Youtube comments of (@LeSemaphore).
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“Incendies” de Wajdi Mouawad : Enregistré en public au Théâtre 71 - scène nationale de Malakoff le 26 mars 2006. Diffusion sur France Culture le 02 avril 2006. Réalisation : Christine Bernard-Sugy. « Celui qui tente de trouver son origine est comme ce marcheur au milieu du désert qui espère trouver, derrière chaque dune, une ville. Mais chaque dune en cache une autre et la fuite est sans issue. Raconter une histoire nous impose donc de choisir un début. Et nous, notre début, c'est peut-être la mort de cette femme qui, il y a longtemps déjà, a décidé de se taire et n'a plus jamais rien dit. Cette femme s'appelle Nawal et elle sera enterrée bientôt. Notre histoire commence peut-être par ses dernières volontés, adressées à Jeanne et Simon, ses enfants jumeaux. Mais peut-être notre début c'est cette jeune fille qui, à peine sortie de l'enfance, vient de tomber la tête la première dans sa vraie vie et porte en elle un amour adolescent et un enfant. Cette très jeune fille s'appelle Nawal. Peut-être que c'est là que notre histoire commence, juste avant que sa vie ne se brise. Et “Incendies” serait alors l'histoire de Nawal et d'un acharnement à lire, écrire et penser pour donner un sens à ce qui la dépasse. Peut être notre histoire commence-t-elle par un territoire déchiré par une guerre civile et occupé par une armée ennemie. “Incendies” serait alors l'histoire d'une résistance. “Incendies” suit en parallèle chacune de ces trois histoires qui sont intimement liées car chacune trouve sa source dans l'autre. “Incendies” est alors l'histoire de trois histoires qui cherchent leur début, de trois destins qui cherchent leur origine pour tenter de résoudre l'équation de leur existence et tenter de trouver, derrière la dune la plus sombre, la source de beauté. » Wajdi Mouawad
Avec (par ordre d’entrée sur scène) :
Maurice Bénichou (Hermile Lebel)
Christophe Reymond (Simon)
Vanessa Larre (Jeanne)
Juliette Roudet (Nawal jeune fille)
Laurence Bourdil-Amrouche (Nawal Femme)
Charles-Eric Petit (Wahab)
Evelyne Guimarra (Jihane, mère de Nawal)
Martine Sarcey (Nazira, grand mère de Nawal)
Simon Duprez (Antoine, infirmier)
Julia Vaidis-Bogard (Sawda)
Laurent Lederer (le médecin)
Aomar Lekloum (Abdessamad)
Magid Bouali (le guide)
Rabah Loucif (le concierge de l’école)
Gérard Dournel (Malak)
Jacques Frantz (Chamseddine)
Malik Faraoun (Nihad)
Et Sabrina Baldassara (narratrice)
Bruitage : Bertrand Amiel
Né au Liban, Wajdi Mouawad obtient son diplôme de l’École Nationale de théâtre du Canada en 1991. Cofondateur du Théâtre Ô Parleur, il a signé la mise en scène de nombreux spectacles tels que « Six personnages en quête d’auteur » , « Ce n’est pas de la manière qu’on se l’imagine que Claude et Jacqueline se sont rencontrés » et « Les Troyennes ». Il a également mis en scène ses propres textes dont « Rêves » et « Littoral » . Ce dernier lui a d’ailleurs valu le Prix du Gouverneur général en 2000 et a été présenté au Festival d’Avignon en juillet 1998. Les deux pièces ont été jouées au Théâtre 71 respectivement en 2000 et en 1999. Il a aussi signé l’adaptation théâtrale d’œuvres comme « Don Quichotte de Cervantès » et « Trainspotting » de Welsh. Wajdi Mouawad est devenu aujourd’hui une personnalité incontournable du paysage théâtral québécois. Depuis janvier 2000, il est directeur artistique du Théâtre de Quat’Sous. Son roman « Visage retrouvé » est paru chez Actes-Sud Papiers. Depuis 1999, le Théâtre 71 - scène nationale de Malakoff dirigé par Pierre Ascaride développe un compagnonnage avec l’auteur metteur en scène québécois Wajdi Mouawad et accueille nombre de ses spectacles. Il y a créée “Forêts” (texte et mise en scène) en 2006. France Culture ne pouvait donc pas créer ailleurs qu’au Théâtre 71 – scène nationale de Malakoff, la version radiophonique de la pièce de Wajdi Mouawad , « Incendies » . La pièce de Wajdi Mouawad, a été adaptée au cinéma par Denis Villeneuve. Le film est sorti sur les écrans en France en janvier 2011, et en septembre, il a paru en DVD avec la collaboration de France Culture.
Source : France Culture
#WajdiMouawad #Liban #Québec #Origines #Incendies #Nawal #Guerre #Jumeaux #Tragédie #Théâtre #MauriceBénichou #ChristopheReymond #VanessaLarre #LaurenceBourdilAmrouche #Malakoff #Théâtre71 #ScèneNationale #FranceCulture
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Andromaque de Jean Racine (La Comédie-Française / France Culture). Portrait de Jean Racine par François de Troy. Andromaque - gravure de Pauquet et notice par Émile de La Bédollière - 1851• Crédits : Leemage - AFP. Diffusion sur France Culture le 16 octobre 2016. Réalisation : Sophie-Aude Picon. Direction artistique : Elsa Lepoivre de la Comédie-Française. Conseillère littéraire : Emmanuelle Chevrière. Quand Oreste arrive en Épire pour réclamer à Pyrrhus le jeune Astyanax, fils d'Andromaque qui représente une menace pour les Grecs, il se heurte au refus du souverain, qui veut plaire à la veuve d'Hector dont il est épris. Mais celle-ci lui résiste, fidèle au souvenir de son époux. Ignorant les déclarations brûlantes d'Oreste, Hermione, fille d'Hélène et de Ménélas, aime Pyrrhus auquel elle est fiancée. Elle est venue de Sparte pour l'épouser ; il la dédaigne. Les luttes menées par les membres de ce quatuor amoureux pour sortir de l'impasse dans laquelle ils se trouvent sont le moteur de la tragédie qui réglera leur sort. Poussé par Hermione, Oreste provoque la mort de Pyrrhus le jour de ses noces avec Andromaque, qui s'était résolue à cette union pour sauver son fils. Promise au châtiment des furies, Hermione se poignarde sur le corps de Pyrrhus. Andromaque devient reine et veuve une seconde fois, tandis que Pylade soustrait à la vindicte du peuple Oreste, qui a sombré dans la folie.
Avec :
Cécile Brune (Andromaque)
Éric Génovèse (Pyrrhus)
Alain Lenglet (Phoenix)
Céline Samie (Céphise)
Stéphane Varupenne (Pylade)
Suliane Brahim (Hermione)
Clément Hervieu-Léger (Oreste)
Claire de la Rüe du Can (Cléone)
Au violon : Floriane Bonanni
Proposition sonore : Ivan Dumas
Prise de son et mixage : Claude Niort. Assistante technique et montage : Emilie Couët. Assistante à la réalisation : Laure-Hélène Planchet.
Jean Racine fait représenter Andromaque à l'âge de 28 ans par la Troupe royale, le 17 novembre 1667, dans les appartements de la reine. La veuve d'Hector est interprétée par Melle Du Parc. La pièce fait beaucoup parler d'elle et de son auteur, et est appréciée par Ses Majestés. Au seuil de la maturité, Racine signe là une œuvre maîtresse. Dans la décennie qui suit, il écrit "Britannicus", "Bérénice", "Bajazet", "Iphigénie en Aulide" et "Phèdre". Élu à l'Académie française en 1672, il évolue dans les sphères proches du pouvoir. En 1689 et 1690, ses deux tragédies bibliques, "Esther" et "Athalie", sont respectivement représentées à Saint-Cyr devant Louis XIV. Il meurt en 1699 après avoir rédigé un "Abrégé de l'histoire de Port-Royal".
Source : France Culture
#Racine #JeanRacine #Dramaturge #Théâtre #Andromaque #Mythologie #Grèce #Épire #Oreste #Hermione #Pyrrhus #Pylade #Tragédie #LaComédieFrançaise #ElsaLepoivre #ÉricGénovèse #CécileBrune #SulianeBrahim #StéphaneVarupenne #FranceCulture
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Knock ou le Triomphe de la médecine de Jules Romains (1954 / France Culture). Dans le cadre de l'émission “Lectures à une voix”, produite par Michel Polac, François Périer interprétait à lui seul tous les personnages de la pièce de Jules Romains : “Knock ou le Triomphe de la médecine”. Cette lecture a été diffusée pour la première fois le 16 novembre 1954 sur la Chaîne Nationale. Oublions le film avec Louis Jouvet dans le rôle titre, l'émission qui vient nous le permet car ce n'est pas la pièce elle-même que nous allons entendre, mais une lecture de cette pièce. Une lecture à une voix faite par un grand comédien, François Périer, dont la personnalité est telle que l'on parvient à ne pas penser à Jouvet. Pour Knock, on le sait, rien n'est plus irritant qu'un homme que l'on appelle “bien portant”. Knock aurait-il une pratique médicale trop excessive, en d'autres termes : est-ce que l'intérêt du malade n'est pas subordonné à l'intérêt du médecin ? Knock ne se pose pas cette question, du moins officiellement. Selon lui, il ne faut pas oublier qu'il existe un intérêt supérieur à ces deux lois, celui de la médecine.
Personnages :
Knock (le personnage principal)
Docteur Parpalaid
Madame Parpalaid
M. et Mme Mousquet
Le tambour de ville
Premier gars
Deuxième gars
Scipion
Jean (le voiturier)
Madame Rémy
La dame en noir
La dame en violet
La bonne
Voix de Mariette
Sources : France Culture et Wikipédia
#JulesRomains #Écrivain #Dramaturge #Théâtre #Knock #KnockOuLeTriompheDeLaMédecine #Médecine #Manipulation #Maladie #Comédie #LecturesÀUneVoix #MichelPolac #Comédien #FrançoisPérier #FranceCulture
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Le 26 septembre 2011, à l'occasion de la parution de son album "Grand Lièvre" chez Polydor, Jean-Louis Murat était l'invité du Grand Entretien, émission animée sur France Inter par François Busnel. (J'ai pu récupérer cette émission en l'enregistrant via les enceintes de mon ordinateur, ce qui explique cet écho assez désagréable ainsi que la piètre qualité du son. Merci de votre indulgence !)
Jean-Louis Bergheaud dit Jean-Louis Murat est né 1952, en Auvergne.
Il fait ses premières armes au sein d’un groupe de rock - « Clara » - dans lequel il joue du saxophone et de la guitare. En 1980, il enregistre un premier 45 tours « Suicidez-vous, le peuple est mort » et se fait remarquer par la critique. Malgré ce début prometteur, les deux albums suivants, parus en 1982 et 1984 passent complètement inaperçus.
Il faut attendre 1989 pour que « Cheyenne Autumn », enregistré à Londres, lui apporte la reconnaissance du public.
Après « Le Manteau de pluie » (1991) et « Venus » (1993), Jean-Louis Murat entame sa première tournée qui démarre chez lui, en Auvergne. Suivent les albums « Dolorès », « Mustango » enregistré à New York, « Madame Deshoulières » inspiré de textes du 18ème siècle, « Le Moujik et sa femme », « Lilith » ou encore « Taormina».
Artiste extrêmement prolifique, sa discographie compte plus de vingt-cinq albums : « s’il ne tenait qu’à moi, je sortirais un disque tous les six mois ».
Jean-Louis Murat s’est également essayé au cinéma en 1990 dans le film de Jacques Doillon « La vengeance d'une femme », aux côtés d’Isabelle Huppert et de Béatrice Dalle.
Discographie (sélection)
Suicidez-vous, peuple est mort (1981)
Passions privées (1984)
Cheyenne autumn (1989)
Murat en plein air (1991)
Le manteau de pluie (1991)
Mademoiselle Personne (1995)
Dolorès (1996)
Mustango (1999)
Madame Deshoulières (2001)
Le moujik et sa femme (2002)
Lilith (2003)
A bird on a poire (2004)
Moscou (Mockba) (2005)
Taormina (2006)
Charles et Léo (2007)
Tristan (2008)
Le cours ordinaire des choses (2009)
Grand Lièvre (2011)
Toboggan (2013)
Babel (2014) avec The Delano Orchestra
Source : France Inter
#JeanLouisMurat #Musicien #Chanteur #Compositeur #GrandLièvre #Album #Musique #Auvergne #Entretien #FrançoisBusnel #FranceInter #LeGrandEntretien
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3:23 Wajdi Mouawad explique la raison de certaines scènes manquantes ou différentes du texte original de sa pièce. « Je me suis rendu compte, en relisant la pièce, qu’il y avait des scènes qui étaient carrément impossibles à la radio parce qu’elles étaient trop liées à la mise en scène, trop liées à l’image, trop liées au fait d’être vues. Donc, à ce moment-là, je me suis rendu compte qu’il fallait enlever ces scènes-là et peut-être les remplacer par d’autres choses, par d’autres textes. Et comme c’est avant tout une histoire, je me suis surtout posé la question “comment on pouvait entendre cette histoire, et comment on pouvait évoquer les images uniquement par le son, par la voix, par le texte”. Et c’est là où, en effet, on arrive à un montage peut-être différent, plus elliptique que celui qu’il y avait dans le spectacle. »
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http://le-semaphore.blogspot.fr/2014/06/la-joie-est-un-fruit-de-lumiere.html. L'émission "Les Racines du ciel", diffusée sur France Culture tous les dimanches matins est animée par Frédéric Lenoir et Leili Anvar. "La Confiance" : émission diffusée le 23/12/2012, dans la lumineuse compagnie du poète et écrivain français, Christian Bobin. Poète ayant fait des études de philosophie, Christian Bobin habite au Creusot, dans une maison au cœur de la forêt, où il se consacre entièrement à l’écriture. Il a écrit de nombreux recueils dont "La part manquante" chez Gallimard et le dernier qui vient de sortir aux éditions de L’iconoclaste : "L’homme joie".
LECTURES :
"L'homme joie" de Christian Bobin chez L'iconoclaste
MUSIQUE :
– Brassens : les Philistins
– Thelonious Monk « Crepuscule with Nelly »
Source : France Culture
"La joie est un fruit de lumière"
Avec "l’homme-joie", Christian Bobin continue son chemin de pèlerin du langage, en quête de beauté et de joie.
Ses phrases sont des haltes au bord d’une fontaine, où l’on boit une eau limpide qui nous décrasse l’âme et le corps.
Sa langue a cette force rare que de pouvoir évoquer par des mots, des images poétiques qu’on a le sentiment de pouvoir toucher du bout des doigts.
Par son écriture hautement charnelle, Christian Bobin nous donne à voir l’incarnation des êtres, la présence des choses.
Il nous conduit dans la matière vivante ; il suscite l’épiphanie des corps et fait battre un cœur dans le sein des êtres de papier.
Fabricant de métaphores, il est toujours là où on ne l’attend pas.
Le lire, c’est n’attendre rien. C’est apprendre à s’ouvrir à l’imprévu, au jaillissement impétueux de l’imaginaire.
Au fil des pages, apparaissent des traces noires sur un ciel blanc : c’est le noircissement du papier obtenu grâce aux petites bougies que sont les mots de Christian Bobin.
À chaque lecteur de mettre ses mains en auvent pour que ces flammes légères et graciles ne s’éteignent pas.
D’œuvre en œuvre, Bobin nous invite à voir autrement, avec une plus grande pénétration. Il nous convie à savoir faire de chaque instant une source d’émerveillement.
Sa plume est une baguette de sourcier qui fait naître des havres de verdure dans le désert.
Christian Bobin tranche les ronces de la grisaille quotidienne. Ce faisant, il nous ouvre un passage jusqu’à la clairière où il nous sera donné de respirer plus amplement.
Par son regard lucide, il défait tout manichéisme : « J’ai pris la main du diable. Sous ses ongles noirs j’ai vu de la lumière. »
Son verbe est une sagaie qui se fiche droit dans le cœur.
Dans son verger poétique, la joie est un fruit, un fruit de lumière.
La joie, c’est comme la beauté : on n’en est jamais désaltéré.
© Thibault Marconnet
07/12/2013
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Lors de l'émission “Hors-champs” diffusée sur France Culture le 22 décembre 2014, Laure Adler s'entretenait avec le chanteur auvergnat, Jean-Louis Murat. Son nouvel album “Babel”, façonné en collaboration avec le groupe clermontois The Delano Orchestra, a paru en 2014 sur le label PIAS. Site officiel et personnel de Jean-Louis Murat : http://www.jlmurat.com
Jean-Louis MURAT « Babel ». *Enregistré avec The Delano Orchestra. Nouvelle pierre dans la carrière irréprochable de Jean-Louis Murat, « Babel » (double album), est une œuvre orchestrale, harmonieuse, éblouissante & bouleversante. Un nouvel album de 20 chansons qui confirme la place unique & indispensable de Jean-Louis Murat dans le paysage musical français. Depuis l’enfance, Jean-Louis Murat construisait ce grand œuvre, seul ou en bande, dans son Auvergne natale ou dans la poussière de l’Amérique vénérée. Derrière des guitares sèches ou tordues d’électricité, il a parcouru des contrées où personne ne s’aventure, chaque année ou presque. Ne jamais s’arrêter de façonner, bâtir, et pour longtemps, pour sûr. « Babel » est le chaînon manquant, le lien qui unit le monde et l’Auvergne, l’infiniment proche et l’universel. Ce double album a été enregistré avec The Delano Orchestra groupe clermontois qui oscille entre folk gracile et pop tendue comme un arc. Leurs chemins se sont croisés sur les ondes de France Inter, un matin de décembre, pour un concert mémorable presque inventé de toutes pièces. Sachant les vertus des belles guitares, des rythmiques enjouées et des arrangements savants, Murat l’Arabe, Murat le paysan, le grand Murat reste cool et espiègle en toutes choses, caressant de sa voix unique ce Harvest arverne éblouissant. De là est née « Babel », une œuvre de cartographe fou d’amour, de géographe retourné par les souvenirs, l’Histoire, les paroles et les senteurs d’un pays nourricier, où la poésie cède souvent la place au franc-parler des campagnes, une étonnante et sublime confrontation que personne d’autre n’aurait pu réussir. « Babel » est tout cela, et bien plus encore. Il est le voyage invisible de l’âme aux confins du monde, ici et là-bas, définitivement.
- Présentation du label PIAS -
Source : France Culture
#JeanLouisMurat #Chanteur #Musicien #Compositeur #Musique #Auvergne #Entretien #LaureAdler #HorsChamps #FranceCulture #TheDelanoOrchestra #Babel
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Jean Racine : Iphigénie (La Comédie-Française / France Culture). Portrait de Jean Racine par François de Troy. Diffusion sur France Culture le 12 avril 2020. “Iphigénie” commence dans le silence et la pesanteur de l’aube immobile, progresse dans un crescendo de bruit et de fureur pour culminer dans le fracas du tonnerre, le souffle des vents et la mer qui se déchaîne, réconciliant enfin les hommes avec les éléments. La scène est en Aulide, dans le camp des Grecs, dont la flotte s’apprête à appareiller vers Troie sous la conduite d’Agamemnon, roi de Mycènes, et d’Ulysse, roi d’Ithaque. L’absence de vent rendant ce départ impossible, le devin Calchas fait savoir à Agamemnon que l’oracle a réclamé, pour que les vents se lèvent, le sacrifice d’une “fille du sang d’Hélène”. Iphigénie, fille d’Agamemnon et de Clytemnestre, qui est la sœur d’Hélène, devra être immolée aux dieux. Agamemnon fait donc venir Iphigénie à Aulis, sous le prétexte qu’Achille, son fiancé, veut qu’on célèbre ses noces avant le départ de l’armée. Iphigénie arrive au camp accompagnée de sa mère Clytemnestre et d’Ériphile, une jeune captive qu’Achille a ramenée d’une expédition à Lesbos. Entre-temps, Agamemnon, pris de remords, cherche à gagner du temps contre l’avis d’Ulysse qui, pressé de gagner Troie, lui reproche son manque de fermeté. Pour accomplir la volonté des dieux, Agamemnon veut éloigner Clytemnestre, mais il est trahi par Arcas, son serviteur, qui révèle à Iphigénie et à sa mère le crime qui se prépare. Le roi doit alors affronter la colère et la douleur de Clytemnestre. Il décide de faire évader les deux femmes avec la complicité d’Achille. Mais Ériphile, amoureuse en secret d’Achille, va dénoncer leur projet. Iphigénie se prépare alors au sacrifice, malgré Achille qui est prêt à tout pour la soustraire à la mort. C’est alors qu’on apprend qu’Ériphile, fruit d’un amour clandestin entre Thésée et Hélène, a été nommée à sa naissance Iphigénie par sa mère, et cachée au reste de la Grèce sous le nom d’Ériphile. Pressée de faire un choix, l’armée la désigne comme étant celle que l’on doit immoler. Mais Ériphile devance le sacrificateur et se tue elle-même.
Cette pièce fut représentée pour la première fois à Versailles le 18 août 1674.
Distribution (de la troupe de la Comédie-Française) :
Catherine Salviat (Doris)
Martine Chevallier (Clytemnestre)
Thierry Hancisse (Agamemnon)
Alain Lenglet (Arcas)
Coraly Zahonero (Ériphile)
Christian Gonon (Ulysse)
Jérôme Pouly (Eurybate)
Suliane Brahim (Iphigénie)
Clément Bresson (Achille)
Et de l’académie de la Comédie-Française, Camille Seitz (Ægine)
Musique :
Direction musicale : Miguel Henry au théorbe, accompagné d’Andreas Linos et Thomas de Pierrefeu à la viole de gambe.
