Comments by "Missiavu" (@missiavu) on "Éric Zemmour invité chez Christine Kelly" video.

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  37. J'ai suivi ce débat dans son entier hier-soir, et j'en conclus une chose, face à Henri Pena-Ruiz, Éric Zemmour n'a manifestement pas compris ou fait semblant de ne pas comprendre ce qu'est précisément le principe de laïcité qui est exactement la liberté, dans l'égalité des consciences et la tolérance mutuelle, de croire ou de ne pas croire, de pratiquer le culte de son choix ou de n'en pratiquer aucun sous la garantie de la distinction et de la séparation entre domaine spirituel et domaine temporel, entre sphère privée et sphère publique, entre religion et politique au sens étymologique du mot "chose de la cité", dont la traduction juridique est la séparation entre les cultes religieux et l'État, et de la stricte neutralité de la sphère publique en matière de dogmes, religieux ou pas. Partant de là Éric Zemmour confond, volontairement ou pas, deux notions juridiques bien distinctes, celle de sphère publique, d'une part, celle de simple espace public, d'autre pas. La sphère publique, ce n'est pas un espace géographique, ce n'est pas un lieu, c'est tout ce qui se rattache à la Puissance publique et à ses missions de service public dans l'intérêt général sans distinctions de croyances et de non-croyance, et c'est dans ce seul cadre précis que la loi impose une obligation de neutralité laïque impliquant la prohibition des signes ostentatoires d'appartenance religieuse aux seuls agents du service public dans l'exercice de leurs fonctions et aux seuls élèves de l'enseignement public primaire et secondaire dans l'enceinte de l'établissement qu'ils fréquentent et dans le seul cadre de l'enseignement qu'ils y reçoivent. Par contre, l'espace public c'est simplement tout lieu, tout endroit librement ouvert à tout le monde, c'est à dire au public, et où ce qui relève de la sphère privée peut parfaitement et librement s'exprimer et s'afficher, sous réserve de respecter la liberté d'autrui et de ne pas troubler l'ordre public par des manifestations intempestives. La laïcité c'est d'abord une garantie de liberté dans l'égalité de tous au regard de cette même liberté. Comme le disait fort justement Aristide Briand, rapporteur de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l'État : "la loi protège la foi aussi longtemps que la foi ne prétend pas dire la loi" et le "cléricalisme" c'était justement quand la foi catholique prétendait "dire la loi", or, afficher un signe ostentatoire d'appartenance confessionnelle dans le simple espace public, je regrette, ce n'est pas prétendre "dire la loi", c'est simplement s'exprimer pour soi-même. Par contre, monsieur Pena-Ruiz est totalement à côté de la plaque quand il reprend à son compte cette distinction totalement artificielle entre Islam et "Islamisme". En effet, au départ, le mot "Islamisme" fut forgé en France, au XVIIIème siècle comme un simple artifice sémantique destiné à aligner la dénomination de la religion musulmane, 'Islam", sur celles des autres religions finissant toutes en "isme", Judaïsme, Christianisme, Bouddhisme, Hindouisme, Shintoïsme, Animisme, Paganisme ; "Islamisme" n'était donc pas autre chose qu'un simple synonyme d'Islam. Ce n'est que depuis une quarantaine d'années, depuis la Révolution islamique en Iran, plus précisément, qu'en Occident et en Occident seulement on a donné à ce terme "Islamisme" sa signification idéologique et politique actuelle en le distinguant artificiellement de l'Islam en tant que tel. En effet, l'Islam, religion intrinsèquement politique depuis ses origines, depuis sa fondation par un "prophète" qui n'était pas seulement un guide spirituel et une autorité morale, mais également un véritable leader politique, une sorte de chef d'État, un législateur, et, même, un chef de guerre, l'Islam, donc, qui a toujours ignoré la distinction et la séparation entre domaine spirituel et domaine temporel si bien exprimée dans les Évangiles chrétiens par ces deux paroles attribuées au Christ : "Rendez à César ce qui appartient à César et laissez à Dieu ce qui est à Dieu" ainsi-que "Mon royaume n''est pas de ce monde", ce n'est pas seulement une spiritualité et des principes moraux, c'est également, en plus d'être une civilisation à part entière, une conception idéologique globale et totalisante du monde, de l'humanité et de la société, un système politique de gouvernement à vocation théocratique, le "Califat" et, même et surtout, une "Loi" avec un grand "L", c'est à dire un corpus juridique ayant vocation à régir tous les aspects de la vie humaine sur terre. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que la profession de foi des "Frères musulmans" est et a toujours été : "Le Coran est notre Constitution" ce qui est conceptuellement parfaitement exact s'agissant de l'Islam en tant que tel. Par conséquent, l'Islamisme ce n'est pas autre chose que l'Islam "en mouvement" ou "en pleine action", l'Islam n'étant que l'Islamisme "au repos". Éric Zemmour a donc tout-à-fait raison quand il dit que la seule distinction valable c'est celle à opérer entre l'Islam en tant que construction idéologique, une religion n'étant pas autre chose qu'une idéologie qui s'autoproclame "sacrée" et d'essence "divine", et les musulmans en tant que personnes humaines, lesquels peuvent avoir une infinité d'approches et de pratiques individuelles de leur foi, des plus fondamentalistes, littérales, dogmatiques, rigoristes et fanatiques, aux plus paisibles, quiétiste, exclusivement spiritualistes et piétistes, et distanciées par rapport aux dogmes de leur religion et à la "Loi" islamique.
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