Pasquale Paoli), les 16, 17 et 18 novembre 1755. Ayant reconquis sa liberté, voulant donner à son gouvernement une forme durable et permanente, en le transformant en une constitution propre à assurer la félicité de la nation, a décrété et décrète .....". Ce fut donc dans cette petite île de la Méditerranée, que, pour la première fois dans l'Histoire, se constitua une nation en tant que corps politique actif titulaire de la souveraineté appartenant au peuple, et non-plus comme un corps sociétal et ethnique passif soumis à la souveraineté de droit divin d'un monarque ou d'un prince. En octobre1768, à la victoire de Borgu, le 8 mai 1769 à la défaite de Pontenovu ou même ailleurs, les soldats et milices paysannes corses affrontaient les armées du roi de France au cri de "Patria e libertà", plus de 23 ans avant le "Vive la nation" de Valmy. Comprenez moi bien, Éric, la Corse, ma petite patrie insulaire, a une double nature historique, étant à la fois une "nation vaincue", et, en vertu du décret législatif du 30 novembre 1789 voté par l'Assemblée constituante à la demande des députés de la Corse afin de mettre un terme à 20 ans d'équivoque issue du très ambiguë traité franco-génois de mai 1768, mise en gage et non vente, une "partie intégrante de l'"empire" français" (au sens latin d'imperium, c'est à dire de domaine) dont les habitants étaient désormais régis "par la même constitution que les autres Français". Pasquale Paoli lui-même salua ce texte essentiel, d'ailleurs conçu par ses auteurs comme une réparation de l'injustice faite à ce "brave peuple" en 1768-1769, en ces termes : "Lunion avec la libre nation française n'est pas servitude, mais participation de droit". Il le concevait donc comme l'association librement consentie entre deux nations unies dans un même idéal de liberté, et non comme l'absorption pure et simple de la petite nation insulaire par la grande nation continentale, ce qui se produisit dans les faits. Conclusion, la seule solution institutionnelle propre à prendre entièrement en compte cette double nature historique de la Corse et à écarter définitivement tout danger d'aventure séparatiste, ne pourra être, à terme, pour la Corse, qu'un véritable statut constitutionnel d'autonomie interne au sein de la République française, un peu sur le modèle actuel de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie. C'est ce que souhaite l'immense majorité des Corses après la véritable "révolution démocratique" constamment effectuée dans urnes, depuis les municipales de 2014, en particulier à Bastia jusqu'aux dernières territoriales de 2021, en passant par celles de 2015 et de 2017 ainsi que les législatives de 2017 ayant donné à l'île 3 députés autonomistes sur quatre, mettant fin au règne sans partage plus que séculaire, de dynasties politiques familiales, relais locaux du pouvoir central, les fameux "clans", dont le pouvoir reposait sur le clientélisme et la fraude électorale, réduisant ainsi, dans l'île, la démocratie à une vaste plaisanterie.
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Les corses étaient partout, Éric, sauf en Corse, île laissée à l'abandon et livrée à l'immobilisme durant presque deux siècles, étant, selon une expression insulaire de l'époque, "à la fois un berceau et un tombeau", on y naissait, on revenait pour y finir ses jours, mais, si on voulait réaliser pleinement sa vie, on la faisait ailleurs, en particulier sur le Continent et dans l'empire colonial. La France a souvent offert des destins individuels parfois fabuleux à nombre de corses, mais toujours au prix de l'expatriation, mais elle a toujours refusé un destin collectif à la Corse en tant que peuple. Elle ne s'est réveillée pour penser au développement économique de l'ile, qu'à l'extrême fin des années 50, mais presque exclusivement au profit, non pas des corses eux-memes, mais d'autres, rapatriés d'Afrique-du-Nord et grands trusts touristiques. Sans le réveil du vieux patriotisme corse, de la conscience nationale corse enracinée dans l'Histoire de l'île, ma petite patrie serait aujourd'hui un littoral entièrement bétonné autour d'un désert intérieur avec pratiquement plus de corses dedans. Le peuple corse aurait tout simplement disparu sur sa propre terre.