Équipe France Culture :
Réalisation : Christophe Hocké
Assistante à la réalisation : Sophie Pierre
Équipe technique : Pierre Monteil, Matthieu Leroux, Baptiste Lesnard
Son : Éric Villenfin, Kevin Delcourt, Nicolas Depasgraff, Philippe Thibaut
Lumière : Titouan Oheix, Maxime Bayol
Régisseur plateau : Farid Melab, Dominique Fournier
France Culture et la Comédie-Française ont entrepris une grande aventure artistique : l’enregistrement en public ou en studio de l’intégrale des tragédies de Racine, c’est-à-dire onze pièces.
Source : France Culture
#JeanRacine #Iphigénie #LaComédieFrançaise #Théâtre #Tragédie #Euripide #Agamemnon #Achille #Ulysse #Clytemnestre #Arcas #Eurybate #Ægine #Ériphile #Sacrifice #GuerreDeTroie #Comédiens #CatherineSalviat #MartineChevallier #ThierryHancisse #AlainLenglet #CoralyZahonero #ChristianGonon #JérômePouly #SulianeBrahim #ClémentBresson #CamilleSeitz #Musique #MiguelHenry #Théorbe #AndreasLinos #ThomasDePierrefeu #VioleDeGambe #Réalisation #ChristopheHocké #FranceCulture
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Boris Vian : L’Écume des jours (France Culture / Théâtre et Cie). « L'Écume des jours est un conte, d'abord enchanteur, où les êtres, les souris, les objets, sont animés des meilleures intentions....! » Adaptation par le Collectif La Bouée sous la direction de Béatrice De La Boulaye. Réalisation : Jean-Matthieu Zahnd. Première diffusion sur France Culture le 14 juin 2009. Photographie : Boris Vian au club de jazz “Le Tabou” • Crédits : Serge de Sazo / Gamma / Rapho - Getty. « […] “L’Écume des jours”, roman ellingtonien et éternel, nous envoûte par son mélange d’innocence joyeuse et de cruauté féroce, de sensualité pure, sublimée par le jazz, et de dénonciation du travail servile et de l’argent maudit, de l’émerveillement de vivre et de l’immémoriale peine d’amour. La séduction de “L’Écume des jours” tient donc à l’accord d’un langage et d’une vision, à l’harmonie d’un style swing avec un univers fantastique, nourri de surréalisme et d’onirisme. La gloire de cette œuvre vient aussi de sa modernité adolescente et éternelle, mêlant tendresse et anarchie, passion et humour grinçant […]. » Gilbert Pestureau.
Le Collectif La Bouée a reçu l’aide à la création dramatique du CNT en 2008 pour l’adaptation de “L’Écume des jours”.
Avec :
Claude Aufaure (le narrateur)
Guillaume Marquet (Colin)
Charlotte Corman (Chloé)
Jean-Paul Bezzina (Nicolas)
Hugo Horsin (Chick)
Clotilde Morgiève (Alise)
Aurélie Babled (Isis)
Et Dominique Pinon, Alain Fromager, Marc-Henri Boisse, Jean-Yves Chilot, Aurore Bonjour, Alexandre Aubry, Hervé Furic, Franck Lorrain, Jean Bollery, Frédéric Le Bret, Thierry Pietra, François Siener, Quentin Baillot, Sandrine Le Berre, Rémi Goutalier, Jacques Leplus, Régis Chaussard, Michel Baladi, Marisa Commandeur, Chloé Delaume
Bruitages : Bertrand Amiel
Piano : Pierre Gascoin
Équipe de réalisation : Véronique Amiot, Clotilde Thomas
Assistante à la réalisation : Delphine Lemer
Source : France Culture
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Jean MARAIS Prod DB © DR. Jean Marais : “Je ne me suis jamais trouvé beau.” En 1968, Jacques Chancel reçoit Jean Marais pour l'émission Radioscopie. Nous sommes en 1968, Jean Marais a tourné le dos au cinéma depuis quelques mois. En effet, Il avait connu à nouveau le succès avec la série des “Fantômas” (1964-1966) dans lesquels il joue le double-rôle du journaliste Fandor et de Fantômas. Mais bien que le public afflue dans les salles et que le nombre d'entrées s'envole, l'acteur estime que ces films n'ont pas le prestige de ceux qu'il avait tournés au cours de la décennie précédente. De plus, après avoir été contraint de partager la vedette avec Bourvil, le voilà désormais presque relégué au rang de “premier second rôle” par Louis de Funès, qui interprète le rôle du commissaire Juve. Il décide alors que le cinéma, c'est fini pour lui et retourne à ses premières amours, le théâtre. Cette année-là, il joue “Le Disciple du Diable” de George Bernard Shaw, adapté par Jean Cocteau, dont il signe la mise en scène, les décors et les costumes au Théâtre de Paris. Un pari ambitieux qui ne connaîtra qu'un succès d'estime. Les représentations cessent au bout de deux mois. En 1970, Jacques Demy offrira à Jean Marais son dernier grand rôle au cinéma dans “Peau d'Âne”.
Source : France Inter
#JeanMarais #Acteur #Cinéma #Théâtre #Fantômas #JacquesDemy #JeanCocteau #JacquesChancel #Radioscopie #Entretien #FranceInter
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Phèdre de Jean Racine (La Comédie-Française / France Culture). Portrait de Jean Racine par François de Troy. Phèdre, gravure de Pauquet • Crédits : Leemage - AFP. Enregistré le 28 octobre 2015, en public au Studio 104 de la maison de la Radio. Diffusion sur France Culture le 29 mai 2016. Direction artistique : Éric Génovèse. Réalisation : Blandine Masson et Sophie-Aude Picon. Conseillère littéraire : Emmanuelle Chevrière. Équipe technique : Pierre Minne, Laure Joung Lancrey, Romain Lenoir, Sébastien Royer. Assistante à la réalisation : Clémence Gross. Fille de Minos et de Pasiphaé, Phèdre lutte en vain contre la passion qu’elle éprouve pour Hippolyte, le fils de Thésée dont elle est l’épouse. Épuisée et culpabilisée par ses sentiments qu’elle ne contrôle pas, elle cherche par tous les moyens à l’éloigner d’elle. Ce beau-fils, adulé et rejeté, a l’intention de quitter Trézène pour partir à la recherche de son père disparu pendant la guerre de Troie, fuyant aussi par là son propre amour pour Aricie, sœur des Pallantides, clan ennemi. La mort que Phèdre implore pour expurger son crime sera retardée par l’annonce du retour de Thésée, après qu’elle a dévoilé ses sentiments à Hippolyte. Maudissant son fils qui l’aurait outragé, Thésée apprend trop tard son innocence – de la bouche même de Phèdre qui meurt à ses pieds.
Avec :
Michel Favory (Théramène)
Cécile Brune (Panope)
Éric Génovèse (Thésée)
Clotilde de Bayser (Œnone)
Elsa Lepoivre (Phèdre)
Stéphane Varupenne (Hippolyte)
Adeline d’Hermy (Ismène)
Jennifer Decker (Aricie)
Musiciens :
Romain Falik au théorbe
Benjamin Attahir au violon
En 1680, les acteurs de la troupe de l’hôtel de Bourgogne et ceux de l'hôtel Guénégaud, sont réunis par ordonnance du roi Louis XIV pour fonder la troupe de la Comédie-Française. C'est précisément le 25 août 1680 que les comédiens inaugurent cette réunion par une représentation non pas d’une œuvre de Molière mais en choisissant l’œuvre que Racine tenait pour la plus aboutie de ses tragédies, “Phèdre et Hippolyte”, créée en 1677 et qui sera rebaptisée en 1687 “Phèdre”.
C’est sous ces auspices favorables que s’ouvre le cycle Racine que vont créer en partenariat étroit la Comédie-Française et France Culture.
Ce que nous offre la radio pour rendre à ces vers sublimes leur statut de théâtre de chambre est inestimable ; la possibilité de l’intimité, de l’intemporel, de parcourir la gamme vocale du cri étouffé au chuchotement (ce qui bien souvent est impossible sur un grand plateau).
Éric Génovèse, Sociétaire, Directeur artistique
Source : France Culture
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Arthur Rimbaud : voyant ou voyou ? par Henri Guillemin (1963 / France Culture). Entretiens avec Benjamin Romieux. Illustration : Arthur Rimbaud, détail du tableau “Un coin de table” de Henri Fantin-Latour (1872) • Crédits : Henri Fantin-Latour - AFP. Présentation des Nuits de France Culture : « Y'a-t-il deux Arthur Rimbaud ? Le premier, celui qui écrit “Une saison en enfer” à dix-neuf ans ; et le second, celui qui renonce à la littérature pour parcourir le monde en homme aux semelles de vent, et devenir négociant en Abyssinie ? À cette question classique, Henri Guillemin, spécialiste de l’histoire littéraire du XIXe siècle, répondait assurément par la négative. En 1963, pour trois émissions diffusées sur la chaîne nationale, c’est en s’appuyant sur les textes qu’il entendait prouver en quoi Rimbaud était un, et un seul. Démonstration qui commençait, pour les deux premiers volets de cette série, par le récit de la vie du poète, et des énigmes qu’elle soulève. Entretiens avec Henri Guillemin, par Benjamin Romieux, premier et deuxième volet diffusés pour la première fois les 8 et 9 juillet 1963, troisième et dernier volet diffusé le 10 juillet 1963. »
Source : France Culture
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Simone Signoret : “J'ai vécu ma vie, je n'ai rien prémédité.” Le 19 novembre 1973, Jacques Chancel reçoit Simone Signoret pour l'émission Radioscopie. Elle a tourné avec les plus grands, Ophüls, Carné, Becker, Clément, Costa Gavras, Kramer, Lumet. Elle a été “oscarisée”, vient d'enchaîner “Le Chat” avec Gabin (pour lequel elle a été récompensée à Berlin) et “La Veuve Couderc” avec Delon, tous les deux réalisés par Pierre Granier-Deferre et “Les Granges Brûlées” de Jean Chapot, à nouveau avec Delon. En ce début des années 1970, Simone Signoret est un monstre sacré. Elle assume son âge, son physique qui a évolué, ses choix, et revendique cette liberté, et s'apprête à commencer la rédaction de “La nostalgie n’est plus ce qu’elle était”, autobiographie parue aux Éditions du Seuil en 1975. “Je n'ai peur ni de mon âge, ni de mes rôles.”
Source : France Inter
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Michel Foucault : Le souci de l’autre (1984 / France Culture). Photographie : Portrait de Michel Foucault chez lui, en avril 1984, par Bruno de Monès. Diffusion sur France Culture le 30 juin 1984. “Le souci de l’autre : hommage à Michel Foucault” par Jacques Munier. En 1984, quelques jours après sa disparition, France Culture rendait hommage à Michel Foucault. À travers un judicieux montage d'archives, Jacques Munier proposait quelque chose comme un portrait radiophonique de la pensée du philosophe. On y retrouve Michel Foucault, successivement face à Louis Althusser, à Raymond Aron et, à l'initiative de Raymond Bellour, débattant avec Michel Serres et Gérard Genette.
En écho au titre du troisième volume de l'“Histoire de la sexualité” de Foucault : “Le souci de soi”, cette émission était intitulée “Le souci de l'autre”.
Source : France Culture
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Léon Tolstoï : La Mort d’Ivan Ilitch (1969 / France Culture). Portrait de Léon Tolstoï peint par Ilia Répine, 1887. Diffusion sur France Culture le 15 février 1969. Une adaptation de Georges Govy, réalisée par Evelyne Frémy. Court roman de Léon Tolstoï, "La Mort d'Ivan Ilitch", écrit en 1886, est l'histoire d'un homme confronté à la mort. Au début de cette nouvelle, le héros – magistrat – est satisfait de sa vie. À mesure toutefois que se développe en lui une douleur qui ne veut pas disparaître et qu’il comprend que sa mort approche, il prend conscience aussi que son entourage ne le voit pas sous un jour aussi avantageux qu’il l’imaginait ; d'abord révolté, il se voit à mesure de ses réflexions obligé de constater que cette image peu flatteuse qu’on a de lui est fondée.
Alors qu’il passe par un extrême désespoir se produit pourtant une sorte de transfiguration, un sentiment d’immense pardon venant d’il ne sait où qui le réconcilie avec lui-même, lui rend la sérénité, et ressemble beaucoup à ce que nous nommons aujourd'hui l’expérience de mort imminente : « Et la mort ? Où est-elle ? » Il chercha son ancienne peur et ne la trouva plus. « Où était-elle ? Quelle mort ? Il n’y avait pas de peur, parce qu’il n’y avait pas de mort. »
La mort représente l’un des thèmes centraux de l’œuvre de Tolstoï. Mais c’est dans "La Mort d’Ivan Ilitch" qu’elle apparaît de la manière la plus nue, la plus épurée, libérée des artifices romanesques. Un peu comme dans "Thérèse Raquin" d’Émile Zola où le peintre médiocre, auteur d’un crime, finit par créer sous l’emprise perpétuelle de terribles remords et d’angoisses qui l’étreignent des œuvres fortes et sincères, Ivan Ilitch découvre à la fin de sa vie le mensonge, l’hypocrisie omniprésente, la haine, l’affreuse solitude et la reconnaissance de l'échec humain de sa vie – tout entière tournée sur les convenances, l’égoïsme et les plaisirs faciles – et à laquelle la mort semble pourtant apporter à la fois un douloureux repentir et presque une rédemption.
Le narrateur n’accompagnera toutefois pas Ilitch au-delà du seuil de la mort, ni ne laissera entendre que cet au-delà existe. Un homme se penchant sur sa vie au moment ultime aura simplement établi la paix avec lui-même et en aura sauvé au moins les derniers instants.
Avec :
Michel Vitold (Ivan Ilitch)
François Maistre (Piotr Ivanovitch)
René Clermont (Sokolnikov)
Jacques Fonson (Gérasim)
Jean Marconi (Léonid)
Danielle Volle (Prascovia Fédorovna)
Annick Korrigan (Lise)
Pièce de Johann Nepomuk Hummel (1778-1837), interprétée au piano par Solange Chiapparin.
Sources : France Culture et Wikipédia
#LéonTolstoï #LaMortDIvanIlitch #LeSémaphore #Russie #Romancier #Nouvelle #Mort #AdaptationRadiophonique #GeorgesGovy #Comédiens #MichelVitold #FrançoisMaistre #RenéClermont #JacquesFonson #JeanMarconi #DanielleVolle #AnnickKorrigan #Musique #JohannNepomukHummel #Piano #SolangeChiapparin #FranceCulture
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Chantre de la Grande Synagogue d'Amsterdam, Hans Bloemendal (1923-2015) chante ici le “Kaddish”. Enregistrement en 1970. “Chants sacrés juifs” / Hans Bloemendal : chanteur ; chef d'orchestre : Ger Van Leeuwen. Photographie : Roman Vishniac, Un grand-père et sa petite fille, Varsovie, 1935-1938. (Je ne détiens aucun droit sur cette musique. Si un ayant-droit souhaite que je retire la vidéo, je le ferai volontiers.)
Traduction française du Kaddish (http://www.massorti.com/Kaddish-Titekabal-קדיש) par Hazan Heinovitz :
Que le Nom sublime de l’Éternel soit élevé et exalté, en ce monde qu’Il a créé selon Sa volonté (, qu’Il accomplisse Sa délivrance et qu’Il permette la venue de Son Messie).
Que cela se réalise bientôt, de nos jours et aux jours de tout Israël, et dites :
Amèn, que Son Nom sublime, source de bénédiction, soit loué à jamais.
Qu’Il soit loué, glorifié, exalté, et magnifié, Son saint Nom, source de bénédiction,
Au-delà de toutes les louanges et de tous les chants, de tous les hommages et de toutes les paroles de réconfort qui sont prononcés dans ce monde, et dites : Amèn.
Que les prières et les supplications de tout Israël soient exaucées par leur Père qui règne sur les cieux, et dites :
Amèn.
Que s’instaure une grande paix et que s’établisse une vie prospère pour nous et pour tout Israël, et dites :
Amèn.
Celui qui fait régner la paix dans les cieux, fera régner la paix sur nous et sur tout Israël, et dites : Amèn.
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Louis Jouvet : De Molière à Giraudoux (1951 / France Culture). Photo prise le 26 juin 1948 de Louis Jouvet, acteur et metteur en scène, dans son bureau du Théâtre de l'Athénée dont il a été le directeur de 1934 à 1951. • Crédits : AFP. En 1951, Louis Jouvet donnait une conférence à l'Université de Boston, intitulée “De Molière à Giraudoux”. 1ère diffusion sur la Chaîne Nationale le 24 octobre 1962. Présentation des Nuits de France Culture : « Louis Jouvet pose la question “Qu'est ce que le théâtre ?” Il y a la scène et la salle. L'homme va au théâtre car il ne connaît rien de la vie, où cela commence où cela finit... Selon Jouvet, c'est l'auteur dramatique qui parle le mieux du théâtre, alors il paraphrase Claudel, expliquant que l'homme s'ennuie et que c'est pour cela qu'il va au théâtre, pour se fuir lui-même et se libérer de son angoisse. Mais croyant s'identifier et se connaître il abdique sa propre personnalité, dans cette évasion il éprouve l'idée de se posséder. Louis Jouvet insiste sur l'amour, la générosité intrinsèques au théâtre, celui-ci vu comme “un acte d'amour”. »
Source : France Culture
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Gaël Faye : Petit pays (France Culture / L’Atelier fiction). Diffusion sur France Culture le 21 février 2017. Photographie : Gaël Faye © Chris Schwagga. Le conflit entre Hutus et Tutsis à travers le regard d'un enfant. Réalisation : Juliette Heymann. Conseillère littéraire : Céline Geoffroy. Avec la collaboration de Mary Simon. Enregistrement les 18 et 19 Janvier 2017 à la Maison de la Poésie. Gaël Faye, est accompagné de Samuel Kamanzi (guitare, chant). « En 1992, Gabriel, dix ans, vit au Burundi avec son père français, entrepreneur, sa mère rwandaise et sa petite sœur, Ana, dans un confortable quartier d’expatriés. Gabriel passe le plus clair de son temps avec ses copains, une joyeuse bande occupée à faire les quatre cents coups. Un quotidien paisible, une enfance douce qui vont se disloquer en même temps que ce « petit pays » d’Afrique brutalement malmené par l’Histoire. Gabriel voit avec inquiétude ses parents se séparer, puis la guerre civile se profiler, suivie du drame rwandais. Le quartier est bouleversé. Par vagues successives, la violence l’envahit, l’imprègne, et tout bascule. Gabriel se croyait un enfant, il va se découvrir métis, tutsi, français… »
Gaël Faye, chanteur, rappeur et musicien, a choisi le roman pour évoquer sa propre enfance, se libérer par le récit des horreurs affrontées bien trop tôt. “Petit pays” est publié aux éditions Grasset, il a reçu le Prix Goncourt des Lycéens 2016 ainsi que le Prix du Roman des étudiants France Culture/Télérama.
Équipe technique : Jean-Louis Deloncle, Matthieu Leroy, Sandra Ndayizamba. Assistant à la réalisation : Pablo Valero.
Merci aux équipes de la Maison de la Poésie. À écouter : l'album de Gaël Faye, “Pili pili sur un croissant au beurre”.
Source : France Culture
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Franz Kafka : Lettre au père / Extraits lus par André Dussollier (1997 / France Culture). Photographie : Hermann Kafka (le père de l'écrivain) en 1913. Diffusion sur France Culture le 21 avril 1997. Réalisation de Marguerite Gateau. Présentation des Nuits de France Culture : « C'est l'une des lettres les plus célèbres que compte la littérature contemporaine. En 1919, Franz Kafka a 36 ans, et déjà l'essentiel de sa production littéraire derrière lui – il mourra cinq ans plus tard. Depuis les montagnes de Bohême où il séjourne en compagnie de son ami Max Brod, il écrit à son père une longue lettre, qu'il ne lui remettra jamais. “Une lettre d'avocat”, écrira-t-il à son amie Milena Jesenská, qui met en œuvre, point par point, une stratégie de défense. Plaidoirie, donc, mais aussi règlement de compte, tentative d'auto-analyse, missive d'amour et de haine, publiée pour la première fois en 1953 seulement, dans la première édition des œuvres complètes de son auteur. Elle éclaire l'œuvre d'un jour nouveau, mais peut aussi se lire et s'entendre pour elle-même. En 1997, pour l'émission “Parole donnée”, André Dussollier en faisait résonner les mots au cours d'une lecture organisée en public dans le grand auditorium de la Bibliothèque Nationale de France. »
Source : France Culture
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Britannicus de Jean Racine (La Comédie-Française / France Culture). Enregistré en public les 1er et 4 juillet 2016, Salle Richelieu. Mise en scène de Stéphane Braunschweig. Diffusion sur France Culture le 23 octobre 2016. Portrait de Jean Racine par François de Troy. Britannicus, gravure de Pauquet et notice par Émile de La Bédollière - 1851• Crédits : Leemage- AFP. Réalisation Sophie-Aude Picon. “Britannicus” est la deuxième grande tragédie de Racine. Pour la première fois, l’auteur prend son sujet dans l’histoire romaine. L’empereur Claude a eu de Messaline un fils, Britannicus, avant d’épouser Agrippine et d’adopter Néron, fils qu’Agrippine a eu d’un précédent mariage. Néron a succédé à Claude. Il gouverne l’Empire avec sagesse au moment où débute la tragédie. Racine raconte l’instant précis où la vraie nature de Néron se révèle : sa passion subite pour Junie, fiancée de Britannicus, le pousse à se libérer de la domination d’Agrippine et à assassiner son frère. Comme c’est le cas généralement chez Racine, Néron est poussé moins par la crainte d’être renversé par Britannicus que par une rivalité amoureuse. Son désir pour Junie est empreint de sadisme envers la jeune femme et envers tout ce qu’elle aime. Agrippine est une mère possessive qui ne supporte pas de perdre le contrôle de son fils et de l’Empire. Quant à Britannicus, il donne son nom à la pièce mais son personnage paraît un peu en retrait par rapport à ces deux figures. Le succès n’est arrivé que peu à peu. “Britannicus” est aujourd’hui la deuxième pièce de Racine la plus souvent représentée à la Comédie-Française après “Andromaque”, et c’est l’une des pièces les plus souvent étudiées au lycée.
