Comments by "Missiavu" (@missiavu) on "De Bonaparte à Napoléon" video.
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Non, @Bracus.Reghusk , sur le plan strictement juridique, il n'était pas né, le 15 août 1769, sur le sol français, car, contrairement à une fausse idée encore trop répandue, le traité franco-génois de mai 1768, d'ailleur paradoxalement intitulé "Traité sur la maintien de la souveraineté de la République de Gènes sur l'isle de Corse", n'était pas un traité de vente avec transfert de souveraineté, mais un traité de mise en gage aux termes duquel la République de Gènes confiait provisoirement au roi de France l'exercice de sa souveraineté sur la Corse en gage du remboursement futur de ses dettes colossales au profit de la Couronne de France. Cette équivoque juridique de plus de 21 ans ne fut levée que par le décret législatif de l'Assemblée constituante déclarant "l'isle de Corse partie intégrante de l'empire (au sens latin d'imperium) français et ses habitants régis par la même Constitution que les autres Français". Et encore, la République de Gènes protesta en vain contre cet acte juridique unilatéral de droit interne français qui, selon elle, et non sans raisons d'un point de vue strictement juridique, constituait une violation du traité de 1768, donc du droit international. Cette polémique ne prit fin qu'avec la disparition de la République de Gènes elle-même, en tant qu'État, sous l'action d'un corse, d'ailleurs, Napoléon Bonaparte lui-même, représenté sur place par un autre corse, Christophe Salicetti.
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Nabulione "Bonaparte" (prononciation corse du patronyme italien "Buonaparte" comme je viens de l'expliquer), @Bracus.Reghusk , ghjé u mé cuginu (c'est mon cousin), et je plaisante à peine en disant cela, car figurez-vous qu'il y a quelques années, une cousine-germaine de ma mère, excellente généalogiste travaillant en liaison avec l'association ""Genealugia corsa", m'a déniché un ancêtre commun avec Napoléon Bonaparte, un certain Sebastiano Buonaparte qui vivait à Ajaccio au début du XVIIème siècle, dont le fils aboutissait en droite ligne à l'empereur et dont la fille menait en droite filiation matrilinéaire à mon propre père, certes de Bastelica par son père, mais de vieille souche ajaccienne par sa mère, en remontant son arbre généalogique par les femmes. Ma tante soupçonnait également une alliance matrimoniale avec des Bonaparte du côté de la branche paternelle de son père et de mon grand-père maternel qui étaient frères, également de vieille souche ajaccienne sous le patronyme de Tavera, mais elle a hélas quitté ce monde avant d'avoir pu s'en assurer.
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Des sources, @aurel102001 , j'en ai plein : les lettres de jeunesse de Napoléon Bonaparte figurant dans le premier tome de sa correspondance générale, l'intégralité de la correspondance de Pasquale Paoli traduite et commentée par Antoine-Marie Graziani aux éditions Alain Piazzola, "Pasquale Paoli, père de la patrie corse" d'Antoine-Marie Graziani, "Pasquale Paoli, corse des Lumières", de Michel Vergé-Franceschi, "La jeunesse de Napoléon Bonaparte" de Jean Defranceschi, "La jeunesse de Napoléon Bonaparte" de François Paoli, "Les Bonaparte en Corse", étude généalogique de François Demartini et Antoine-Marie Graziani, les innombrables ouvrage consacrés à l'Histoire de la Corse dont la liste serait trop longue à donner, les 7 volumes édition de luxe du "Mémorial des corses", en bonne place dans ma bibliothèque personnelle etc.....etc......
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Oui, @Bracus.Reghusk , il faut lire le traité franco-génois du 13 mai 1768 générateur de l'"équivoque corse" pour reprendre le titre d'un ouvrage déjà ancien de l'historien insulaire René Emmanuelli. Cependant, une clause séparée et secrète de ce traité disposait que pour dédommager la République de Gènes de la perte qu'elle avait faite de quelques arrérages de subsides qui lui étaient dus en vertu de conventions antérieures au second traité de Compiègne de 1764, le roi de France lui ferait payer une somme de 200.000 livres tournois par an pendant dix ans, sauf à convenir après ce terme d'une continuation de subsides si la République de Gènes se trouverait dans la circonstance qui la mettrait dans le cas de demander un pareil secours à sa majesté. D'où la confusion ayant fait croire à beaucoup de contemporains à une "vente déguisée", Paoli ayant même déclaré avec colère : "ils nous ont vendus comme un troupeau de moutons". Il déclara également : "Gènes est vaincue et ne possède plus aucun droit effectif sur la Corse qui s'est érigée en nation souveraine, et quand bien même elle aurait encore pu se prévaloir d'une quelconque souveraineté sur l'île, elle ne pouvait s'en défaire provisoirement au profit d'une autre puissance sans le consentement des corses", première affirmation dans l'Histoire du "droit des peuples à disposer d'eux-mêmes", et d'où la guerre ouverte franco-corse qui s'en suivit et dura une année entière.
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@Bracus.Reghusk et @Celtique bolga, contrairement à ce que croient les "pinzuti", "Bonaparte" n'est pas la francisation de "Buonaparte" mais sa corsisation. En effet, "Buonaparte" ça veut dire, littéralement, la "bonne part" ou le "bon parti", or, en Corse, l'adjectif italien "buono", "buona" au féminin, s'est toujours prononcé "bonu" ("u" se prononce "ou"), "bona" au féminin. Aussi, les Buonaparte d'Ajaccio, descendant d'un arbaletrier natif de Sarzana, au confins liguro-toscans, arrivés là au début du XVIème siècle, mais qui ne cessèrent de nouer des alliances matrimoniales avec des familles de notables corses des villages de l'intérieur, les Tusoli et les Bonnelli de Bocognano (Napoléon avait une foule de cousins dans ce village de la haute-vallée de la Gravona), les Costa de Bastelica et les seigneurs Bozzi de la pieve du Taravu, par exemple, passèrent régulièrement d'une orthographication de leur patronyme à l'autre au gré des circonstances. Ainsi, Carlo-Maria, le père de Napoleone, était il "Bonaparte" tant qu'il était à Corte, auprès de Pasquale Paoli dont il était le secrétaire et l'un des lieutenants, pour redevenir "Buonaparte" à son retour à Ajaccio, après la défaite corse de Pontenovu du 8 mai 1769, histoire de rappeler opportunément aux nouveaux maîtres français, alliés et protecteurs de Gènes, ses lointaines origines ligures. Bien plus tard, Napoléon opta définitivement pour "Bonaparte" parce que c'est vrai qu'à l'oreille, ça pouvait sonner plus français que "Buonaparte". Par contre, il a bien francisé son prénom, Napoleone, se prononçant "Nabulione" en corse, qui n'avait jamais existé en France avant lui. Je reconnais que tout ça, il faut être corse et, même, corsophone, comme moi, pour le savoir.
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