Comments by "Missiavu" (@missiavu) on "Yvan Colonna, l’indépendantiste corse condamné pour le meurtre du préfet Erignac" video.
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C'est vrai, @Vincenzo Spetto, dans le dossier de l'accusation, et je rappelle qu'en vertu du principe à valeur constitutionnelle de la présomption d'innocence, la charge de la preuve incombe exclusivement à l'accusation, pas à la défense (autrement dit, c'est à l'accusation de prouver la culpabilité de l'accusé, pas à la défense de prouver son innocence puisque cette dernière est justement "présumée"), aucun élément matériel, je dis bien "matériel", n'est venu prouver sa culpabilité, une expertise balistique étant même allée en sens inverse. Les seuls éléments à charge furent les déclarations initiales de ses coaccusés, jugés et condamnés avant lui, s'étant ensuite rétractés après son arrestation à lui, ce qui, juridiquement, n'était pas suffisant pour lever totalement le "doute raisonnable et persistant" qui, en principe, doit systématiquement profiter à l'accusé en vertu du même principe à valeur constitutionnelle de la présomption d'innocence.
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Honnêtement, je ne sais pas si Yvan Colonna était, dans les faits, coupable ou innocent de l'odieux assassinat du préfet Claude Érignac, et, contrairement à d'autres, ici-même, je me garderai bien d'affirmer quoi que ce soit à ce sujet dans un sens comme dans l'autre, mais ce que je sais, en tant que juriste ayant un-peu suivi le dossier, c'est qu'en fait sinon en droit, il fut, au terme de chacun de ses trois procès successifs, objectivement condamné "au bénéfice du doute", paradoxe juridique s'il en est car, en droit, on ne peut, en principe, qu'être acquitté "au bénéfice du doute" en vertu du principe à valeur constitutionnelle de la présomption d'innocence dont l'une des conséquences juridiques et que le "doute raisonnable et persistant" doit systématiquement profiter à l'accusé, or, compte tenu de tous les éléments du dossier, en ce qui le concerne, le doute n'a jamais été complètement levé dans cette affaire. D'ailleurs, l'annonce de son arrestation par Nicolas Sarkozy, ministre de l'intérieur de l'époque, le qualifiant "d'assassin du préfet Claude Érignac" avant-même tout procès, fut une violation flagrante de ce principe de la présomption d'innocence et, même, de celui de la "séparation des pouvoirs", constituant une véritable ingérence du pouvoir exécutif dans les attributions de l'autorité judiciaire.
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