Avec :
Clotilde de Bayser (Albine, confidente d’Agrippine)
Laurent Stocker (Néron, empereur, fils d’Agrippine)
Hervé Pierre (Burrhus, gouverneur de Néron)
Stéphane Varupenne (Britannicus, fils de l’empereur Claudius)
Georgia Scalliet (Junie, amante de Britannicus)
Benjamin Lavernhe (Narcisse, gouverneur de Britannicus)
Dominique Blanc (Agrippine, veuve de Domitius Enobarbus)
Les élèves-comédiens de la Comédie-Française,
Théo Comby Lemaitre, Hugues Duchêne, Laurent Robert (Gardes et convives)
Composition sonore : Xavier Jacquot
Assistanat à la mise en scène : Laurence Kélépikis
Collaboration artistique : Anne-Françoise Benhamou
Équipe de réalisation Radio France : Philippe Bredin, Martin Delafosse, et Alice Kachaner
Sources : France Culture et Wikipédia
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George Orwell : La Ferme des animaux (2017 - Samedi noir / France Culture). Photographie : George Orwell à la BBC en 1940 • Crédits : BBC / Wikicommons. Diffusion sur France Culture les 3 et 10 juin 2017. Traduit de l’anglais par Jean Quéval. Choix d’extraits : Jean Torrent. Réalisation : Laurence Courtois. Conseillère littéraire : Caroline Ouazana. Avec Chantal Bronner. Et la voix de Makita Samba. Improvisation musicale : Jean-Philippe Morel, contrebasse et Frédéric Gastard, saxophone. Prise de son, montage et mixage : Bernard Lagnel et Manon Houssin. Assistante à la réalisation : Julie Briand. En direct du studio 119, de la maison de la Radio. À la Ferme du Manoir, Sage l’Ancien, le plus vieux cochon de la ferme, réunit tous les animaux. Avant de mourir, il souhaite leur faire part de ses réflexions sur leur condition misérable et évoque un rêve qu’il a fait la nuit précédente : la terre était délivrée de l’homme. Lui est revenue en mémoire une chanson qu’il entonne devant eux, "Bêtes d’Angleterre", les encourageant au soulèvement. Sage l’Ancien meurt mais le soulèvement aura lieu quelque temps plus tard. Les animaux chassent le fermier et les ouvriers de la ferme et prennent le pouvoir. Les cochons dirigent le nouveau régime. Les chefs, Boule de neige et Napoléon, écrivent sur un mur les sept grands principes de l’Animalisme :
« Tout deux pattes est un ennemi.
Tout quatre pattes ou tout volatile, un ami.
Nul animal ne portera de vêtements.
Nul animal ne dormira dans un lit.
Nul animal ne boira d'alcool.
Nul animal ne tuera un autre animal.
Tous les animaux sont égaux. »
00:00 : 1ère partie
57:40 : 2ème partie
Source : France Culture
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Jean Racine : Bérénice (La Comédie-Française / France Culture). Portrait de Jean Racine par François de Troy. Une création France Culture et La Comédie-Française. Enregistrement en public de “Bérénice” de Racine, avec les comédiens de la troupe de la Comédie-Française, le mardi 31 octobre 2017 au Studio 104 de la Maison de la Radio. Diffusion sur France Culture le 03 février 2019.
Argument de la pièce : Depuis la mort de Vespasien, père de Titus, tous s'attendent à une légitimation des amours qui lient celui-ci à Bérénice, reine de Palestine. Antiochus, roi de Commagène, ami proche de Titus, est secrètement amoureux de Bérénice depuis de longues années ; il décide, à l'approche du mariage désormais imminent, de fuir Rome - ce qu'il annonce à Bérénice en même temps qu'il lui avoue son amour pour elle. De son côté, Titus ayant sondé les assemblées romaines qui s'opposent à ses noces décide de renoncer à prendre pour femme Bérénice. Il envoie Antiochus annoncer la nouvelle à la reine. Celle-ci, sachant désormais les sentiments que l'ami de Titus nourrit pour elle, refuse de le croire. Pourtant Titus vient lui confirmer qu'il ne l'épousera pas, tout en la suppliant de demeurer à son côté, ce que, in fine, refuse Bérénice.
« Titus, qui aimait passionnément Bérénice, et qui même, à ce qu'on croyait, lui avait promis de l'épouser, la renvoya de Rome, malgré lui et malgré elle, dès les premiers jours de son empire.
Cette action est très fameuse dans l'histoire, et je l'ai trouvée très propre pour le théâtre, par la violence des passions qu'elle y pouvait exciter. […] Le dernier adieu que [Bérénice] dit à Titus, et l'effort qu'elle se fait pour s'en séparer, n'est pas le moins tragique de la pièce, et j'ose dire qu'il renouvelle assez bien dans le cœur des spectateurs l'émotion que le reste y avait pu exciter. Ce n'est point une nécessité qu'il y ait du sang et des morts dans une tragédie ; il suffit que l'action en soit grande, que les acteurs en soient héroïques, que les passions y soient excitées, et que tout s'y ressente de cette tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie. »
Extrait de la préface de Racine
Direction artistique : Éric Ruf
Réalisation : Blandine Masson et Christophe Hocké
Dramaturgie : Adrien Dupuis-Hepner
Conseillère littéraire : Caroline Ouazana
Avec la troupe de la Comédie-Française
Claude Mathieu (Phénice), Michel Favory (Paulin), Éric Génovèse (Titus), Alain Lenglet (Arsace), Clotilde de Bayser (Bérénice), Clément Hervieu-Léger (Antiochus)
Et Adrien Dupuis-Hepner (Rutile, un académicien)
Claire Lefilliâtre : chant
Composition musicale originale
Nima Ben David : viole de gambe
Miguel Henri : luth et théorbe
Michèle Claude : percussions
Équipe de réalisation : Jean-Michel Bernot, Pierre Henry, Bastien Varigaud, Tahar Boukhlifa
Assistant à la réalisation : Félix Levacher
Sources : France Culture et Wikipédia
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William Shakespeare : Roméo et Juliette (La Comédie-Française / France Culture). Traduction : François-Victor Hugo. Conception et Réalisation : Myron Meerson. Création en studio avec la troupe de la Comédie-Française en 2009. Tous les comédiens ont travaillé pour le micro, dans une version recoupée pour deux heures de la pièce de Shakespeare. Diffusion sur France Culture le 11 janvier 2009. John Taylor, “Portrait présumé de William Shakespeare”, 1600-1610 © Wikimedia Commons. L’action se déroule à Vérone, dans le nord de l’Italie. Roméo Montaigu et Juliette Capulet vivent un amour tragique en raison de la rivalité totalement haineuse (et sans réel fondement) que se vouent leurs deux familles.
L’on trouve déjà le sujet de la pièce dans les “Métamorphoses” d’Ovide que Shakespeare connaissait bien et appréciait. Puis, Masuccio de Salerne écrivit un conte qui fut repris par Luigi da Porto, vers 1530, dans une forme plus moderne, version que l’on retrouve dans la nouvelle de Matteo Bandello, traduite en français en 1559 et en anglais en 1562.
Il est délicat de dater précisément les œuvres théâtrales de Shakespeare, aucune archive ne pouvant en témoigner. Il est pourtant communément admis qu’une première version de “Roméo et Juliette” vit le jour en 1591 avant d’être remaniée entre 1595 et 1596.
Avec :
Claude Mathieu, Cécile Brune, Bruno Raffaelli, Christian Blanc, Alexandre Pavloff, Françoise Gillard (Juliette), Clotilde de Bayser, Jérôme Pouly (Tybalt), Laurent Stocker (Benvolio), Michel Vuillermoz, Nicolas Lormeau, Roger Mollien, Christian Gonon, Shahrokh Moshkin Ghalam, Clément Hervieu-Léger, Grégory Gadebois, Pierre Louis-Calixte, Benjamin Jungers (Roméo), Stéphane Varupenne et Félicien Juttner.
Et les voix de : Hélène Milano, Hélène Degy et Herrade Von Meier.
Musiciens : Sylvia Abramowicz, Massimo Moscardo et Pierre Boragno
Bruitage : Bertrand Amiel
Assistant à la réalisation : Cédric Aussir
Prise de son, montage, mixage : Philippe Carminatti et Manon Housson
Le traducteur : François-Victor Hugo
Il est le quatrième des cinq enfants de Victor Hugo et Adèle Foucher. Né en 1828, il a une enfance maladive (pleurésie et typhoïde). En 1848, il collabore à la création du journal “L’Événement”. En 1851, il se voit condamné à la prison pour avoir réclamé le droit d’asile en faveur des proscrits étrangers.
Sa traduction des “Sonnets” de Shakespeare est publiée en 1857. En 1858, celle du “Docteur Faust” de Marlowe. De 1859 à 1866, paraît sa traduction des “Œuvres complètes” de Shakespeare (15 volumes). C’est grâce au travail de son fils que Victor Hugo fait connaissance avec l’œuvre du dramaturge anglais et il en préface le Tome XV, en 1865.
Après un ultime séjour à Guernesey en 1872, François-Victor Hugo est soigné pour une tuberculose rénale et meurt en fin d’année 1873.
Son père écrit alors : « Encore une fracture, et une fracture suprême de ma vie. Je n’ai plus devant moi que Georges et Jeanne. »
Source : France Culture
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+Falstaff Votre commentaire me réconforte, Falstaff, et m'encourage à persévérer dans cette envie de partager ce qui a pu m'émouvoir ou me faire réfléchir - et bien souvent les deux à la fois tant je crois que sensibilité et intelligence doivent aller de pair si nous voulons tenir tête à la barbarie nichée sournoisement dans le cœur de chaque homme. C'était d'ailleurs le propos de Paul Valéry - admirable et prophétique - dans une conférence intitulée "Le Bilan de l'intelligence", laquelle a paru en format poche aux éditions Allia. En effet, nous sommes peu nombreux sur YouTube à vouloir faire œuvre de transmission, et c'est bien dommage. Mais, l'ère du divertissement stérile n'aura pas complètement remporté la victoire tant que des êtres de bonne volonté lui opposeront toujours l'amour du divers et du lointain. Votre gratitude me touche, Falstaff, et me va droit au cœur. Soyez, à votre tour, chaleureusement remercié. Je me permets de vous livrer une citation du poète Pierre Reverdy que j'affectionne tout particulièrement : "S'agit-il de distraire ? Point du tout. Il s'agit d'émouvoir. Ce qui n'est rien de moins que faire jaillir la source du rocher." Amicalement, Thibault.
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“Angoisse de la jeunesse”
A Paul Gauthier.
Aurai-je le temps d’écrire et de pleurer,
Aurai-je la vie de l’âme et le temps de créer,
Aurai-je encore la force d’agir et de donner ?
Ma jeunesse ivre de sang et d’eau,
Toute forte et trempée des larmes de mon corps
Saura-t-elle fendre le temps
Pour dormir dans l’Eternité ?
O terre,
Voudrais-tu, avant la mort du corps,
Mon âme glorifiée dans l’Esprit,
Sceller ma joue en fleur à ta lèvre glacée ?
Tes bras se tendront-ils demain,
Tes bras d’amante délaissée,
Dans la nuit dense où la chair meurt dans la chair consolée ?
Non, Terre !
Je ne veux pas me coucher dans ta couche.
Mon âme est la sœur des étoiles qui dansent sur la nuit.
Mon cœur est plein de sang qui brûle et roule une mer de désirs ;
Mon cœur est plein de larmes et de sel
Et toute l’eau du ciel
Ne tuera pas la soif qui me consume.
Viens, Nuit,
Ensevelisseuse aux doigts doux et frais comme une sœur
Nuit qui berces, et promènes des caresses d’amante
Sur mon front brûlé.
Dormir, noyé, sur un lit d’algues couleur de mer,
Fondre dans la nuit simple ma chair qui pleure
Et mon âme démente,
Comme un enfant blessé.
Jean El-Mouhoub Amrouche
Radès, 5 novembre 1928
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Jean Amrouche, “cet inconnu” (1906-1962) : Une vie, une œuvre (2011 / France Culture). Par Fanny Jaffray. Réalisation : Pascale Rayet. Diffusion de l'émission “Une vie, une œuvre” le 29 octobre 2011. Avec la collaboration de Ghislaine David. Lectures de Laurence Bourdil. Musique originale : Tarik Ziour. Photographie : Jean Amrouche en burnous, assis à côté d'un phonographe. Liens internet : Annelise Signoret. À la fois “Jean” et “El Mouhoub”, pétri d’amour pour la culture française et révolté par son statut d’“intellectuel colonisé”, Jean Amrouche recèle une identité double, qui éclate plus vivement que jamais au moment où il s’engage pour la décolonisation algérienne. Mais Jean Amrouche, avant d’être un auteur, est une voix : il est poète, aède, et intervieweur. L’oralité est son “grain magique”, qui lui a permis d’ouvrir des voies nouvelles à la littérature et à la critique littéraire. C’est surtout en tant qu’inventeur du genre de l’entretien d’écrivain qu’il est passé à la postérité. Gide, Claudel, Mauriac : Jean Amrouche s’est rapproché de tous les grands écrivains de son temps, qu’il admirait et lisait mieux que personne. Mais son travail de transcription des “Chants berbères de Kabylie” montre lui aussi toute l’importance de son rôle de passeur. Jean Amrouche, homme de lettres et homme de radio, professeur et journaliste, poète et militant engagé pendant la guerre d’Algérie, demeure une figure mystérieuse. Il reste “cet inconnu”, comme le désignait Kateb Yacine.
Intervenants :
Pierre Amrouche, fils de Jean Amrouche.
Beïda Chikhi, universitaire franco-algérienne, professeur de littérature française et francophone à l'université Paris IV-Sorbonne.
Réjane Le Bout, biographe de Jean Amrouche.
Tassadit Yacine, anthropologue, spécialiste du monde berbère.
Source : France Culture
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Franz Kafka : Lettres à Felice avec Marthe Robert (1972 - Un livre, des voix / France Culture). Émission "Un livre, des voix". Production de Pierre Sipriot. Réalisation de Bronislaw Horowicz. Avec la participation de Marthe Robert, critique littéraire française (25 mars 1914 - 12 avril 1996). Diffusion sur France Culture le 16 juin 1972. Photographie : Franz Kafka et sa fiancée Felice Bauer en 1917 ©. Getty - Mondadori Portfolio. Lectures de lettres de Franz Kafka par Jean Négroni. En 1972, paraissaient aux éditions Gallimard les "Lettres à Felice" de Franz Kafka. À l'occasion de cette parution, Pierre Sipriot et Bronislaw Horowicz proposaient un numéro de "Un livre, des voix", consacré à cette correspondance présentée par sa traductrice, Marthe Robert. Depuis sa rencontre avec elle en 1912, jusqu'au mois d'octobre 1917, Franz Kafka écrivit plus de cinq cents lettres à Felice Bauer. Kafka se fiança deux fois avec cette jeune Berlinoise avant de rompre définitivement. De cette liaison amoureuse — dont l'issue provoquée par lui-même pesa sans doute dramatiquement sur sa santé et les dernières années de sa vie — cette monumentale correspondance est un témoignage au jour le jour, quasiment heure par heure, traduisant toute la complexité de la relation qu'entretenait Franz Kafka avec les femmes et avec le mariage. La publication tardive de ces lettres offrit aux lecteurs de Kafka une source nouvelle de lumière sur son œuvre et sur son existence d'écrivain.
Source : France Culture
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http://le-semaphore.blogspot.fr/2014/11/giora-feidman-magic-of-klezmer-1986.html. Photographie : Roman Vishniak
Certaines personnes ont une géographie intime : des lieux où leur être tout entier vibre à l’unisson du paysage.
Il en va de même pour certaines musiques dont on sent qu’elles chantent au plus près de notre âme. Alors que vous étiez perdu dans une foule oppressante, étourdi par un brouhaha assommant, soudain vous entendez une voix familière tinter doucement à vos oreilles. Est-ce une mère, une amante, une sœur, un frère, un père ? Tout cela et bien plus.
C’est l’esprit d’enfance qui vient vous parler du fond de votre mémoire la plus ancienne. Une souvenance qui daterait d’avant votre naissance comme si vous portiez littéralement cette musique dans le creux de toutes vos cellules. Lorsque je découvris la musique klezmer, il en fut ainsi. C’est une mère dans les bras desquels j’enfouis mon corps fatigué ; c’est une amante sur le sein de laquelle je pose ma tête en extase. Comment l’expliquer ? Cela ne se peut.
Si je devais un jour proposer à quelqu’un une rencontre inoubliable de beauté, je lui ferai écouter “The Magic Of The Klezmer” de Giora Feidman. Lorsque je me plonge dans cette musique, je vois défiler devant mes yeux les personnages truculents des “Récits d’Odessa” de Isaac Babel : truands juifs aux sourires de rasoir qui tuent comme ils respirent puis sont secoués de sanglots dans un même élan. Dans mon esprit revient également le choc de mon arrivée dans le vieux ghetto juif de Venise un jour ensoleillé du mois de mars : sa place principale me procura une émotion que j’aurais peine à décrire. Il y a pour moi dans cet album de Giora Feidman, tout l’ensorcellement, toute la joie baignée de larmes de la musique klezmer, toutes les nuances de la tradition yiddish que je connais, hélas! fort peu.
Cet album “magique” – il faut bien le dire – fera vivre sous vos yeux des scènes mémorables : vous y croiserez un jeune marié partant à la synagogue épouser sa promise avec la joie au cœur et le rire aux joues ; vous assisterez à la vie animée d’un ghetto, ses habitants qui se croisent et se saluent respectueusement du chapeau ; vous verrez enfin des hommes et des femmes avec des sourires comme autant de virgules de lumière. Du sein de cet album s’échappe une irrésistible cocasserie mêlée à une atmosphère diasporique qui charrie dans son sillon des cœurs lourds de chagrin – ainsi qu’un souffle propice au recueillement de l’âme.
Si le génial guitariste Sabicas est l’emblème du flamenco dans le monde entier, alors Giora Feidman hisse, quant à lui, bien haut les couleurs de la musique klezmer.
L’immense compositeur et chef d’orchestre, Leonard Berstein, disait ceci de Giora Feidman : « Vive Giora ! Vive sa clarinette, vive sa musique ! Il construit des ponts entre les générations, les cultures et les classes et il le fait avec un parfait génie artistique ».
Soyez bons pour vous-mêmes et offrez à votre âme de l’enchantement. La joie, c’est comme la beauté : on n’en n’est jamais rassasié.
© Thibault Marconnet
le 29 mars 2014
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Jacques Brel : Trois entretiens avec Dominique Arban (1967 / France Culture). Diffusion sur France Culture les 16, 23 et 30 juillet 1967. Photographie : Jacques Brel interviewé sur son bateau à Menton pour l'émission “Bibliothèque de poche” • Crédits : Jean Claude Pierdet / Ina - AFP. Son enfance passa. Une enfance où il ne se passait presque rien. Rien de rugueux. Une enfance paisible, trop paisible, morose. « Je suis très heureux d’avoir eu une enfance morose », confiait Jacques Brel à Dominique Arban en 1967 sur l'antenne de France Culture. Et d’ajouter : « Si on a eu une enfance heureuse, après ce doit être terrible. » Voici une série de trois entretiens où il est question d’enfance, de Far West, de vélo, de chanson, de music-hall, de rêves, de frissons et de femmes…
1er entretien : 1:35
2ème entretien : 23:49
3ème entretien : 41:59
Source : France Culture
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William Shakespeare : Hamlet (1954 / France Culture). “Hamlet” de William Shakespeare dans une traduction de Marcel Pagnol et dans une mise en scène de Serge Reggiani. Cette mise en scène de “Hamlet” est signée par Serge Reggiani, qui joue également le rôle titre. Elle a été enregistrée au Festival d'art dramatique d'Angers, sous la direction de Jean Marchat (sociétaire de la Comédie-Française), dans l'enceinte du château du roi René, et elle a été diffusée pour la première fois le 8 juillet 1954 sur la Chaîne Nationale. Musique originale de Louis Bessières.
Charles Oulmont présentait ainsi la pièce : « Qu'aurait pensé Shakespeare du prodigieux décor dans lequel on a joué Hamlet au Festival d'Angers avec un succès si triomphal que malgré les 2000 places proposées au public, on n'aurait pas pu placer une épingle entre les spectateurs ? Serge Reggiani, parfait metteur en scène, a su utiliser au mieux les trois plans que lui offrait la gigantesque muraille, sans doute il s'est servi des escaliers avec une extrême variété. […] Il a accordé son soin le plus attentif au portrait même d'Hamlet, qu'il a incarné dans toute sa complexité avec ses angoisses, sa rage, sa tendresse et sa folie. »
Avec : Serge Reggiani, Louis Arbessier, Charles Nissar, Roger Pigaut, Jean Vinci, Dominique Blanchar et Lucienne Le Marchand.