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C'est vrai, @Nanterre Algeria, il est totalement à côté de la plaque avec sa fixation ridicule sur les prénoms. Être français c'est un état d'esprit, pas le fait de porter tel ou tel prénom. Rappelons lui au passage que "Napoléon", prénom de ce Bonaparte qu'il admire tant, ne fut que la francisation artificielle et tardive d'un vieux prénom typiquement et spécifiquement italien, "Napoleone", se prononçant "Nabulione", chez nous, en Corse, qui n'avait jamais été porté en France avant lui. C'était d'ailleurs un prénom qui se transmettait de génération en génération dans la famille Bonaparte d'Ajaccio, étant, en particulier celui des l'un de ses grands-oncles qui, en 1764, avait rejoint Pasquale Paoli à Corte pour prendre son parti. Il est d'ailleurs assez cocasse de lire une lettre de Paoli datant de cette époque, donc environ cinq ans avant la naissance du futur empereur des Français, citer le nom de Napoleone Bonaparte, je dis bien "Bonaparte", pas "Buonaparte". En effet, contrairement à ce que croient généralement les continentaux, "Bonaparte" n'est pas la francisation de "Buonaparte", mais sa corsisation. Buonaparte, ça veut dire littéralement la "bonne part" ou le "bon parti", or, l'adjectif italien "buono", "buona" en féminin, s'est toujours prononcé "bonu" (phonétiquement "bonou"), "bona" au féminin en Corse. Ainsi, cette famille ajaccienne descendant d'un arbaletrier à cheval originaire de Sarzana, aux confins liguro-toscans, Francesco Buonaparte, surnommé "il moro" ("le maure") par référence à son teint hâlé, arrivé là à l'extrême fin du XVème siècle, très tôt engagée dans une série d'alliances matrimoniales constantes avec des familles corses des villages de l'intérieur, passa périodiquement d'une othographication à l'autre de son patronyme au gré des circonstances. Carlo-Maria, le père de Napoléon, par exemple, était "Bonaparte", tant qu'il était à Corte, auprès de Paoli, dont il fut le secrétaire et l'un des lieutenants, pour redevenir "Buonaparte", à son retour à Ajaccio, après la défaite corse de Pontenovu du 8 mai 1769, histoire de rappeler opportunément ses lointaines origines ligures aux nouveaux maîtres français, alliés et protecteurs de Gènes.Bien plus tard, Napoléon finira par opter définitivement pour "Bonaparte", parce que c'est vrai qu'à l'oreille ça sonnait plus français que "Buonaparte". Denier petit détail, en France, on inventa provisoirement un Saint Napoléon à inscrire au calendrier pour mettre la situation personnelle du Premier consul en conformité avec sa propre loi de 1803 sur les prénoms.
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Tout à fait, @kounmazian, et, en plus, il n'a que l'Histoire de la France à la bouche tout en passant la nôtre sous silence. Désolé, Éric, mais Jeanne d'Arc n'est pas et n'a jamais mon aïeule, mon aïeul c'est Sampieru Corsu, Napoléon, bien que corse de naissance, n'est pas mon grand-père, mon grand-père c'est Pasquale Paoli.
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Monsieur Zemmour, sous votre vidéo intitulée "C'ÉTAIT LA CORSE", mise en ligne aujourd'hui même, j'ai posté, cinq fois de suite un commentaire parfaitement correct et conforme aux conditions d'utilisation du site dont je vous donne le texte ci-après et il a été supprimé à chaque fois, J'EXIGE DES EXPLICATIONS !! Voici le commentaire en question : "L'Histoire de la Corse ne commence pas avec son rattachement à la France et Napoléon Bonaparte, Éric, il y a quelques millénaires avant qu'il n'est pas question pour nous de jeter aux orties, dont les quarante années de la longue Révolution corse du XVIIIème siècle au cours desquelles, pour la première fois dans l'Histoire, avant les révolutions américaine et française, se constitua, sur cette terre insulaire, une nation en tant que corps politique actif titulaire de la souveraineté appartenant au peuple et non plus seulement comme un corps sociétal et ethnique passif soumis à la souveraineté de droit divin d'un monarque ou d'un prince, comme en témoigne la Constitution corse du 18 novembre 1755, première constitution écrite de l'Histoire fondée sur la souveraineté du peuple que je vous invite à découvrir (elle est facile à trouver sur Internet) et à lire, en particulier son remarquable préambule qui dit tout en peu de mots. Évoquer la Corse et son Histoire sans citer une seule fois le nom de Pasquale Paoli, fallait oser, tout-de-même.....". JE RAPPELLE QU'EN PRINCIPE, LA "MODÉRATION", ÇA CONSISTE À ASSURER LE RESPECT DE LA LOI ET DES CONDITIONS D'UTILISATION DU SITE, PAS À CENSURER TOUT ET N'IMPORTE QUOI AU GRÉ DES LUBIES ET CAPRICES DU MOMENT DE JE NE SAIS QUEL MALADE MENTAL. UN CONSEIL, ÉRIC, CONTROLEZ SÉRIEUSEMENT CE QUI SE PASSE DERRIÈRE LES MANETTES DE VOTRE CHAÎNE YOUTUBE.
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Mi stumacherebbe chi ci sia una maghjuranza di Corsi veri in stu publicu, so quasi tutti pinzuti e pedi-neri chi campanu in Corsica, mi pare (Ça m'étonnerait qu'il y ait une majorité de vrais Corses dans ce public, ils sont presque tous des continentaux et des pieds-noirs vivant en Corse, me semble t il)...... . Enfin, Zemmour est intéressant à écouter, même s'il n'a apparemment pas compris grand-chose à la Corse et à son Histoire (a t il au moins pris soin d'étudier sérieusement cette dernière ?), à part le thème selon lequel seule la grandeur peut attacher les Corses à la France d'une manière ou d'une autre, ou fait semblant de ne pas comprendre. Le seul homme politique continental à avoir vraiment compris la Corse et les Corses ce fut très probablement Michel Rocard qui a d'ailleurs choisi de reposer de son dernier sommeil à Monticellu, village de sa dernière compagne. Dommage que ce grand orateur et redoutable débatteur qu'était le docteur Edmond Simeoni nous ait quittés, il aurait su lui tenir la dragée haute, je pense, tout au moins pour tout ce qui aurait concerné la Corse.
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