Source : France Culture
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Fernando Pessoa : Le livre de l'inquiétude par Denis Lavant (France Culture / L'Atelier fiction). Photographie : Denis Lavant en 2016 © Gerhard Kassner / Berlinale. Émission “L'Atelier fiction”. Diffusion sur France Culture le 1er mars 2019. Réalisation : Michel Sidoroff. Conseillère littéraire : Céline Geoffroy. Prise de son, montage, mixage : Marie Lepeintre et Antoine Hespel. Assistante à la réalisation : Justine Dibling. Denis Lavant a choisi de lire, sur la scène du théâtre, puis sur les ondes de France Culture, des extraits de “Livre(s) de l'inquiétude”, précédés d'une lettre de Pessoa au poète Mário de Sá-Carneiro. Présentation par France Culture : « Le livre phare de Fernando Pessoa est composé de trois parties principales, attribuées par l'auteur à trois de ses hétéronymes, Vicente Guedes, le Baron de Teive et Bernardo Soarès. Il est de coutume de considérer le troisième comme le plus représentatif de la personnalité de Pessoa, au motif que Soarès se présente comme un aide-comptable, emploi assez proche de celui qu'occupait Pessoa. Pourtant, l'objet de “Livre(s) de l'inquiétude”, titre supplantant actuellement dans les traductions celui d'“intranquillité”, jugé trop maniéré par l'actuelle traductrice, Marie-Hélène Piwnik, forme un tout, réalisant le tour de force d'un ventriloque littéraire se masquant derrière trois auteurs différents par leurs préoccupations et leur style.
Dans cette autobiographie diffractée en forme de triptyque, Denis Lavant s'est intéressé au Baron de Teive, aristocrate commençant à rédiger son journal au moment où il a décidé de se suicider. Il se définit comme stoïcien, en donnant la preuve par son choix de se faire couper la jambe sans anesthésie, lors d'une opération présentée comme nécessaire. L'ensemble de cette partie du livre (la plus courte) est marquée par cet esprit de défi et de critique philosophique. Le baron de Teive ne se suicide pas par neurasthénie. On peut même dire qu'il ne se suicide pas réellement, mais que les deux parties de se personnalité, entrées en conflit mortel, celle qui croit à l'action et celle qui, trop consciente des tenants et des aboutissants, proclame la vanité de toute action, se battent dans une sorte de duel jusqu'à ce que mort s'en suive. L'orgueil est souvent invoqué, renforçant le portrait aristocratique du personnage.
Afin de mieux situer le texte du baron de Teive, Denis Lavant a placé en tête de sa proposition une lettre de Pessoa au poète post-symboliste Mário de Sá-Carneiro, qui devait se suicider quelques semaines plus tard dans un hôtel parisien...
Comme les deux autres hétéronymes de “Livre(s) de l'inquiétude”, le Baron de Teive fait preuve d'une inaptitude radicale à vivre. Le premier, Vicente Guedes, à la manière du Des Esseintes de “À rebours”, de J.-K. Huysmans, en exhalant son décadentisme; l'autre, Soarès, en cultivant son insignifiance. De la biographie des trois personnages, Pessoa voulait que les lecteurs gardent la sensation que “rien ne s'était passé”. Avec le Baron de Teive, nous nous permettrons de dire que le passage en revue des grands systèmes philosophiques dépose aussi dans notre esprit des réflexions qui sont loin d'être pure vacuité... Le compositeur portugais Luís de Freitas Branco, avec ses poèmes symphoniques, est entré en résonance avec les textes de Pessoa et la voix de Denis Lavant. Sa “Mort de Manfred” nous a particulièrement intéressé, l'analogie entre le destin de Teive et celle de Manfred, nouveau Faust promis au suicide. Il se trouve que nous avions réalisé pour la radio, il y a quelques années, le “Manfred” de Byron... »
“Livre(s) de l’inquiétude” est publié aux éditions Christian Bourgois. Denis Lavant a proposé cette lecture sur La scène Thélème l'année dernière, du 14 au 17 novembre 2018.
Musique : extraits de la Symphonie No. 4 - Vathek et “A Morte de Manfredo” de Luís de Freitas Branco. Direction : Álvaro Cassuto. RTÉ National Symphony Orchestra.
Source : France Culture
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À force de détruire toute espérance en un monde et des hommes meilleurs, notre société a perdu son âme : elle est devenue recroquevillée, étriquée, veule et sans gloire. Steiner souligne avec justesse l'importance qu'il y a de pouvoir se tromper : certes, les différentes idéologies du XXème siècle ont fait beaucoup de torts à l'humanité, mais faut-il pour autant sombrer dans la désillusion la plus totale et le cynisme glacé de notre époque ? Je ne crois pas. Plus que jamais il convient de rallumer les grands alambics de la beauté, en faisant de l'art un socle pour permettre de s'élever et de ne plus patauger dans la fange du nihilisme. C'est notre regard vide et froid d'individus blasés, résignés qui attise les forces de mort à l'œuvre dans le terrorisme, d'où qu'il provienne. C'est notre absence d'élévation spirituelle (à comprendre ici dans un sens large de culture de l'esprit) qui nous conduit droit aux différents attentats qui éclatent un peu partout sur notre globe. Steiner n'est pas devenu gâteux, loin s'en faut. C'est nous qui sommes devenus des vieillards avant l'heure, à force de tout railler par d'insipides moqueries. Notre sourire mesquin a l'apparence d'un rictus de mort. En sapant petit à petit les élans de notre âme, nous nous sommes retrouvés coincés sous les gravats de nos temples de la consommation outrancière et racoleuse. La parole du poète Ossip Mandelstam devrait avoir aujourd'hui pour nous valeur d'exemple : « En me privant des mers, de l'élan, de l'envol, / Pour donner à mon pied l'appui forcé du sol, / Quel brillant résultat avez-vous obtenu : / Vous ne m'avez pas pris ces lèvres qui remuent ! » Tant que des lèvres remueront dans le temps de la nuit, rien ne sera tout à fait perdu.
Thibault Marconnet
le 8 janvier 2017
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Voici deux morceaux du groupe Paris Violence (issus de l'album “Poussières d'Empire” paru en 2004), évoquant avec poigne la boucherie qui eut lieu au sein des plaines dévastées de la Première Guerre mondiale où tant de soldats sont morts dans la boue “avec pour seule stèle les éclats des shrapnels”.
Illustrations : Otto Dix, Tardi, ainsi que des photographies d'époque.
« Que l’on tue des hommes, cela n’est rien, il faut bien qu’ils meurent un jour, mais on n’a pas le droit de les nier. Non, on n’en a pas le droit. Le plus terrible, pour nous, ce n’est pas qu’ils veuillent nous tuer, c’est qu’ils ne cessent pas de déverser sur nous des flots de haine, qu’ils ne sachent nous nommer autrement que boches, Huns, barbares. Cela rend amer. C’est pourtant vrai, tout peuple a son sale type, et c’est justement celui-là que les voisins aiment à prendre pour norme. Nous ne sommes pas meilleurs que les autres, tout Anglais nous est un Shylock, tout Français un marquis de Sade. On en rira peut-être dans cent ans, à moins qu’on ne soit encore en guerre, pour changer. À toute contemplation, il faut du recul. Du recul dans l’espace, dans le temps, dans l’esprit. » Ernst Jünger (in “La guerre comme expérience intérieure”, p.107)
#ParisViolence #Chanson #SousLaMitraille #SurLeFront #Guerre
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Le 19 mai 2012, l'émission “Une vie, une oeuvre” dirigée par Matthieu Garrigou-Lagrange et diffusée tous les samedis sur les ondes de France Culture, évoquait la figure et l'oeuvre de Karl Marx. “Marx, l'horizon du monde” : Sur les traces de l'auteur du “Capital”, juriste et philosophe, mais aussi économiste et critique de l’économie politique, sociologue du travail, militant révolutionnaire et père d’une famille bourgeoise qui échappa à la misère grâce à l’amitié d’Engels. Par Thibault Henneton - Réalisation : Lionel Quantin. 1841, Karl Heinrich Marx [1818-1883] devient docteur en philosophie après une thèse sur Démocrite et Épicure. Le 2 septembre, Moses Hess écrit à un ami écrivain (Berthold Auerbach) : « C’est un homme qui a fait sur moi une impression extraordinaire, bien que nous ayons le même champ d’études ; tu peux t’attendre à faire la connaissance du plus grand et peut-être même du seul vrai philosophe actuellement vivant. Bientôt, lorsqu’il se manifestera publiquement par ses ouvrages et ses cours, tous les yeux d’Allemagne seront tournés vers lui […] Le Dr Marx, c’est ainsi que s’appelle mon idole, est un tout jeune homme, âgé tout au plus de 24 ans, qui donnera le coup de grâce à la religion et à la politique médiévales. Il joint à l’esprit philosophique le plus profond et le plus sérieux l’ironie la plus mordante ; représente-toi Rousseau, Voltaire, Holbach, Lessing, Heine et Hegel, je ne dis pas rassemblés, mais confondus en une seule personne ».
En réalité le docteur Marx sera conduit bien au-delà des frontières de l’Allemagne, à Paris, Bruxelles, Londres où il passe la majeure partie de sa vie d’exilé, avant qu’un dernier voyage ne le conduise à Alger. Non seulement juriste et philosophe, mais économiste et critique de l’économie politique, sociologue du travail, militant révolutionnaire et père d’une famille bourgeoise qui échappa à la misère grâce à l’amitié d’Engels. Quelques mois avant que ne se noue leur amitié, Engels écrit déjà, en 1842 (dans “Le triomphe de la foi”) : « Mais qui s'avance ainsi plein de fougueuse impétuosité ? C'est un noir gaillard de Trèves, un monstre déchaîné. D'un pas bien assuré, il martèle le sol de ses talons et dresse plein de fureur les bras vers les cieux, comme s'il voulait saisir la voûte céleste pour l'abaisser vers la terre. Il frappe avec rage et sans arrêt de son poing redoutable, comme si mille démons l'empoignaient aux cheveux. »
Avec :
Isabelle Garo, philosophe, professeur au lycée Chaptal (Paris), présidente de la GEME (Grande édition des œuvres de Marx et d’Engels en français)
Jean-Pierre Lefebvre, germaniste et traducteur, professeur de littérature allemande à l’ENS Ulm, traducteur du livre 1 du “Capital” (PUF) et producteur avec Yves Duroux d’un Atelier de Création radiophonique en 1983 « Marx, dernier voyage, dernier retour » (France Culture)
Jacques Bidet, philosophe, professeur émérite à l’Université Paris-Ouest, directeur honoraire d'Actuel Marx, président du Congrès Marx International
Frédéric Monferrand, doctorant à l’Université Paris-Ouest, prépare une thèse sur Marx sous la direction de S. Haber.
Pierre Dardot, philosophe, et Christian Laval, sociologue, auteurs de “Marx, prénom : Karl” (Gallimard, mars 2012)
Ainsi que des lectures de la correspondance de Marx (Ivan Cori et Lucile Commeaux)
Références :
SONS (entre autres)
- Auber : “La Muette” de Portici
- Schubert : “Marguerite au rouet”
- Immortal Technique : “Poverty of Philosophy”
FILMS
- “La Commune”, P. Watkins (2003)
- Charlie Chaplin, “Modern Times”
Hors Série Le Monde : “Marx, l'irréductible”, décembre 2011
http://boutique.lemonde.fr/hos-serie-monde-karl-marx.html
Thèmes : Arts & Spectacles| 19e siècle| Economie| Philosophie| Karl Marx| Thibault Henneton
Source : France Culture
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Jeanne Moreau : “Le succès est terriblement fragile, c'est d'une grande fugacité.” Entretien de Jeanne Moreau au micro de Jacques Chancel pour l'émission Radioscopie le 23 janvier 1976. À l'époque, Jeanne Moreau est une star. Elle a 25 ans de carrière et 80 films derrière elle. Elle a tourné avec les plus grands : Antonioni, Godard, Truffaut, Losey, Welles, Malle, Ophüls.... Évidemment, elle ignore qu'autant l'attendent encore, et parle avec beaucoup de profondeur de la vie et de l'envie que l'on peut avoir de la quitter. De son métier (elle vient de réaliser “Lumière”). De la pièce qu'elle s’apprête à jouer au Théâtre de l'Athénée Louis-Jouvet (“Lulu” de Frank Wedekind).
Source : France Inter
#JeanneMoreau #JacquesChancel #Radioscopie #Actrice #Cinéma #Théâtre #Entretien #FranceInter
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Clément Rosset, le réel et la joie : Entretiens avec Raphaël Enthoven (2006 / France Culture). Photographie : Getty. Crédits : Louis Monier. Cinq entretiens avec Raphaël Enthoven pour l’émission “À voix nue”, diffusés du 20 au 25 février 2006. « “La saveur de l'existence est celle du temps qui passe et change, du non-fixe, du jamais certain, inachevé ; c'est d'ailleurs en cette mouvance que consiste la meilleure et plus sûre permanence de la vie...” Clément Rosset (1939-2018)
Né dans les années 30, ancien élève de l'École Normale Supérieure, Clément Rosset obtient à vingt ans l'agrégation de philosophie (malgré la parution, le jour de son dernier oral, d'un grand article dans “Le Monde” sur son tout premier livre).
Il conduit ensuite une honorable carrière universitaire principalement à Nice, avant de prendre une retraite anticipée qu'il consacre à ciseler des ouvrages toujours plus brefs, incisifs et désopilants sur le thème du “double”. Il est aujourd'hui adoré du petit nombre de ses lecteurs qui lui reconnaissent le double mérite d'être à la fois un philosophe culte et (encore) confidentiel.
Avec “Fantasmagories”, - celui qu'on surnomme “le gai savant” choisit de mettre un point final à une réflexion commencée trente ans plus tôt par “Le réel et son double”, et qui, sur une quinzaine d'ouvrages truffés d'histoires drôles, dresse le portrait d'une humanité désemparée, incapable d'accepter l'indifférence tragique du monde et la joyeuse simplicité de toute chose.
“On ne demande pas au philosophe de nous donner des raisons de vivre”, répète-t-il à l'envi. De fait, vous n'en trouverez aucune dans ses livres. Mais peut-être trouverez-vous, au gré de ces “À voix nue”, de quoi vous satisfaire du monde comme il est, et sourire, simplement, de la vie comme elle va. » Raphaël Enthoven
1er entretien : 00:00
2ème entretien : 24:45
3ème entretien : 49:28
4ème entretien : 01:13:55
5ème et dernier entretien : 01:38:54
Source : France Culture
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Rainer Maria Rilke : Lettres à un jeune poète (France Culture). Diffusion sur France Culture le 7 juillet 2020. L'écrivain Rainer Maria Rilke dans son bureau, vers 1905. Collection privée. Artiste anonyme. © Getty / Fine Art Images / Images du patrimoine. L’on connaissait les “Lettres à un jeune poète” de Rilke. Pour la première fois, nous aurons accès à l’ensemble de la correspondance avec la parution des onze lettres écrites par le “ jeune poète”, Franz Xaver Kappus. En direct du studio 104 de la maison de la radio. Traduit de l’allemand par Sacha Zilberfarb. Édition établie par Erich Unglaub. Réalisation : Laure Egoroff. Lettres choisies par Pauline Thimonnier. Avec : Éric Caravaca et Grégoire Leprince-Ringuet.
Les “Lettres à un jeune poète” de Rainer Maria Rilke furent publiées pour la première fois en 1929, un peu moins de trois ans après la mort de leur auteur. C’est le destinataire de ces lettres, Franz Xaver Kappus, un lieutenant autrichien, qui les rendit publiques. Elles connurent un succès mondial qui ne s’est jamais démenti depuis. Grâce à l’édition établie par Erich Unglaub en 2019, les lettres de Franz Xaver Kappus sont pour la première fois publiées et offrent l’accès à l’entièreté de la correspondance telle qu’elle a été conservée (1903-1908). Ces lettres de Franz Xaver Kappus renouvellent la lecture des lettres de Rainer Maria Rilke en explicitant le contexte dans lesquelles elles ont été écrites. S’y révèle le lien qui unissait ce jeune lieutenant autrichien en quête de lui-même, au poète déjà reconnu auquel il fit lire ses essais poétiques. Les mots de Rainer Maria Rilke s’en trouvent renforcés dans leur sagesse, leur bienveillance et leur humanité.
À paraître en octobre 2020 aux éditions du Seuil, collection “Fiction & Cie”.
Équipe de réalisation : Claire Levasseur et Justine Dibling
Conseillère littéraire : Caroline Ouazana
Source : France Culture
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Edgar Allan Poe : La Vérité sur le cas de M. Valdemar (France Culture / Samedi noir). Diffusion sur France Culture le 17 juin 2017. Illustration par Harry Clarke (1889-1931). Publié en 1919. • Crédits : Harry Clarke. Le récit d’une (fausse) expérience scientifique, pratiquée sur un sujet à l’agonie qui, non sans ironie, nous emmène loin dans l’épouvante : comment exprimer un état — la mort — qu’avant, on ignore, et qu’après, on est dans l’incapacité de nommer ? Adaptation : Hélène Frappat, d’après la traduction de Charles Baudelaire. Une réalisation de Michel Sidoroff. Conseillère littéraire : Caroline Ouazana. « “La Vérité sur le cas de M. Valdemar”, publié en 1845 par Edgar Allan Poe, fait partie d’un triptyque traitant des effets du magnétisme, autrement dit de l’hypnose, avec “Morella” et “Révélation magnétique”. Charles Baudelaire l’a traduite en français, comme l’ensemble des “Histoires extraordinaires”. Il s’agit de la nouvelle la plus fascinante du recueil, car elle en livre l’art poétique. À travers ce récit d’une (fausse) expérience scientifique, pratiquée sur un sujet à l’agonie, Poe radicalise, d’une manière unique dans l’histoire de la littérature, les potentialités, et simultanément les limites du langage humain.
Comment faire parler un mort ? Comment dire ce qui n’est pas ? Avec quels mots donner vie au néant ? Comment exprimer un état — la mort — qu’avant, on ignore, et qu’après, on est dans l’incapacité de nommer ? “La Vérité sur le cas de M. Valdemar” n’exprime donc d’autre vérité que celle de la condition humaine : définie par le langage, et butant contre lui ; se débattant de toutes ses forces contre l’innommable qui ronge toute expérience, et toute nomination : la mort. Pour un être humain, et un écrivain, cette expérience « entre la vie et la mort », selon le titre de Nathalie Sarraute, nous emmène loin dans l’épouvante, mais aussi dans l’ironie, de la prison où l’homme se débat, et dont, seule, la littérature peut faire reculer les murs. »
Hélène Frappat
Avec :
Olivier Cruveiller (Oscar Preston)
Igor de Savitch (Ernest Valdemar)
Jean-Luc Debattice (Samuel Fisher)
Laurent Lederer (Daniel de Moine)
Caroline Breton (Theodora Langdon)
Bruitages : Bertrand Amiel
Prise de son, montage et mixage : Jehan-Richard Dufour et Lidwine Caron
Assistante à la réalisation : Léa Racine
Poème d’Edgar Allan Poe traduit par Stéphane Mallarmé, lu par Olivier Cruveiller
Source : France Culture
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Stefan Zweig : “Le Monde d'hier : Souvenirs d'un Européen”. 1er épisode : « Le monde de la sécurité »
Diffusion sur France Culture du 19 au 30 octobre 2015. Pages choisies par Florence Le Corre. Traduction : Serge Niemetz. Réalisation : Etienne Vallès. Conseillère littéraire : Emmanuelle Chevrière. Écrivain, dramaturge, biographe, Stefan Zweig, né en 1881 à Vienne, aura vu glisser sa ville et sa vie de l'élévation spirituelle et culturelle la plus haute à la décadence morale et à l’échec. Zweig fuit le nazisme et s'exile à Londres dès 1934, puis au Brésil en 1941. Il commence alors la rédaction du “Monde d'Hier, souvenirs d'un Européen”, livre nostalgique, mais d'une nostalgie active, c'est un “cri de papier”. Livre-Testament d'un monde qui n'est plus, celui de la sécurité et du “Progrès” ; Livre-Témoignage sidéré d'un européen face à ce qu’il appelle “l'échec de la civilisation”. En 1942, Stefan Zweig se suicide, précisément au lendemain d'avoir posté le manuscrit du “Monde d’hier” à son éditeur. “Le Monde d'Hier” sera publié en 1944.
Lecture Guy Chapellier.
Prise de son : Stéphane Desmons,
Assistance technique et montage : Emmanuel Armaing,
Mixage : Claire Levasseur
Assistante à la réalisation : Laure-Hélène Planchet
« Le monde d'hier : Journal d'un européen » est publié aux éditions Belfond.
Thèmes : Création Radiophonique| Littérature| Autriche| Art| Culture| Deuxième Guerre mondiale| Europe| Stefan Zweig
Source : France Culture
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Franz Kafka : Le Château (2010 - Samedi noir / France Culture). Photographie : Le dernier portrait de l'écrivain tchèque Franz Kafka en 1923 ou 1924 / Wikimedia Commons. Diffusion sur France Culture les 3 et 10 avril 2010. Librement adapté par Stéphane Michaka. Réalisation de Cédric Aussir. Conseillière littéraire : Caroline Ouazana. Arrivé la nuit dans un village anonyme, K., un arpenteur qui dit avoir été recruté par le "Château", se trouve confronté à une administration aux voies impénétrables. K. chemine dans le village jusqu'à l'épuisement, croyant percer à chaque étape le mystère d'un pouvoir qui se tient caché... Écrit après "Amerika" et "Le Procès", "Le Château" est le dernier des trois grands romans de Franz Kafka (1883-1924). Il y travaille de janvier à septembre 1922. Atteint de tuberculose pulmonaire, Kafka multiplie alors les séjours en sanatorium. Écrire "Le Château" est pour lui un acte de survie. "Le Château" est aussi un grand roman d'amour. Sous les traits de Frieda (un des plus beaux personnages féminins de Kafka), on reconnaît Milena Jesenská, la traductrice tchèque du "Verdict" et du "Soutier". Vers la fin de sa vie, Kafka vivra avec elle un amour impossible, dont témoignent les célèbres "Lettres à Milena". Kafka a laissé "Le Château" inachevé, et l'arpenteur dans une errance perpétuelle. Max Brod, l'ami et exécuteur testamentaire de Kafka, publie le roman en 1926, deux ans après la mort de l'écrivain praguois. "Le Château", cette merveilleuse fable qui s'interrompt au milieu d'une phrase, deviendra l'un des livres les plus marquants du vingtième siècle. Cette adaptation inédite du "Château", signée par Stéphane Michaka, réinvente la fin du roman tout en restant fidèle à son esprit. La voix narrative du livre est délibérément éludée, et l'on plonge au cœur de chaque scène uniquement par le jeu de comédiens. L'immédiateté des dialogues et l'atmosphère sonore visent à restituer "Le Château" comme s'il se déroulait de nos jours.
00:00 : Partie 1
55:56 : Partie 2
Avec Xavier Brossard (K.), Maud Le Grevellec (Frieda), Jana Bittnerova (La Présentatrice), Michel Crémadès (L’Aubergiste du Pont), Jonathan Cohen (Schwarzer), Ollivier Arrighi (Oswald), Benjamin Abitan (L’Instituteur), Christian Cloarec (Lasemann), Sophie Gubri (Madame Brunswick), Bartolomew Boutellis (Arthur), Igor Mendjisky (Jérémie), Jérémie Boireau (Barnabé), Caroline Breton (Olga), Charlotte Hirsch (Amalia), Daniel Berlioux (L’Aubergiste des Messieurs), Patrice Bornand (Klamm), Martine Schambacher (L’Hôtelière de l'auberge du Pont), Jackie Berroyer (Le Maire), Claude Aufaure (L’Aveugle), Grégory Gadebois (Le Cocher), Olivier Broche (Momus), Anne Cosmao (L'Institutrice), Louis Helle (Hans), Philippe Weissert (Fortini), Bernard Bourlon (Erlanger), Grégory Quidel (Bürgel), Marie Ouguergouz (Pepi).
Et les voix de Phil Bouvard, Thierry Garet, Sylvain Elie, Valentine Galey, Fabien Gravillon, Marie Ouguergouz, Cyril Menauge, Jana Bittnerova, Olivier Steiner, Sandrine Bodenes, Joachim Salinger et Seghir Mohammedi.
Bruitage : Sophie Bissantz. Prise de son, montage, mixage : Pierre Minne et Xavier Lévêque. Assistante à la Réalisation : Marie Plaçais.
Source : France Culture
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Je suis heureux que vous puissiez, par le biais de ma chaîne, écouter ce dialogue poétique si émouvant entre un père et sa fille, qui disent ensemble l’amour que le grand Apollinaire portait à sa “Lou”. Marie Trintignant est une femme qui m’a toujours ému, on aurait dit une mésange blessée tombée d’un arbre et qui, malgré la peur et la tristesse, continuait de chanter... jusqu’à ce qu’un homme vint lui rentrer sa voix tout au fond de la gorge, à coups de poing, croyant la faire taire pour toujours. Heureusement, il nous reste des enregistrements précieux, qui témoignent de la femme sensible et talentueuse qu’elle fut. Je crois qu’aucun parent ne peut se remettre de la perte de son enfant : c’est une chose terrible. Merci pour ce commentaire chaleureux qui me va droit au cœur ! Bien à vous.
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J’en suis très heureux, Émilie ! “Richard III” est, je crois, ma pièce préférée de Shakespeare. Malheureusement, je n’ai aucune adaptation radiophonique de celle-ci, et je ne sais s’il en existe. Je vous comprends, “Roméo et Juliette” n’est pas trop à mon goût non plus. Je préfère de loin les personnages tourmentés de Shakespeare, pris dans tout un écheveau d’intrigues, et condamnés à finir dans les rets de la fatalité. Laurence Olivier a interprété à merveille Richard III, dans un film réalisé par ses soins. Et “Othello”, “Le Roi Lear”, “Jules César”... quelle splendeur ! Merci pour vos commentaires qui me font chaud au cœur. 🤗
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Alexandra David-Néel 1/5 : Le Tibet tel que je l’ai vu - Entretiens avec Michel Manoll (1954-1955). Montage radiophonique : Harold Portnoy. Série de neuf entretiens diffusés sur la Radiodiffusion-télévision française (RTF) entre 1954 et 1955. Photographie de droite : Alexandra David-Néel et Aphur Yongden, en 1924, devant le palais du Potala. En 1924, Alexandra David-Néel est la première femme à avoir pu entrer dans la ville tibétaine de Lhassa. Son voyage demeurait mystérieux et inconnu du reste du monde. En 1954, trente ans après cet exploit, l’aventurière raconte ce pays tel qu’elle l’a vécu. Elle se confie à l'écrivain Michel Manoll. L'entretien, il est bon de le préciser, débute quatre ans après l'invasion du Tibet par la Chine, soit en 1950. Alexandra David-Néel considère que ces deux peuples voisins « ont toujours eu des relations mais qui, pour des raisons parfois antagonistes, ne les poussent pas à s'embrasser ».
La discussion se poursuit autour de ses impressions et analyses sur les différents aspects de la vie tibétaine, la société, la religion, la place des femmes et la littérature.
« Il n'est pas nécessaire de rouler sur l'or pour voyager et vivre heureux sur la bienheureuse terre d'Asie. »
Louise Eugénie Alexandrine Marie David, plus connue sous le nom d'Alexandra David-Néel, née le 24 octobre 1868 à Saint-Mandé, morte à près de 101 ans le 8 septembre 1969, est une orientaliste, tibétologue, chanteuse d’opéra, journaliste, écrivaine et exploratrice, franc-maçonne et bouddhiste de nationalités française et belge. Elle fut, en 1924, la première femme d'origine européenne à séjourner à Lhassa au Tibet, exploit dont les journaux se firent l'écho un an plus tard et qui contribua fortement à sa renommée, en plus de ses qualités personnelles et de son érudition.
1/5) 1er et 2ème entretien : https://www.youtube.com/watch?v=KOECbPsCTFc.
2/5) 3ème et 4ème entretien : https://www.youtube.com/watch?v=uVMbjaT9dCs.
3/5) 5ème et 6ème entretien : https://www.youtube.com/watch?v=mjsJ_xhsL98.
4/5) 7ème et 8ème entretien : https://www.youtube.com/watch?v=ciOglf_m4oY.
5/5) 9ème et dernier entretien : https://www.youtube.com/watch?v=XJW-Q7Z-FUo.
Sources : France Culture et Wikipédia
#AlexandraDavidNéel #Tibet #Sikkim #Bhoutan #Kundun #Lhassa #AphurYongden #DalaïLama #LamaKaziDawaSamdup #TenzinGyatso #Bouddhisme #Chine #Tradition #VoyagedUneParisienneÀLhassa #Histoire #Voyage #Gyalpo #PalaisDuPotala #Tibétologue #Orientaliste #Écrivaine #Exploratrice #RitesFunéraires #MaoZedong #InterventionMilitaireChinoiseAuTibet #Entretiens #MichelManoll #LeTibetTelQueJelAiVu #FranceCulture #RadiodiffusionTélévisionFrançaise
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50:55 : « Quand j'étais à Alep - et j'ai souvent visité Alep -, à Alep comme à Damas comme dans d'autres villes de ce si beau pays qu'est [qu'était] la Syrie, on savait qu'on passait - je suis désolé de le dire mais c'est ainsi -, on savait qu'on passait d'un quartier quelconque, musulman, druze, etc., à un quartier chrétien parce que, d’un coup, on voyait des gamines jouer dans la rue dont on pouvait voir le visage. C'est à ces gamines-là que j'ai pensé en écrivant ce livre et, non seulement pour elles-mêmes mais encore pour tout ce qu'elles portaient d'espoir, pour toutes les autres gamines avec qui elles allaient à l'école, et pour tous les gamins qui auraient pu être leurs futurs fiancés alors qu'aujourd'hui prévaut la guerre fratricide dans laquelle ces chrétiens meurent le plus parce que, comme ils sont désarmés, ils sont toujours l'objet de toutes les représailles et de tous les cycles de violence. Dire stop à cette violence, je crois que ce n'est pas militer pour un particularisme confessionnel, c'est pas parler “boutique”, c'est véritablement tenter quelque chose pour sauver la figure de l'Homme. » Jean-François Colosimo
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Merci pour votre chaleureux commentaire, Tigar67. C'est une grande perte que celle d'un homme tel que Abdelwahab Meddeb... Quand je regarde la photo qui illustre ces entretiens radiophoniques, je vois briller du rire dans ses yeux ainsi qu'une inébranlable détermination face à tous les fanatismes, d'où qu'ils viennent. C'était un combattant de la parole, là où tant d'autres versent le sang par haine de l'humanité - sans savoir que celui qu'ils haïssent en secret, c'est avant tout leur être même. Par leurs actes sanglants, de tels hommes ne font que souiller et renier la Création tout entière : en cela ils sont bien à l'image de “Satan” (qui, en langue hébraïque, signifie “l'adversaire”). Ils ne font qu'assassiner un peu plus chaque jour le Dieu dont ils se réclament iniquement. Le plus grand danger qui, à l'heure actuelle, fait des victimes chez les musulmans, les chrétiens d'Orient, les Juifs, les athées, etc., me semble provenir surtout du takfirisme, qui consiste, ni plus ni moins, à l'anéantissement de l'homme par l'homme. Depuis la mort d'Abdelwahab Meddeb, Abdennour Bidar a repris le flambeau de “Cultures d'Islam” avec beaucoup de talent et de rigueur mais il n'est pas habité du même souffle poétique que son prédécesseur : ce qui faisait la particularité et le ton de l'émission de Meddeb, c'est le regard que ce dernier posait sur les choses et les êtres. Puisse son âme reposer en paix. Bien à vous.
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Fantômas, le génie du crime de Pierre Souvestre et Marcel Allain (2011 / France Culture - Samedi noir). Diffusion sur France Culture le 3 septembre 2011. Un drame atroce s’est produit durant la nuit ! La marquise de Langrune est retrouvée morte, baignant dans son sang. Adaptation : Xavier Mauméjean. Réalisation : Jean-Matthieu Zahnd. Conseillère littéraire : Caroline Ouazana. Tout accuse Jérôme Fandor, jeune journaliste enthousiaste à “La Capitale”. La jolie Hélène est bouleversée, le juge Bonnet fait appel à l’inspecteur Juve. Pour le plus grand policier de France, le meurtre est l’œuvre d’un esthète, d’un artiste du crime. Tout comme l’assassinat de Lord Beltham évoque le style de celui qui tient Paris dans les chaînes. Des troquets pour Apaches aux immeubles de Neuilly, nul n’ose en parler à voix haute, y compris Lady Beltham, sa splendide maîtresse. Le Prince de l’Épouvante est disposé à défier la guillotine afin que la foule scande son nom : Fantômas !
Avec :
Mohamed Rouabhi, Bernard Bouillon, Guillaume Marquet, Mélodie Richard, Johanna Nizard, Philippe Magnan, Marie-Bénédicte Roy, Didier Brice, Nicky Marbot, Régis Chaussard, Françoise Cousin, Emmanuelle Meyssignac, Françoise Henry-Cumer, Jacques Leplus, Dominique Massa, Luce Bekistan, Jean-Christophe Lebert, Josette Stein, Daniel Krellenstein, Hervé Colombel, Philippe Siboulet, Vincent Berger, Michel Baladi, Étienne Enselme, Marion Cole, Régis Ivanov, Grégory Quidel, Jean-Yves Lissonnet, Valérie Brancq
Bruitages : Bertrand Amiel. Équipe de réalisation : Pierre Minne, Jean-Baptiste Etchepareborde. Assistante de réalisation : Delphine Lemer
Le 29 avril 1910, les écrivains Pierre Souvestre (1er juin 1874 – 26 février 1914) et Marcel Allain (15 septembre 1885 – 25 août 1969) signent un contrat chez Arthème Fayard. L’éditeur leur passe commande d’une série de vingt-quatre volumes pour publication mensuelle dans la collection « Le livre populaire ». Le premier manuscrit est remis en décembre de la même année. Il s’agit de “Fantômas”, qui paraît le 10 février 1911. La série de romans, mettant en scène l’archi-criminel parfaitement amoral, connaîtra un succès foudroyant et jamais démenti, aussi bien public que critique. « Fantômas est du point de vue imaginatif une des œuvres les plus riches qui existent » écrira Apollinaire dans “Le Mercure de France” en 1914, avant de créer une Société des Amis de Fantômas. « D’un lyrisme absurde et magnifique » affirmera Jean Cocteau tandis que Blaise Cendrars, qui tient Fantômas pour « l’Énéide des temps modernes » lui consacrera plusieurs poèmes. De même, le Maître de l’Angoisse inspirera une série de tableaux à René Magritte, et Raymond Queneau établira un relevé statistique des crimes imputés au Prince de l’Épouvante. Sans oublier la magnifique complainte que lui dédie Robert Desnos en 1933. Allain et Souvestre poursuivront leur collaboration, interrompue par la mort de ce dernier le 26 février 1913, victime d’une congestion pulmonaire. Allain continuera la série d’avril 1926 à novembre 1963.
Source : France Culture
#Fantômas #LeGénieDuCrime #RomanPolicier #CréationRadiophonique #PierreSouvestre #MarcelAllain #Adaptation #XavierMauméjean #Réalisation #JeanMatthieuZahnd #FranceCulture #SamediNoir
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Le 13 octobre 2014 à l'occasion du dixième anniversaire de la mort de Jacques Derrida (1930-2004), Laure Adler initiait une semaine spéciale sur France Culture consacrée au philosophe. Pour cette émission introductrice : première diffusion radiophonique d'un entretien de Laure Adler avec Jacques Derrida dans “Le Cercle de Minuit” (23 avril 1996)
“J'aime ce nom” : Derrida, nous dit-il. “Ce qui m'autorise à l'aimer c'est que ce n'est pas vraiment le mien. C'est un nom qui m'a été légué (...) et que j'ai envie de servir.”
Jacques Derrida commence par évoquer ses origines algériennes, sa venue en France et son ouvrage “Circonfession”.
Il poursuit sur sa vision de l'écriture, son rejet de “l'uni-linéaire du discours” auquel il préfère “la stratification des mots”.
Comment un jeune garçon “un peu voyou” est-il devenu philosophe ? Par l'école, par la littérature, explique Derrida.
Il évoque la question de la théorie marxiste, à travers son ouvrage “Spectres de Marx”. “Je crois que les fantômes ont beaucoup à nous dire”...
Puis le concept d'émancipation, la libération des femmes, la révolution... “Je tiens à garder ces vieux mots comme des mots tout neufs.”
La conversation se poursuit sur la notion de justice, sur le rapport à l'autre... Pour Derrida, il faut dire “oui à l'altérité de l'autre au-delà du devoir et de la dette”.
Derrida évoque encore la philosophie, et son enseignement. “Pourvu qu'on y adapte les procédés, les méthodes, on peut commencer en 6ème”.
Il termine sur la mort, un “passage”, sur la figure du “marrane”...
Rencontre avec un philosophe qui se voyait comme “un brigand et un poète”.
Invité :
Jacques Derrida
Thèmes : Arts & Spectacles| Philosophie| Télévision| Jacques Derrida
Source : France Culture
#JacquesDerrida #Derrida #Philosophie #Entretien #LaureAdler #LeCercleDeMinuit #FranceCulture
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L'émission “À voix nue” diffusée du lundi au vendredi sur France Culture se consacre pendant une semaine à délivrer sous forme d'hommage des entretiens avec le poète, islamologue, essayiste et romancier, Abdelwahab Meddeb.
4) La maladie de l'Islam : diffusion le 25 décembre 2014.
Par Christine Goémé. Réalisation : François Caunac. Attachée d'émission : Claire Poinsignon
Cette série d'émissions a été enregistrée dans d'étranges conditions : notre ami, Abdelwahab Meddeb, était très gravement malade et se savait perdu. Mais il avait décidé de faire face jusqu'au bout.
Né à Tunis en1946, Abdelwahab Meddeb était philosophe, romancier, essayiste et homme de radio. Il est mort à Paris le 6 novembre 2014.
Dans son émission hebdomadaire du vendredi, « Cultures d'Islam », il a fait connaître pendant 17 ans tous les aspects de l'Islam spirituel dont il mobilisait avec un savoir immense les ressources poétiques, esthétiques et théoriques. Sa conception de l’Islam était l'antidote le plus efficace contre l'Islam radical. Il a analysé dans plusieurs livres importants, ce qu'il appelait « la maladie de l'Islam ». Lui-même se réclamait d'une tradition bien plus riche et bien plus ancienne, celle du soufisme, incarnée notamment par la figure du grand maître de la fin du XII° siècle et du début du XIII°, Ibn'Arabi. Pour Ibn'Arabi comme pour Abdelwahab Meddeb, l'essence divine est certes une et inconnaissable, mais elle se dévoile dans la diversité des créatures. Abdelwahab aimait citer ce vers d' Ibn'Arabi : «Mon cœur est capable d'accueillir toutes les formes ».
Cette branche de l'Islam, pour laquelle la femme est un guide vers le Beau et vers l'amour, promeut l'hospitalité, l'accueil de l'étranger, la générosité, la bienveillance, le dialogue, et le débat, et bien entendu la sagesse et la connaissance. Cet Islam-là place au coeur de son dispositif l'imagination créatrice : Abdelwahab Meddeb était avant tout poète... Son dernier livre, paru quelques jours avant sa mort, s'intitule “Portrait du poète en soufi” (éd. Belin).
Source : France Culture
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Bonjour Timothée, je crains de ne pas pouvoir vous être d'une très grande aide : cela fait plusieurs années que j'ai lu ce livre inachevé de Camus. Parmi les scènes importantes, je retiens toutefois celles de Jacques Cormery apprenant comment son père (qu'il n'a pas connu) s'est comporté lors de la Première Guerre mondiale face à des actes qu'il jugeait atroces, en disant ces mots : « Un homme, ça s'empêche. » Il y a également la figure de la mère, besogneuse, illettrée, et qui se démène pour que son fils puisse étudier et échapper à une vie de labeur. Et, il y a, à l'école, la rencontre décisive avec son tout premier instituteur, Monsieur Bernard (qui, dans la réalité, s'appelait Monsieur Germain). Avec cet homme, un monde nouveau s'ouvrira à lui : celui du savoir. Il y a certainement d'autres scènes importantes, mais je les ai oubliées.
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Auprès du Danube
I
Assis sur le quai de pierre au bout du port,
je regardais une écorce de pastèque flotter.
À peine entendis-je, plongé en mon sort :
la surface en murmure, mais le fond si muet.
Comme à travers mon cœur se frayant un passage
le Danube s’avançait trouble, immense et sage.
Semblable aux muscles lourds de l’homme à l’œuvre,
soit qu’il frappe, ou qu’il creuse ou pose du ciment,
chaque remous des flots, la moindre des manœuvres
éclatait, se tendait, se détendait en mouvement.
L’eau me berçait comme ma mère me murmurant des contes
tout en lavant le linge, le linge de tout le monde.
Il se mit à tomber quelques gouttes de pluie,
mais comme si ce n’était rien, la pluie cessa soudain.
Pourtant, tel celui qui du fond d’une grotte épie
la longue averse – je scrutais les confins :
comme la pluie éternelle, il tombait fade et gris
ce qui pourtant fut diapré, le passé, le jadis.
Le Danube coulait simplement.
Enfant au sein de la mère féconde
dont la pensée divaguerait un instant,
jouaient et folâtraient, me souriant, les ondes.
Au fil du temps elles allaient frémissant,
telles des cimetières aux tombeaux chancelants.
II
Ainsi je suis ainsi fait que je regarde depuis des millénaires
ce dont tout à coup je m’aperçois.
Un instant, et le temps retrouve sa forme plénière
que des milliers d’ancêtres contemplent avec moi.
Je vois ce qu’ils n’ont guère vu, quand ils labouraient la terre,
s’entretuaient et s’enlaçaient, faisaient ce qu’il fallait.
Ils voient, eux, plongés dans la matière,
ce que je ne vois point, s’il faut avouer ce qui est.
Nous nous connaissons comme plaisir et peine.
J’ai le passé et eux détiennent le présent.
Ensemble, nous tenons la plume du poème,
alors je les ressens, alors je me souviens.
III
Ma mère fut cumane, mon père sicule à moitié,
ou Roumain tout à fait, peut-être, qui sait.
Pris de la bouche de ma mère, doux fut le manger,
de la bouche de mon père, beau fut le vrai.
Lorsque je m’émeus, ils s’étreignent en moi.
Je m’en attriste parfois –
c’est le dépérissement – ce dont je me compose. « Tu verras,
m’interpellent-ils, quand nous ne serons plus là !... »
Ils m’interpellent, car à travers, je les suis déjà, ces ombres,
ainsi dans ma faiblesse, je tiens ma force d’eux,
moi qui me souviens être davantage que le grand nombre,
étant jusqu’à la cellule primitive tous mes aïeux, –
je suis l’Aïeul même, qui se partage pour se multiplier d’amour :
bienheureux, je deviens mon père et ma mère aimés,
et mes parents se scindent eux-mêmes, à leur tour,
afin que je puisse me reproduire en Un Seul Animé !
Je suis le monde – tout ce qui fut, ce qui est là :
les nombreux lignages qui s’affrontent.
Les conquérants du pays natal, morts, triomphent en moi
et la peine des vaincus me tourmente.
Árpád et Zalán, Werbőczi et Dózsa –
Turc, Tartare, Slovaque et Roumain tournoient
en ce cœur, qui doit à ce passé déjà
un avenir aimable – Magyars d’à présent !
... Moi, je veux me mettre à l’œuvre. Cela devrait suffire
pour tout combat qu’il faille avouer le passé.
Du Danube, tout entier, passé, présent et avenir,
les tendres flots viennent à s’enlacer.
Malgré le combat que se livrèrent nos anciens,
avec le souvenir, la paix saura les rejoindre.
Arranger enfin notre affaire en commun,
c’est notre tâche, et non la moindre.
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« […] il est rare que les hommes vivent sous la conduite de la Raison ; mais c’est ainsi : la plupart se jalousent et sont insupportables les uns aux autres. Néanmoins ils ne peuvent guère mener une vie solitaire, de sorte que la plupart se plaisent à la définition que l’homme est un animal politique (sociale) ; et, de fait, les choses sont telles que, de la société commune des hommes, on peut tirer beaucoup plus d’avantages que d’inconvénients. Que les Satiriques rient donc autant qu’ils veulent des choses humaines, que les Théologiens les détestent, et que les Mélancoliques louent, tant qu’ils peuvent, la vie inculte et sauvage, qu’ils méprisent les hommes et admirent les bêtes : les hommes n’en feront pas moins l’expérience qu’ils peuvent beaucoup plus aisément se procurer par un mutuel secours ce dont ils ont besoin, et qu’ils ne peuvent éviter que par l’union de leurs forces les dangers qui les menacent de partout ; pour ne pas dire d’ailleurs qu’il est de beaucoup préférable, et plus digne de notre connaissance, de considérer les actions des hommes que celles des bêtes. »
Spinoza (in "L’Éthique", De la servitude humaine, p. 298-299)
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1/5 Céleste Albaret chez monsieur Proust : L’installation boulevard Haussmann (Grande traversée / France Culture). Diffusion sur France Culture le 29 juillet 2019. Une série documentaire produite par Philippe Garbit et réalisée par Clotilde Pivin. Photographie : Céleste Albaret en 1973 • Crédits : Nicole PRAYER - Getty. En 1914, Céleste Albaret commence à travailler pour Marcel Proust. Elle lui prépare ses repas, prend soin de son intérieur. Le jeune femme débute son service au 102 boulevard Haussmann, et les deux personnages se lient d'amitié. Céleste Albaret devient alors indispensable à l'écrivain.
On célèbre cette année le centenaire du prix Goncourt de Marcel Proust pour son roman "À l'ombre des jeunes filles en fleurs", le deuxième tome d'"À la recherche du temps perdu". Le 10 décembre 1919, dans l'après-midi, Gaston Gallimard et Jacques Rivière débarquent au 44 rue de l'Amiral Hamelin, chez Marcel Proust. Bien sûr, c'est sa servante, Céleste Albaret, qui les fait entrer dans la maison.
Durant 8 années, jour et nuit, nuit et jour, Céleste Albaret allait être au service de Monsieur Proust. C'est par l'entremise de son époux, Odilon Albaret, chauffeur de taxi dont Marcel Proust est un client régulier, qu'elle devient la toute jeune servante de l'écrivain en 1914. Elle lui restera fidèle jusqu'à sa mort en 1922. Au début des années 1970, le journaliste Georges Belmont enregistre des entretiens avec Céleste Albaret, en vue de publier un ouvrage de souvenirs : "Monsieur Proust", de Céleste Albaret, aux éditions Robert Laffont. Des archives qui permettent d'en savoir plus sur la vie de Céleste Albaret auprès de Marcel Proust, la personnalité et le quotidien de cet écrivain mythique, et la relation singulière qu'il a tissée avec sa gouvernante et confidente.
03:14 : Entretiens entre Céleste Albaret et Georges Belmont
1:04:41 : Entretien de Philippe Garbit avec Nathalie Mauriac-Dyer
1:20:49 : Reprise des entretiens entre Céleste Albaret et Georges Belmont
Intervenante :
Nathalie Mauriac-Dyer, universitaire, spécialiste de Proust
Source : France Culture
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« La modestie (modestia), c’est-à-dire le désir de plaire aux hommes qui est déterminé par la Raison, se rapporte à la moralité. Mais si elle naît d’un sentiment, elle est l’ambition, autrement dit un désir par lequel les hommes, sous couleur de moralité, provoquent la plupart du temps des discordes et des séditions. Car celui qui désire aider les autres par son conseil ou dans l’action, afin de jouir ensemble du souverain bien, s’appliquera avant tout à gagner leur amour, et non à se faire admirer pour qu’une doctrine porte son nom, ni, de façon générale, à leur offrir aucune cause d’envie. D’autre part, dans les conversations, il évitera de rappeler les vices des hommes et aura le souci de ne parler qu’avec ménagement de l’impuissance humaine, mais amplement de la vertu ou de la puissance de l’homme ; il dira par quelle voie elle peut se parfaire : de façon que les hommes, non par crainte ou aversion, mais poussés par le seul sentiment de joie, s’efforcent, autant qu’ils ont de puissance en eux, de vivre selon le précepte de la Raison. »
Spinoza (in "L’Éthique", De la servitude humaine, p. 344)
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@French Boy Bonjour “garçon français”, dites donc, cela fait beaucoup de questions pour un seul homme ! Je vais, toutefois, essayer de répondre au mieux à vos interrogations. Oui, le procès a été filmé : une série documentaire avec des images d’archives colorisées, intitulée “Juger Pétain”, a été diffusée sur la chaîne Planète+ et sur France 5 en 2015. Vous pouvez d’ailleurs facilement vous procurer le DVD, ou visionner gratuitement le documentaire sur YouTube en suivant ce lien : https://www.youtube.com/playlist?list=PLNDXDJtQAOaklcogcsvnU-AUz8FvPAN5a ou sur Dailymotion : https://www.dailymotion.com/playlist/x6r6vk. (Ce sont des informations qu’il vous eût été facile de trouver par vous-même en faisant une simple recherche sur Google.)
Quant à savoir s’il existe des enregistrements audio du procès, je n’en ai aucune idée. Dans “Le Procès Pétain”, diffusé sur France Culture, ainsi que dans “Juger Pétain”, les voix que l’on peut entendre sont celles de comédiens.
À mon tour de vous poser une question : pourquoi le compte-rendu sténographique publié en 1949 ne serait-il pas l’archive la plus complète concernant le procès du maréchal Pétain ? Sachant que tout est scrupuleusement noté lors d’un procès, je ne vois pas quel autre document serait plus fiable. Cordialement.
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Émission "Une vie, une oeuvre", diffusée sur France Culture le 06/10/2012. Une émission de Matthieu Garrigou-Lagrange, réalisée par Anne Sécheret. Le récit de Marco Polo débute dans une prison de Gênes où on l’a enfermé. Avec lui, se trouve l’écrivain Rusticien de Pise, à qui il dicte le “Devisement du monde”, récit de ses aventures sur les routes de Chine. Cet ouvrage, écrit à quatre mains et qui connaîtra de nombreuses versions dont certaines expurgées, pose encore de nombreuses questions. Mais il connaîtra une fortune considérable, et inspirera jusqu’à Christophe Collomb !**Dans ce numéro d’“Une vie, une œuvre”, nous mettons nos pas dans ceux de Marco Polo, pour un voyage dans la Chine du XIIIème siècle. Nous racontons l’histoire extraordinaire de ce marchand sur la route de la soie, qui se voit confier des missions hors du commun, et devient le protégé de l’empereur des Mongols, Kubilaï Kahn. Mais ce voyage est aussi l’occasion de faire œuvre d’ethnologie, de découvrir les mœurs des peuples traversés, et de se laisser aller à croire aux légendes.
Avec :
- Olivier Germain-Thomas, auteur de “Marco Polo” (Folio biographies)
- Philippe Ménard, professeur émérite à la Sorbonne et ancien directeur de l'Institut d'études médiévales
- Danièle James-Raoul, chercheuse en Langue et littérature médiévales
- Pierre Ducrozet, écrivain
Source : France Culture
#MarcoPolo #Italien #Gênes #Voyageur #Chine #KubilaïKhan #RustichelloDePise #LeDevisementDuMonde #UneVieUneOeuvre #FranceCulture
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Stefan Zweig : “Le Monde d'hier : Souvenirs d'un Européen”. 3ème épisode : « Eros Matutinus »
Diffusion sur France Culture du 19 au 30 octobre 2015. Pages choisies par Florence Le Corre. Traduction : Serge Niemetz. Réalisation : Etienne Vallès. Conseillère littéraire : Emmanuelle Chevrière. Écrivain, dramaturge, biographe, Stefan Zweig, né en 1881 à Vienne, aura vu glisser sa ville et sa vie de l'élévation spirituelle et culturelle la plus haute à la décadence morale et à l’échec. Zweig fuit le nazisme et s'exile à Londres dès 1934, puis au Brésil en 1941. Il commence alors la rédaction du “Monde d'Hier, souvenirs d'un Européen”, livre nostalgique, mais d'une nostalgie active, c'est un “cri de papier”. Livre-Testament d'un monde qui n'est plus, celui de la sécurité et du “Progrès” ; Livre-Témoignage sidéré d'un européen face à ce qu’il appelle “l'échec de la civilisation”. En 1942, Stefan Zweig se suicide, précisément au lendemain d'avoir posté le manuscrit du “Monde d’hier” à son éditeur. “Le Monde d'Hier” sera publié en 1944.
Lecture Guy Chapellier.
Prise de son : Stéphane Desmons,
Assistance technique et montage : Emmanuel Armaing,
Mixage : Claire Levasseur
Assistante à la réalisation : Laure-Hélène Planchet
« Le monde d'hier : Journal d'un européen » est publié aux éditions Belfond.
Thèmes : Création Radiophonique| Littérature| Autriche| Art| Culture| Deuxième Guerre mondiale| Europe| Stefan Zweig
Source : France Culture
#StefanZweig #Littérature #Ecrivain #Autriche #LeMondedHier #PremièreGuerreMondiale #DeuxièmeGuerreMondiale #Nazisme #Totalitarisme #Guerre #RainerMariaRilke #RomainRolland #HugoVonHofmannsthal #Culture #Civilisation #Art #Europe #Autobiographie #CréationRadiophonique #FranceCulture
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0:00 1er entretien : Tout ce que j’écris est vrai
Premier entretien, entre promesse et mensonge… Où Philippe Sollers nous entraîne dans l’exploration de son bureau des éditions Gallimard, un bureau “unique au monde”, dans la compagnie de Montaigne et Voltaire, mais aussi d’un empereur de Chine, de Pablo Picasso et de quelques autres doubles de Philippe Joyaux… Dans ce premier entretien, on parle latin, mais aussi de musique, d’histoire et d’“augmenter” la vie.
27:54 2ème entretien : Les femmes existent
« Le monde appartient aux femmes. C'est-à-dire à la mort. Là-dessus tout le monde ment. » Voici comment débute le fameux roman “Femmes”… Où Philippe Sollers nous chante sa “Curieuse solitude” avec une ravissante femme d’âge mûr, mais aussi la beauté et les dangers du mariage, et les délices de la guerre des sexes…
55:18 3ème entretien : La poésie, c’est la guerre
Des énigmes poétiques de Radio Londres, qu’il écoutait enfant dans le grenier de la maison familiale à Bordeaux, jusqu’à “La Guerre du goût”, Philippe Sollers fait la guerre… et l’amour. Où Philippe Sollers bataille en compagnie de Clausewitz et Sun-Tzu, mais aussi de Guy Debord et Monteverdi, pour mieux dire sa Guerre d’Algérie, ses souvenirs de Mai 68 et la violence de notre époque, éblouie par l’argent et la vulgarité…
1:21:37 4ème entretien : Folie française
“La France moisie” : il y a dix-huit ans, Philippe Sollers écrivait une tribune “violemment patriotique” qui reste d’une inquiétante actualité… Où Philippe Sollers, écrivain fou de Le Nôtre, Molière… et Céline, nous invite à comploter voluptueusement avec lui, pour la plus grande gloire de la France et de la langue française.
1:48:46 5ème entretien : L’infini
« Je ne vois pas l’apocalypse, je vois l’aurore… » écrit Philippe Sollers, fondateur de la revue L’Infini et de la collection du même nom… Où Philippe Sollers répond à l’appel de l’infini, et pour ce faire se shoote aux amphétamines et au haschisch afghan, pratique le Yi King, fréquente assidûment Homère et Pindare…
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Laure Adler s'entretient avec l'essayiste et philosophe du langage George Steiner. Diffusion de l'émission “Hors-champs” sur France Culture le 14 décembre 2015. Photographie : George Steiner, le 6 mai 2015, dans sa maison à Cambridge, au Royaume-Uni. © GREG FUNNELL POUR “LE MONDE”. Son site web : http://www.gregfunnell.com/#!/index. Intellectuel européen, spécialiste de littérature comparée et de traduction, critique littéraire, passionné de lettres et de langues, il est l'auteur de “Après Babel. Une poétique du dire et de la traduction” (1978), “Les Antigones” (1986), ou encore “Poésie de la pensée” (2011). George Steiner est né à Paris en 1929. Ses parents, d’origine autrichienne, ont fui leur pays face à la montée du nazisme. Les Steiner sont cultivés, font partie de l’élite. Le jeune George est donc initié très tôt aux lettres et langues : il parle l’anglais, le français, l’allemand et le grec ancien.
Cette enfance est bercée de musique, elle fait partie de sa vie. « Il paraît que certains chefs d’orchestre arrivent à lire une partition et l’entendent dans leur tête. C’est très rare. Moi je suis incapable de lire une partition. » Très jeune, ses parents l’emmènent au concert. « La musique peut m’apporter un grand bonheur. Elle peut accompagner. La musique est au-delà du bien et du mal. »
Au début de la Seconde Guerre mondiale, la famille fuit à nouveau, quitte la France quelques mois avant l’invasion de Paris par les Allemands, et part pour New York où George Steiner poursuit ses études et obtient la nationalité américaine. Suivent de brillantes études qui le conduisent à enseigner dans les institutions universitaires les plus prestigieuses.
Dans son métier d’enseignant, il est confronté à des jeunes dont il déplore le manque de volonté de s’engager en politique : « Les jeunes ont un dégoût devant le processus politique lui-même, et ça c’est très grave. Aristote a dit que si on ne vient pas sur l’agora pour exercer la politique, il ne faut pas se plaindre que des bandits s’emparent du pouvoir. » Il raconte que quand il est venu travailler à Cambridge, la plupart de ses étudiants avaient l’ambition de faire de la politique à haut niveau, d’entrer au Parlement britannique, tandis qu’aujourd’hui, peu d'entre eux sont tentés par une carrière politique.
L’avenir devient de plus en plus complexe, estime George Steiner, et le cerveau humain ne serait pas assez grand pour répondre à tous les problèmes. « Nous sommes débordés de questions auxquelles nous ne sommes pas capables d’apporter des réponses. Le flot immense d’informations dépasse notre capacité limitée… »
Extrait musical :
Erik Satie, “Le Poisson rêveur – Esquisse”, interprété par Bojan Gorišek
Invité :
George Steiner
Thèmes : Essai| Poésie| Culture| Philosophie| Politique| Art| Musique| George Steiner
Source : France Culture
#GeorgeSteiner #Culture #Politique #Poésie #Essai #Philosophie #Art #Musique #Paris #Mozart #ErikSatie #Islamisme #LaureAdler #Entretien #HorsChamps #FranceCulture
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Stefan Zweig : “Le Monde d'hier : Souvenirs d'un Européen”. 9ème épisode : « Incipit Hitler »
Diffusion sur France Culture du 19 au 30 octobre 2015. Pages choisies par Florence Le Corre. Traduction : Serge Niemetz. Réalisation : Etienne Vallès. Conseillère littéraire : Emmanuelle Chevrière. Écrivain, dramaturge, biographe, Stefan Zweig, né en 1881 à Vienne, aura vu glisser sa ville et sa vie de l'élévation spirituelle et culturelle la plus haute à la décadence morale et à l’échec. Zweig fuit le nazisme et s'exile à Londres dès 1934, puis au Brésil en 1941. Il commence alors la rédaction du “Monde d'Hier, souvenirs d'un Européen”, livre nostalgique, mais d'une nostalgie active, c'est un “cri de papier”. Livre-Testament d'un monde qui n'est plus, celui de la sécurité et du “Progrès” ; Livre-Témoignage sidéré d'un européen face à ce qu’il appelle “l'échec de la civilisation”. En 1942, Stefan Zweig se suicide, précisément au lendemain d'avoir posté le manuscrit du “Monde d’hier” à son éditeur. “Le Monde d'Hier” sera publié en 1944.
Lecture Guy Chapellier.
Prise de son : Stéphane Desmons,
Assistance technique et montage : Emmanuel Armaing,
Mixage : Claire Levasseur
Assistante à la réalisation : Laure-Hélène Planchet
« Le monde d'hier : Journal d'un européen » est publié aux éditions Belfond.
Thèmes : Création Radiophonique| Littérature| Autriche| Art| Culture| Deuxième Guerre mondiale| Europe| Stefan Zweig
Source : France Culture
#StefanZweig #Littérature #Ecrivain #Autriche #LeMondedHier #PremièreGuerreMondiale #DeuxièmeGuerreMondiale #Nazisme #Totalitarisme #Guerre #RainerMariaRilke #RomainRolland #HugoVonHofmannsthal #Culture #Civilisation #Art #Europe #Autobiographie #CréationRadiophonique #FranceCulture
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William Shakespeare : Le Songe d’une nuit d’été (1949 / France Culture). Diffusion sur France Culture le 24 novembre 1949. Adaptation de Georges Neveux. Musique originale de Georges Auric. Réalisation de Léon Ruth. Dans le cadre de la série "Tout Shakespeare en 18 émissions", la Chaîne Nationale diffusait, le 24 novembre 1949, "Le Songe d'une nuit d'été", une adaptation radiophonique de Georges Neveux. "Le Songe d'une nuit d'été" ("A Midsummer Night's Dream") est une comédie de William Shakespeare, écrite entre 1594 et 1595. L'histoire est complexe et se déroule en Grèce. L'intrigue réunit pour mieux les désunir deux couples de jeunes amants : Lysandre et Démétrius d'une part, Hélèna et Hermia d'autre part. Hermia éprise de Lysandre voudrait l'épouser mais son père, Égée, la destine à Démétrius, dont est amoureuse Héléna. Lysandre et Hermia s'enfuient dans la forêt, poursuivis par Démétrius, lui-même poursuivi par Héléna. Pendant ce temps, Obéron, roi des fées, a ordonné à Puck de verser une potion sur les paupières de sa femme, Titania. Il entre dans la forêt avec Puck. Pendant la nuit, la confusion règne... La scène la plus connue est l'apparition de Bottom, qui porte une tête d'âne, avec Titania, qui, par la magie de Puck, en est tombée amoureuse. Deux couples d'amoureux transis, une dispute entre le roi des elfes et la reine des fées, Puck et sa potion qui s'en mêle, et une troupe de comédiens amateurs qui prépare une pièce pour le mariage d'un prince, tous vont s'entrecroiser dans cette forêt étrange, un peu magique, le temps d'une nuit d'été ensorcelante qui ressemble à un rêve.
Avec : Louis Arbessier (Thésée), Jacqueline Morane (Hippolyte), Georges Baconnet (Égée), Mony Dalmès (Hermia), Roland Alexandre (Lysandre), Jacques Dacqmine (Démétrius), Jandeline (Hélène), André Brunot (Lecoin), Bernard Lajarrige (Bottom), Jean Tissier (Flûte), Témerson (Snout), Edmond Beauchamp (Snug), André Carnège (Philostrate), Maurice Escande (Obéron), Lucienne Bogaert (Titania), Hiéronimus (Puck), et Bernadette Lange, Lily Siou et Renée Dandry (Les fées)
Sources : France Culture et Wikipédia
#WilliamShakespeare #LeSongeDUneNuitDÉté #Théâtre #Comédie #LeSémaphore #Athènes #Grèce #Obéron #Puck #Adaptation #GeorgesNeveux #MusiqueOriginale #GeorgesAuric #LéonRuth #LouisArbessier #LilySiou #LucienneBogaert #MauriceEscande #RolandAlexandre #GeorgesBaconnet #AndréBrunot #MonyDalmès #FranceCulture
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Ça fait mal
Au dehors et au dedans,
guetté à mort, en fuyant
(tel le souriceau effaré dans son trou)
Tant que dure ton ardeur,
la femme te donne sa chaleur,
ses bras, ses genoux, ses seins te protègent
Ce n’est pas que le plaisir
et ce n’est pas que le désir,
mais aussi le besoin d’amour –
Et voilà pourquoi tous étreignent
tous embrassent la femme qu’ils aiment,
jusqu’à ce que bouche ne flétrisse.
Qu’il faille aimer,
double fardeau, double trésor en peine.
Qui aime et cherche en vain son pareil
Est aussi dépaysé,
tout aussi désemparé,
que le fauve faisant ses besoins.
Nul autre abri,
tu as beau pointer, ahuri,
ton couteau vers ta mère, héros !
Et, vois-tu, il y avait
une femme pour comprendre ces mots,
et qui pourtant m’a repoussé sitôt.
Je n’ai point de place ainsi
parmi les vivants. Ma tête bourdonne,
agitant tous mes soucis et mes tourments ;
Comme le hochet qui, souvent,
grelotte aux mains de l’enfant,
laissé tout seul.
Que devrait-on faire
pour elle ou au contraire ?
Je n’ai guère de peine à le deviner,
Et puisque le monde éconduit
celui qu’un songe étonne
et que le soleil étourdit.
La culture
je m’en déshabille
comme un couple de ses parures
Mais où se trouve écrit qu’elle regarde encore
comment me malmène la mort,
et que je doive toujours seul en souffrir ?
L’enfant farouche
le souffre aussi, lorsque la femme est en couches.
L’humilité doublée calme la double peine.
Mais pour moi ce pénible chant
je le tends contre de l’argent
et la honte m’escorte.
Aidez-moi !
Vous, les gamins, que vos yeux cèdent
en éclatant là où elle passe.
Innocents,
que sous les bottes s’écrie votre sang
clamez-lui : Ça fait mal.
Vous, chiens fidèles,
échouez sous les roues
glapissez-lui : Ça fait mal.
Femmes, qui portez
votre enfant, avortez
et pleurez-le : Ça fait mal.
Hommes valides,
trébuchez, écrasez-vous dans le vide
et bafouillez-lui : Ça fait mal.
Vous, les hommes,
en vous déchirant pour une femme,
ne le taisez pas : Ça fait mal.
Chevaux et taureaux,
quand pour traîner jougs et fardeaux,
on vous châtre, sanglotez-lui : Ça fait mal.
Poissons taciturnes et tenaces,
happez l’hameçon sous la glace
et bâillez sur lui : Ça fait mal.
Les vivants, tout
ce qui frémit de peine, partout,
que brûle votre demeure, jardin, contrée animale –
Et tout autour de son lit,
si, consumée, elle s’assoupit,
vagissez avec moi : Ça fait mal.
Qu’elle l’entende à vie, à jamais.
Elle se refusa dans ce qu’elle valait.
retirant pour son bon plaisir intime
Au vivant qui fuyait
par dehors par dedans
son refuge ultime.
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@Poésie Incarnée Je ne vois pas trop en quoi il faudrait déplorer l'absence de “biopic” sur Brel, ou Trenet, ou Ferré, et tant d'autres grands artisans de la chanson française. Qu'est-ce que cela apporterait de plus à leur œuvre ? Rien. Quant à dire “qu'on n'a toujours pas compris la dimension de cet homme”, je m'inscris en faux, Brel est très bien célébré dans le monde de la musique : Bowie a repris “Amsterdam”, dans une très belle version anglaise, et Nina Simone a repris “Ne me quitte pas” dans une interprétation poignante (ces deux immenses artistes qui reconnaissent et aiment Brel, voilà qui en dit long sur la prétendue “incompréhension” dont souffrirait Jacques Brel). Pour ce qui est de Léo Ferré, par contre, on ne parle quasiment pas de l'immense artiste qu'il fut - bien plus novateur que Brel à mon goût. Il a littéralement révolutionné la chanson française : l'album “Et... Basta !”, par exemple, est d'une originalité inédite pour l'époque (1973). Ferré parle pendant 35 minutes, avec un fond musical et sonore qui accompagne sa voix et ses mots de poète ; et c'est d'une beauté saisissante. N'oublions pas également son “Opéra du pauvre” ou encore la chanson “Il n'y a plus rien”. Quant à Brassens, il s'est contenté de jouer au “troubadour des temps modernes” et n'a jamais su être de son temps. Pour moi, les trois artistes qui ont fait exploser les codes de la chanson française sont Léo Ferré, Serge Gainsbourg et Jacques Higelin. J'ai une grande affection pour Brel, mais je me permets de dire que je ne trouve pas qu'il ait apporté quelque chose d'aussi novateur, en terme de forme musicale, que les trois chanteurs cités précédemment. Cordialement.
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Stelios Petrakis Quartet (Crète) : Concert au Théâtre des Abbesses (2016 / France Musique). En partenariat avec le Théatre de la Ville. Enregistré le 10 décembre 2016 au Théâtre des Abbesses. Émission de Françoise Degeorges, “Ocora, Couleurs du monde”, diffusée sur France Musique le 17 décembre 2016. © Photographie : Thomas Dorn. Son site internet : http://www.thomasdorn.com. Site internet du Stelios Petrakis Quartet : http://www.steliospetrakis.com. Stelios Petrakis, ambassadeur éclairé de la musique crétoise, a débuté l’apprentissage de la lyre à l’âge de 8 ans à Sitia, sa ville natale en Crète. Très vite, il enrichit sa connaissance des musiques de son île par l’exploration d’autres répertoires venant de Grèce, Turquie, Bulgarie, ce qui l’amène à se produire avec les meilleurs représentants des traditions musicales méditerranéennes.
Son amour et son admiration pour la musique crétoise l’ont conduit à former le “Cretan Quartet”, avec lequel il a pour ambition de présenter un large panorama de la musique crétoise qu’il continue à faire vivre en y intégrant ses propres compositions.
Stelios Petrakis : lyra (lyre crétoise), laouto (luth crétois), cornemuse crétoise, composition et arrangements
Adonis Stavrakakis : kopuz (mandoline), laouto (luth crétois), chant
Thanassis Mavrokostas : danse, lyra-cello, cornemuse crétoise
Giorgos Stavrakakis : laouto (luth crétois), chant
Programme
Instrumental : Solo de lyre erotokritos
Traditionnel de Skyros, arrangements par Antonis Aperghis : Tlassaki
Pentozali (danse crétoise, dansée par les hommes - Crète de l'est) : Oh, mes écritures
Stelios Petrakis : Sentier du nord
Stelios Petrakis : Cap
Stelios Petrakis : Sud
Stelios Petrakis : Prends-moi, nuit
Stelios Petrakis, Bijan Chemirani : Lave
Traditionnel : Aube
Traditionnel : Village de montagne (Crète)
Traditionnel : Maleviziotis danse (Crète)
Traditionnel : Révérence
Traditionnel : Pidihtos (danse)
Bis : Traditionnel : Sur une haute montagne
Stelios Petrakis : Nouvelle Sivrytos (région de Grèce)
Sources : Théâtre de la Ville et France Musique
#SteliosPetrakis #SteliosPetrakisQuartet #Crète #Grèce #MusiqueTraditionnelle #Lyra #Laouto #Kopuz #LuthCrétois #CornemuseCrétoise #AdonisStavrakakis #ThanassisMavrokostas #GiorgosStavrakakis #Maleviziotis #Erotokritos #Concert #ThéâtreDesAbbesses #FranceMusique #FrançoiseDegeorges #OcoraCouleursDuMonde
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http://le-semaphore.blogspot.fr/2014/07/attila-jozsef-le-coeur-pur.html
Attila József, le cœur pur
Le livre-CD Attila József / À cœur pur est paru aux Éditions du Seuil en 2008. C'est la regrettée Kristina Rády qui fut l'initiatrice de ce formidable projet. Sœur de langue de cet immense poète hongrois méconnu, elle voulut lui faire remonter le Danube jusques en France.
Comme elle le rappelle, « [...] le hongrois est, dit-on, la seule langue que même le diable respecte... mais ne parle pas ». Cet ouvrage comporte 22 poèmes retraduits pour l'occasion par Kristina Rády elle-même. La poésie d'Attila József est un cœur battant, un cœur battu. En 1937, alors âgé de 32 ans, le poète s'en alla faire rouler son corps sous le train de la mort. Et ce n'est point ici une creuse métaphore puisqu'il s'allongea littéralement sur des rails devant une de ces machines en partance vers l'au-delà du verbe.
Son compatriote Arthur Koestler, écrira d'ailleurs ces mots quelques jours après le suicide du poète (la citation suivante est extraite de la préface de cet ouvrage) : « [...] Attila József fut considéré comme un grand poète dès l'âge de 17 ans, nous savions tous qu'il était un génie et pourtant nous l'avons laissé s'effondrer sous nos yeux... Je parle de cette affaire, car elle est caractéristique de par son acuité. Elle s'est passée dans cette Hongrie "exotique", au milieu de ce petit peuple qui est le seul à n'avoir aucun parent de langue en Europe et qui se trouve ainsi le plus solitaire sur ce continent. Cette solitude exceptionnelle explique peut-être l'intensité singulière de son existence... et la fréquence avec laquelle ce peuple produit de tels génies sauvages. Pareils à des obus, ils explosent à l'horizon restreint du peuple, et puis on ramasse leurs éclats [...] Ses véritables génies [...] naissent sourds-muets pour le reste du monde. Voilà pourquoi c'est à peine si j'ose affirmer [...] que cet Attila József dont le monde [...] ne va pas entendre beaucoup parler [...] fut le plus grand poète lyrique d'Europe. C'est un stupide sentiment du devoir qui m'oblige à déclarer cette mienne conviction, bien que cela ne profite à personne. Cela n'arrêtera pas le train non plus. »
Le comédien Denis Lavant incarne la parole toujours vivante de cet homme tourmenté, de ce frère humain qui, du fond de la terre, a tant de choses essentielles à nous clamer. Quant à Serge Teyssot-Gay, sa guitare est une clef de voûte : elle exhausse la voix du poète transvasée dans la bouche habitée du comédien. Et c'est alors qu'il nous semble battre encore à nos oreilles l'incomparable chant de ce « cœur pur ».
Thibault Marconnet
09/07/2014
Liste des peintures :
Egon Schiele, "Young Mother", 1914
Egon Schiele, "Ermites", 1912
Egon Schiele, "Wally with a red blouse", 1913
Egon Schiele, "Conversion", 1912
Egon Schiele, "Man bencind down deeply", 1914
Egon Schiele, "Agonie", 1912
#AttilaJózsef
#Poésie
#Hongrie
#Rock
#DenisLavant
#SergeTeyssotGay
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Attila József, le cœur pur
Le livre-CD Attila József / À cœur pur est paru aux Éditions du Seuil en 2008. C'est la regrettée Kristina Rády qui fut l'initiatrice de ce formidable projet. Sœur de langue de cet immense poète hongrois méconnu, elle voulut lui faire remonter le Danube jusques en France.
Comme elle le rappelle, « [...] le hongrois est, dit-on, la seule langue que même le diable respecte... mais ne parle pas ». Cet ouvrage comporte 22 poèmes retraduits pour l'occasion par Kristina Rády elle-même. La poésie d'Attila József est un cœur battant, un cœur battu. En 1937, alors âgé de 32 ans, le poète s'en alla faire rouler son corps sous le train de la mort. Et ce n'est point ici une creuse métaphore puisqu'il s'allongea littéralement sur des rails devant une de ces machines en partance vers l'au-delà du verbe.
Son compatriote Arthur Koestler, écrira d'ailleurs ces mots quelques jours après le suicide du poète (la citation suivante est extraite de la préface de cet ouvrage) : « [...] Attila József fut considéré comme un grand poète dès l'âge de 17 ans, nous savions tous qu'il était un génie et pourtant nous l'avons laissé s'effondrer sous nos yeux... Je parle de cette affaire, car elle est caractéristique de par son acuité. Elle s'est passée dans cette Hongrie "exotique", au milieu de ce petit peuple qui est le seul à n'avoir aucun parent de langue en Europe et qui se trouve ainsi le plus solitaire sur ce continent. Cette solitude exceptionnelle explique peut-être l'intensité singulière de son existence... et la fréquence avec laquelle ce peuple produit de tels génies sauvages. Pareils à des obus, ils explosent à l'horizon restreint du peuple, et puis on ramasse leurs éclats [...] Ses véritables génies [...] naissent sourds-muets pour le reste du monde. Voilà pourquoi c'est à peine si j'ose affirmer [...] que cet Attila József dont le monde [...] ne va pas entendre beaucoup parler [...] fut le plus grand poète lyrique d'Europe. C'est un stupide sentiment du devoir qui m'oblige à déclarer cette mienne conviction, bien que cela ne profite à personne. Cela n'arrêtera pas le train non plus. »
Le comédien Denis Lavant incarne la parole toujours vivante de cet homme tourmenté, de ce frère humain qui, du fond de la terre, a tant de choses essentielles à nous clamer. Quant à Serge Teyssot-Gay, sa guitare est une clef de voûte : elle exhausse la voix du poète transvasée dans la bouche habitée du comédien. Et c'est alors qu'il nous semble battre encore à nos oreilles l'incomparable chant de ce « cœur pur ».
Thibault Marconnet
09/07/2014
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#SergeTeyssotGay
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Pour son émission “Répliques” (diffusée tous les samedis sur France Culture) en date du 5 décembre 2015, Alain Finkielkraut aborde à nouveau le débat sur l’euthanasie dont le caractère reste lancinant, cette fois, avec le prêtre-écrivain Gabriel Ringlet et le philosophe-écrivain Jacques Ricot à qui, d’entrée de jeu, il demande de commenter cette phrase de George Steiner (“Un long samedi : entretiens avec Laure Adler”) : « Il est inconcevable que l’on puisse garder en “vie malgré eux” ceux qui n’ont plus, pour seul espoir, que de quitter cette vie. Cela me semble d’un sadisme affreux. »
Si, dans les pays occidentaux, l’espérance et la chance de vie ne cessent d’augmenter, cette promesse de longévité peut vite tourner au cauchemar tant il contient aussi la menace d’une interminable décrépitude physique et morale. En effet si la médecine prolonge, elle le fait sans guérir et ne peut réparer le cerveau.
Invités :
Jacques Ricot, chercheur associé. Chargé de cours (1998-2010) au département de philosophie
Gabriel Ringlet, prêtre catholique, est également professeur émérite de journalisme et d'ethnologie de la presse à l'Université catholique de Louvain.
Thèmes : Idées| Médecine| Philosophie| Euthanasie| Mort| Suicide| Bioéthique| Jacques Ricot| Alain Finkielkraut| Gabriel Ringlet
Source : France Culture
#Euthanasie #Mort #Suicide #Médecine #Philosophie #GeorgeSteiner #Bioéthique #AlainFinkielkraut #JacquesRicot #GabrielRinglet #Répliques #Entretien #FranceCulture #EstCeAinsiQueLesHommesMeurent #FinDeVie #Accompagnement #Belgique #SuicideAssisté #SermentdHippocrate #BonneMort
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© Photographie : Magnus Hellgren / DN / TT/SIPPA. Cinq entretiens “À voix nue” diffusés sur France Culture en 2005 avec l'écrivain et journaliste biélorusse, Svetlana Alexievitch (prix Nobel de littérature 2015). 4) “La Supplication”. Par Jean-Pierre Thibaudat. Réalisation : Ghislaine David. Avec la collaboration de Claire Poinsignon. Rediffusion de l'émission “À voix nue” diffusée sur France Culture le 17/03/2005. Svetlana Alexievitch est l'une des bêtes noires du régime totalitaire que dirige l'ex-chef de kolkhoze Alexandre Loukachenko. Dès son premier livre, “La guerre n'a pas un visage de femme” (1985) et son dernier, traduit (Presses de la Renaissance) celle qui vient de recevoir le Prix Nobel de littérature construit une oeuvre à mi-chemin de l'enquête journalistique et de la littérature, une oeuvre faite des voix recomposées de ceux et celles qu'elle a longuement rencontrés.
Après “Ensorcelés avec la mort” (Plon) consacré au suicide dans un pays qui s'appelait encore l'Union soviétique, elle a traité des soldats russes morts en Afghanistan, dans les “Cercueils de Zinc” (Christian Bourgois) interrogeant les mères, les maris, les copains. Un livre fort qui a plusieurs fois été adapté au théâtre, dernièrement par Jacques Nichet. Après ce grand livre, un autre, plus grand, “La Supplication” (J'ai lu) un chef d'oeuvre sans égal ayant pour sujet la catastrophe que fut Tchernobyl le 26 avril 1986. Cette oeuvre, fruit d'une enquête de trois ans, où elle orchestre 88 voix de Tchernobyl, est sans doute celle dont elle se sent le plus proche. Depuis sa parution en 1997, “La Supplication” a été traduit en vingt langues et a été souvent adapté au théâtre. La centrale de Tchernobyl est située en Ukraine, mais bon nombre de victimes vivent en Biélorussie, pays proche de la centrale, pays où vivait Svetlana Alexievitch, où vit toujours son père et où elle vivrait encore si sa vie n'était pas menacée par le pouvoir dictatorial de Loukachenko, toujours prompt à faire disparaître des opposants et peu respectueux des esprits indépendants comme celui de l'auteur. Insultée, menacée dans son pays, Svetlana Alexievitch a été prise en charge par le Parlement international des écrivains (présidé par Russell Banks) au titre des “villes refuges”. Après l'Italie, elle a séjourné en France. Depuis plusieurs années elle mène une enquête ayant pour sujet l'amour et prépare un nouvel ouvrage sur ce sujet. Chaque émission prend pour point d'appui l'un de ses livres pris dans leur ordre chronologique.
Invitée :
Svetlana Alexievitch, écrivain et journaliste Biélorusse
Thèmes : Littérature| Europe| Communisme| Chute de l'URSS| Tchernobyl| Russie| Guerre| Témoignage| Désacralisation| Svetlana Alexievitch
Source : France Culture
#SvetlanaAlexievitch #Ecrivain #Littérature #Témoignage #Journaliste #Désacralisation #Tchernobyl #DeuxièmeGuerreMondiale #Afghanistan #Guerre #Totalitarisme #Communisme #Russie #Biélorussie #LaFinDeLhommeRouge #CercueilsDeZinc #PrixNobelDeLittérature #Entretien #AVoixNue #FranceCulture
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+zazarmelle
Je souscris pleinement à vos ressentis quant à cet album live de Murat. Tout y est présent : la sauvagerie, l'amour, la douceur, la peine, la colère, l'étreinte charnelle de la nature, l'extase de l'amant... C'est un live plein de lave. Et cette apothéose avec “Suicidez-vous le peuple est mort” dans une version bouleversante... Je ne sais pas s'il a d'ailleurs jamais rejoué cette chanson en concert. Ce live à la Coopé auquel vous avez eu la chance d'assister devait être superbe. “Maîtresse” est un joyau. Pour ma part, je me souviendrai toujours d'un concert donné au Château Rouge d'Annemasse pour le Lilith Tour (en 2004 je crois). Avant de repartir pour d'autres jungles, Murat fit rugir “Les jours du jaguar” et j'aurais aimé que cela n'eût jamais de fin. Un grand merci, zazarmelle, pour votre commentaire qui met du baume au coeur !
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Au Président des États-Unis d’Amérique
« Monsieur le Président,
J’ai entendu dire que vous vous souciez beaucoup du Troisième Reich. Étant l’une des rares victimes à avoir survécu au Troisième Reich, je serais vivement intéressé par de plus amples informations sur vos réflexions.
Respectueusement
Joseph Fischbein
Cher monsieur Fischbein,
Je n’ai jamais entendu parler du Troisième Reich. Après tout, j’étais acteur et non professeur d’histoire. Je serais moi aussi intéressé par de plus amples informations.
Respectueusement
Le président
Monsieur le Président,
Le Troisième Reich était une SARL de gazage. Quand ses actions montèrent en flèche, les actionnaires entrèrent en extase. Hommes et femmes, jeunes et vieux s’étreignirent en une extraordinaire masturbation de masse comme il ne s’en était jamais produit. Ensuite, quand les actions chutèrent, ce fut autre chose. Les visages cessèrent de tressaillir, les bites devinrent flasques, les chattes séchèrent. Un beau jour, l’entreprise fit faillite. Les actionnaires encaissèrent le choc, s’effondrèrent mais se redressèrent vite, comme des culbutos, et achetèrent de nouvelles actions auprès des bureaucrates d’après-guerre à l’Est et à l’Ouest, de part et d’autre du grand Mur. Ils vont toujours bien.
Respectueusement
Joseph Fischbein
Cher monsieur Fischbein,
Je trouve cela tout à fait significatif. Comme il m’arrive à l’occasion d’acheter des actions, je sais comment ça se passe.
Il ne faut pas abandonner. Quand une entreprise fait faillite, il faut acheter ailleurs.
Respectueusement
Le président »
Edgar Hilsenrath (in "Nouvelles", "Le Troisième et le Quatrième Reich", p. 84-85)
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« Il se passait toujours quelque chose à Sereth. [...] Il y avait presque chaque semaine un mariage juif, et on dansait la moitié de la nuit aux accents des violons tsiganes. Les jours de marché, des paysans roumains et ukrainiens des villages environnants venaient au shtetl, le marché se tenait sur la Hutweide, ils s’y rendaient avec leurs charrettes à cheval et plus tard, ils se soûlaient dans les tavernes et titubaient en braillant dans les rues. [...] Juifs, Ukrainiens, Roumains et les autres groupes ethniques vivaient paisiblement ensemble.
— Si Hitler se fourvoyait par ici, dit un vieux Juif à la synagogue, il ouvrirait de grands yeux, et la bouche avec.
— Que voulez-vous qu’Hitler vienne faire ici ? dit son voisin. Vous croyez qu’Hitler n’a rien de mieux à faire que de venir à Sereth ? Je parie qu’il n’a jamais entendu parler de Sereth.
— Et pourquoi pas ?
— Eh bien, je ne sais pas.
— Vous pensez vraiment que Sereth est dans le trou du cul du monde ?
— Dans celui de l’Europe. Et l’Europe n’est pas le monde. »
Edgar Hilsenrath (in "Nouvelles", "Le shtetl disparu", p. 23)
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J’ai également une grande passion pour le cinéma muet : Georges Méliès, Jean Epstein, F. W. Murnau, Fritz Lang, Carl Theodor Dreyer, Sergueï Einsenstein, Dziga Vertov, Charlie Chaplin, etc. Vous m’avez donné une irrésistible envie de voir “La charrette fantôme”, dans la version silencieuse de Victor Sjöström, et je vais me procurer le film dans les plus brefs délais ! Une vive émotion accompagne le souvenir que je garde précieusement du personnage incarné par Victor Sjöström dans “Les Fraises sauvages”, de son génial confrère Ingmar Bergman (dont j’aime profondément la cinématographie). Les deux livres de Selma Lagerlöf qui m’ont le plus bouleversé (sur les trois que j’ai lus jusqu’à présent) sont “Le Banni” et “Le violon du fou”. C’est avec des larmes plein la poitrine et les yeux que je me suis nourri de la chair de ces deux œuvres : elles sont entrées en moi et n’en ressortiront plus. Il en va de même pour toutes mes expériences de lectures les plus brûlantes. Encore une fois, chère Laura, sachez que vous lire est pour moi un réel plaisir, car vous aimez la puissance vibratile des mots, leur faculté d’évocation, la matière de rêves dont ils sont faits - et cela se ressent pleinement. C’est une langue bien vivante que la vôtre ! Merci pour ce beau commentaire dont la lecture me réjouit. Je vous souhaite une excellente soirée.
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Chère Lou, votre commentaire me va droit au cœur ! Ce sont des témoignages comme le vôtre qui donnent à cette chaîne toute son importance. Mon but est de me faire passeur ; passeur d’idées, d’émotions. Je suis vraiment heureux de pouvoir vous faire découvrir le grand homme de lettres que fut Fernando Pessoa, et surtout de savoir que ses mots - dits par Denis Lavant - vous pansent le cœur. Le poète lisboète était d’une lucidité sans égale. Si vous voulez lire un texte qui vous fera certainement sourire, je vous encourage à vous procurer “Le banquier anarchiste” : Pessoa y prend un malin plaisir à mettre tout sens dessus dessous, pour la plus grande jubilation du lecteur ! Ses poèmes sont également magnifiques, et très différents suivant les hétéronymes employés. Car, une des superbes particularités de Pessoa, ce sont justement les “hétéronymes” (les “autres noms”, au sens premier). Il a créé des personnages ayant chacun leur biographie propre, leurs opinions, leurs croyances, leur mode de vie, et leur style d’écriture. Ceux-ci se nomment Álvaro de Campos, Alberto Caeiro, Ricardo Reis, pour n’en citer que trois d’une longue liste. Quant au “Livre de l’intranquillité” - ou “Livre(s) de l’inquiétude” dans la nouvelle traduction -, c’est un véritable chef-d’œuvre. Cette lecture a changé ma façon de voir le monde sur bien des points. Les phrases de ce livre font désormais partie de moi : elles coulent dans mon sang. Je vous suis très reconnaissant pour la chaleur de vos mots. Merci de tout cœur, Lou, et que votre journée soit belle. Amicalement, Thibault
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Éveil
I
Depuis la terre l’aube délie le ciel,
à son appel tendre et pur
les fourmis et les enfants
s’égrènent au monde du jour ;
en l’air : nulle buée,
une brillante légèreté de cil oscille.
Pendant la nuit sur les arbres se sont perchées,
comme des papillons, les feuilles.
II
Dans mes rêves je vis des tableaux
barbouillés de rouge, de jaune et de bleu,
et je sentis que c’était l’ordre –
un grain de poussière volant ne m’étourdit guère.
Dans mes membres à présent mon rêve prend son essor,
comme une obscurité montante, et l’ordre est le monde de fer.
Le jour une lune se lève en moi, et si dehors
C’est la nuit – un soleil brille à l’intérieur.
III
Je suis bien maigre et je ne mange que du pain
parfois, parmi ces esprits loquaces et légers
gracieusement je cherche ce qui serait enfin
plus certain que les dés.
Pas plus de chair tendre à frotter contre
mes dents que d’enfant contre mon cœur –
il peut ruser, le chat n’aura guère
de souris à la fois au-dehors et à l’intérieur.
IV
Tout comme un tas de bois coupé,
le monde gît sens dessus dessous,
serré, pressé et enlacé
l’un est contre l’autre, et, du coup,
tous sont déterminés.
Seul s’épanouit ce qui n’est point,
seul ce qui sera est fleur, mais
ce qui est déjà part en morceaux.
V
À la gare de marchandises
je me blottis au pied d’un arbre,
comme un bout de silence ; une ivraie grise
effleura mes lèvres d’une saveur douceâtre.
Mort, j’épie le gardien, ce qu’il ressent,
et sur les wagons taciturnes
son ombre entêtée qui fond sur le charbon luisant,
frais de rosée.
VI
Voici la souffrance au-dedans,
mais son sens reste dehors.
Ta plaie, le monde – toujours plus ardent,
et tu ressens ton âme, fièvre d’éclore.
Captif tu demeures, tant que ton cœur se soulève –
et tu ne saurais t’affranchir que si, pour ton confort,
tu ne t’élèves de maison, de château fort,
dont le maître se mue en propriétaire.
VII
Du fond du soir, j’ai levé les yeux
vers le rouet denté des cieux –
de fils de hasard spéculaire
le passé tissa la loi séculaire ;
du fond des brumes de mes rêves épars,
et j’ai vu que la texture de la loi
se déchire toujours quelque part.
VIII
Le silence dressa l’oreille – il sonna un coup.
Tu pourrais revoir ta jeunesse ;
au milieu d’humides murs cimentés
tu peux t’imaginer un brin de liberté –
pensai-je. Et voilà qu’au moment de me lever,
les astres, les Chariots nocturnes
brillent comme autant de barreaux serrés
sur la cellule taciturne.
IX
J’entendis le fer pleurer,
j’entendis rire la pluie.
J’ai vu se fendre le passé,
tous les faux-semblants qu’on oublie,
et je ne puis jamais qu’aimer,
ployé sous mes fardeaux en souffrance –
à quoi bon fondre une arme mordorée,
avec toi, or pur de la conscience !
X
Est un homme celui qui
en son cœur n’a ni mère, ni père,
et sait qu’il n’a la vie
qu’en plus de la mort,
et la rend comme un objet trouvé
n’importe quand – pour cela il la garde bien ;
qui n’est ni un dieu, ni un prêtre
ni pour lui-même, ni pour son prochain.
XI
Moi, j’ai vu le bonheur,
il fut tendre, blond et de trois centaines de livres.
Sur la pelouse sévère de la cour
se dandinait, frisé, son sourire.
Il se vautra dans une douce flaque tiède d’émoi,
papillota et grogna encore vers moi –
je vois encore comment la lumière tâtonna
dans son duvet, en hésitant.
XII
J’habite près du chemin de fer. Par ici
bien des trains vont et viennent, et de temps à autre
je regarde les vitres illuminées
fuir dans l’obscurité ouatée.
Ainsi les jours lumineux s’enchevêtrent
et filent dans la nuit à jamais.
Je suis là dans chaque lueur de fenêtre,
je m’y accoude et je me tais.
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« Qui veut venger l’offense (injurias) en rendant la haine, vit à coup sûr malheureux. Qui, au contraire, s’applique à vaincre la haine par l’amour, combat assurément joyeux et assuré, résiste aussi facilement à un seul homme qu’à plusieurs et a besoin du minimum de secours de la fortune. Quant à ceux qu’il vainc, ils cèdent avec joie, non certes par manque, mais par accroissement de force. Et tout cela suit si clairement des seules définitions de l’amour et de l’entendement, qu’il n’est pas besoin de le démontrer spécialement. »
Spinoza (in "L’Éthique", De la servitude humaine, p. 312)
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Merci, cher George Steiner, d’avoir appris à respirer sous l’eau pendant 90 ans : vous avez battu tous les records d’apnée !
27:48 : Je voudrais tout résumer, si vous le permettez, par une boutade, parce que les boutades contiennent souvent les vérités essentielles (vous la connaissez peut-être) : « Le seigneur Dieu en a marre... Cette fois-ci, pas de Noé, pas d’arche : cette fois-ci, c’est pour de bon. Dans dix jours, il y aura le Déluge et cette fois-ci personne [n’en réchappera]. Alors le Pape annonce : “C’est très dommage, c’est très triste. Vous réunissez votre famille, vos amis, vous priez à la Vierge et aux saints, et vous acceptez, bien sûr, le jugement de Dieu.” Le chef protestant dit : “Tenez, vous réglez vos comptes en banque, vous réglez vos affaires fiscales et commerciales, puis vous réunissez vos enfants.” Le rabbin réfléchit et dit : “Dix jours ? Mais c’est beaucoup plus qu’il n’en faut pour apprendre à respirer sous l’eau !” » C’est très merveilleux cette boutade, toute ma vie j’ai essayé d’apprendre à respirer sous l’eau.
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Chant du poète et mystique persan, Djalâl ad-Dîn Rûmî, issu du très bel album “Laudes et Chants Soufis” : oeuvre enregistrée en la majestueuse Abbaye de Fontevraud durant l'hiver de l'an 2008 et façonnée de main de maître par Denis Raisin Dadre accompagné pour ce faire de l'Ensemble Doulce Mémoire. Traduction du texte de Rûmî par Jean-Claude Carrière et Nahal Tajadod.
Taghi Akhbari : chant persan
Nader Aghakhani : târ
Paroles en anglais et en français :
Graceful walker, O breath
Of breaths, do not go without me.
You who are the life of friends,
Do not go to the garden without me.
O sky, do not turn without me;
O moon, do not shine without me;
O earth, do not grow without me;
O time, do not go without me.
Gentle with you, this world;
Gentle with you, that world.
Do not last without me, this world.
That world, do not go without me.
*
Marcheur grâcieux, ô toi le souffle
Du souffle, ne va pas sans moi.
Toi qui es la vie des amis,
Au jardin ne va pas sans moi.
Ô ciel, sans moi ne tourne pas,
Lune, sans moi ne brille pas,
Terre, sans moi ne grandis pas,
Ô toi temps, ne va pas sans moi.
Doux avec toi, ce monde-ci,
Doux avec toi, ce monde-là.
Ne dure sans moi, monde-ci.
Monde-là, ne va pas sans moi.
#Rûmi
#soufisme
#chant
#rubaiyat
#islam
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Juan Rulfo : Pedro Páramo 7/10 (France Culture / Le Feuilleton). Adaptation en dix épisodes de l'unique roman de l'écrivain mexicain Juan Rulfo. Diffusion sur France Culture du 11 au 25 juin 2012. Adaptation et réalisation : Laure Egoroff. D’après la traduction de Gabriel Iaculli. Conseillère littéraire : Emmanuelle Chevrière. Point de départ du roman : Sur une route désolée de l’état de Jalisco, au Mexique, un homme avance en direction d’un village nommé Comala. Il s’appelle Juan Preciado. Il accomplit une promesse faite à sa mère sur son lit de mort : partir à la recherche de son père, Pedro Páramo, qui autrefois les a abandonnés. Un bourriquier aux paroles énigmatiques accepte de le conduire jusqu’au village qui semble désert. Avant de disparaître, il révèle à Juan Preciado que Pedro Páramo, dont il peut voir se dessiner à l’horizon l’immense propriété, est mort depuis bien longtemps.
Juan pourrait rebrousser chemin, mais il pénètre pourtant dans ce village abandonné où une très vieille femme, apparemment l’unique habitante de Comala, semble l’attendre. Elle lui laisse entendre que le bourriquier qui lui a indiqué sa maison est mort depuis des années. À la suite de cette femme, d’autres âmes vagabondes viendront à la rencontre de Juan pour lui raconter l’histoire de son père, Pedro Páramo, le cacique du village qui régna en maître sur les terres et les âmes de Comala, et sema autant d’enfants que de morts derrière lui.
7ème épisode
Jacques Bonnaffé : Le narrateur
Julien Bleitrach : le messager
Eric Charon : Juan Preciado
Jean-Yves Chatelais : Bartolomé San Juan
Jean-Pierre Kalfon : Don Fulgor
Denis Lavant : Pedro Páramo
Johanna Nizard : Susanna San Juan
Lilane Rovère : Dorotea
Et les voix de : Myriam Ajar, Aline Alba, Sylvie Amato, Elsa Bouchain, Christine Braconnier, Andréa Brusque, Anne Cart, Paola Cordova, Isabelle Fruchart, Thierry Gary, Anna-Amélie Heintz, Danielle Lopès, Sofia Lopès, Odille Lauria, Marie-Anne Mestre, Seghir Mohammedi, Giovanni Ortega, Cédric Revollon, Emiliano Suarez, Manuel Ulloa.
Bruitages : Sophie Bissantz
Musique originale : Leon Milo
Violon : Sébastien Surel
Guitare : Arnaud Dumont
Viole de gambe : Philippe Foulon
Percussions : Florent Jodelet
Flûtes : François Daudin Clavaud
Equipe de réalisation : Philippe Carminati, Emilie Couët
Assistante de réalisation : Cécile Laffon
« Pedro Páramo » de Juan Rulfo est publié aux éditions Gallimard
Remerciements à Juan-Pablo et Juan-Carlos Rulfo, à Gloria Saracho, à Victor Jimenez de la fondation Juan Rulfo, à Hugo Rodriguez, à Manuel Ulloa et à Ianis Guerrero pour leur aide dans la préparation de ce feuilleton.
Source : France Culture
#JuanRulfo #Écrivain #Littérature #Mexique #Roman #PedroPáramo #Comala #DenisLavant #JacquesBonnaffé #EmmanuelleRiva #CréationRadiophonique #FranceCulture
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Votre commentaire me touche beaucoup, Lina, et c'est avec joie que je découvre ce beau poème d'Albert Samain que, jusqu'à présent, je ne connaissais que de nom. C'est vous dire le nombre de continents qu'il me reste à explorer : une vie seule n'y suffirait pas. L'image du vieux moine copiste, penché consciencieusement sur son livre d'heures, aura tout pour me réjouir lorsque j'aurais assez bu de soleil et de vent ; quand je me serais suffisamment enivré du parfum des herbes brûlantes et que ma peau aura l'odeur des feux de joie dont la lumière monte au plein coeur de la nuit ; après que ma verte et ardente jeunesse se sera transformée en ce que j'espère être une plus grande tranquillité d'âme. Ceci dit, votre allusion à un moine copiste est on ne peut mieux choisie car, pour illustrer le petit cadre qui précède mon nom, je me suis servi d'un tableau du merveilleux Odilon Redon (grand peintre du rêve) : lequel s'intitule “Alsace ou Moine lisant”. Il orne également la couverture de mon tout premier recueil de poésies, “Le Sémaphore”, édité à mes frais l'année dernière. Pour ce qui est de mon âge, vous serez sans doute alors fort étonnée d'apprendre que je suis un tout jeune officiant du verbe, ayant fêté mes 30 ans au mois de novembre 2014. En me lisant, d'autres personnes ont eu la même impression que vous et me pensaient plus âgé. Sans doute me suis-je trompé d'époque en naissant sur ce cher vieux globe. C'est pourquoi je pense que l'âge n'est rien : peut-être abrité-je en moi une vieille âme, qui sait ? Oui, chère Lina, courez à George Steiner ! Voilà un homme dont la jeunesse, la clairvoyance et l'humilité font mon admiration sans cesse renouvelée. Je vous salue amicalement. Au plaisir de vous lire. Thibault
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00:00 1) Fille de la mer
27:35 2) Chansons nomades : Angélique Ionatos revient sur sa carrière de chanteuse et sa décision de chanter en grec plutôt qu’en français. Au cours de cet entretien dans lequel il est question du mystère de la composition, Angélique Ionatos prend sa guitare et chante.
55:12 3) J'ouvre la bouche et exulte la haute mer : Angélique Ionatos évoque ses collaborations avec le poète grec Odysseas Elytis, prix Nobel de littérature ainsi que ses poètes de prédilections qu’elle a mis en musique, Sappho de Mytilène, Yannis Ritsos, Constantin Cavafy. Elle rappelle également le rôle de la poésie dans la chanson comme dans la vie.
1:22:37 4) Grecque me fut donnée ma langue : La chanteuse revient sur son exil (au moment de la dictature des colonels) et explique comment, privée de son pays, elle découvrit que sa seule patrie était sa langue. La chanteuse expose les différents registres de la langue grecque qu’elle compare à la langue française.
1:50:19 5) Belle mais étrange patrie : Angélique Ionatos évoque la Grèce d’hier pour se mieux se focaliser sur la Grèce d’aujourd’hui, exsangue, ruinée par la Troïka. Dans cet entretien, Angélique Ionatos prend sa guitare et chante.
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Bonjour, comme elles ne sont sur aucun site je les ai retranscrites pour vous.
J'aimerais bien ne pas mourir idiot
Et circonscrire le feu sacré
Qui pousse en foule ces dévots
Vers les églises, les mausolées
Non, je ne joue pas les innocents
Mais quelles curieuses processions
Pour un divin bon dieu, bon sang !
Se répandent en génuflexions
Je comprendrais certains penchants
Pour une quête spirituelle
Mais pourquoi diable ces croyants
Ont-ils poing lié au missel ?
Élever l'âme et se grandir
Peuvent être noble religion
Mais aux bains de sang, souvenirs
Je ne donne pas l'absolution
Refrain :
À genoux, assis, debout
Pieds joints, les bras en croix
Je contemple ce qui se joue
Au nom de la sacro-sainte foi
Debout, à genoux, assis
Mains jointes, tête qui ploie
Heureux par terre soumis
Fidèles des offices premier choix
Que dire aussi de la détresse
De l'enfant souillé d'eau bénite
Par un goupillon qui se dresse
Entre l'évangile et la crypte
Les déchirures que le vent sème
Au mur des vraies lamentations
Ne sont pas à Jérusalem
Mais aux quatre coins de l'horizon
{Refrain}
Je crois que je vais mourir idiot
Voies que l'on dit impénétrables
Vous ne révélez rien sous le sceau
Du secret même charitable
Et ça arrange le bedeau
Du fidèle à la haute junte
De me livrer en un seul lot
La mort, l'amour et la guerre sainte
Je n'attends qu'aucun règne vienne
Au chant de bataille d'un mécréant
N'observerais pas de carême
Ne porterais de sacrements
Que l'on m'ordonne de vouer un culte
À la moindre de ces reliques
Et de sous terre je me catapulte
Ma mise en bière sur une orbite
{Refrain}
Premier choix
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+zazarmelle
Je souscris pleinement à vos ressentis quant à cet album live de Murat. Tout y est présent : la sauvagerie, l'amour, la douceur, la peine, la colère, l'étreinte charnelle de la nature, l'extase de l'amant... C'est un live plein de lave. Et cette apothéose avec “Suicidez-vous le peuple est mort” dans une version bouleversante... Je ne sais pas s'il a d'ailleurs jamais rejoué cette chanson en concert. Ce live à la Coopé auquel vous avez eu la chance d'assister devait être superbe. “Maîtresse” est un joyau. Pour ma part, je me souviendrai toujours d'un concert donné au Château Rouge d'Annemasse pour le Lilith Tour (en 2004 je crois). Avant de repartir pour d'autres jungles, Murat fit rugir “Les jours du jaguar” et j'aurais aimé que cela n'eût jamais de fin. Un grand merci, zazarmelle, pour votre commentaire qui met du baume au coeur !
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« Dans le Sud, on a honte d’être vierge. Les jeunes gens. Les hommes. Ils racontent des tas de mensonges à ce sujet. Parce que, pour les femmes, c’est moins important, m’a dit papa. Il m’a dit que c’étaient les hommes qui avaient inventé la virginité, pas les femmes. Papa dit que c’est comme la mort : un état où on laisse les autres, tout simplement, et j’ai dit : Mais de là à croire que ça ne fait rien, et il a dit : C’est pour cela que tout est si triste : pas seulement la virginité, et j’ai dit : Pourquoi faut-il que ce soit elle au lieu de moi qui ne soit plus vierge ? et il a dit : C’est pourquoi cela est triste aussi ; rien ne vaut la peine de changer, et Shreve a dit : s’il est trop intelligent pour courir après un tas de sales petites grues, et j’ai dit : As-tu jamais eu une sœur ? Dis ? Dis ? »
William Faulkner
(in "Le bruit et la fureur", p. 102)
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Le septième
Si tu veux vivre sur cette terre,
que sept fois enfante ta mère !
Dans une maison qui brûle, puis
dans la marée glacée et puis
dans l’asile des aliénés,
dans de doux champs de blé fléchi,
dans l’étable, la porcherie
six à vagir du pourquoi ?
Que le septième ce soit toi !
Et si l’ennemi vient te prendre,
vous êtes sept à vous défendre.
Un qui sort en permission,
un qui finit sa mission,
un qui, gratis, enseigne aux gens,
un qu’on jette à l’eau – va, nageant !,
un qui est le germe des bois,
un pour qui l’aïeul guerroie,
ruses et feintes ne suffisent pas, –
que le septième ce soit toi !
Si tu désires une amante,
qu’il y en ait sept qui l’aimantent.
Un qui donne son cœur d’un mot,
un qui paye chaque service à flot,
un qui feint d’être le songeur,
un qui court les jupons sans peur,
un qui va trouver la jarretelle,
un qui foule aux pieds la dentelle, –
ils tournent autour, comme les hyènes,
c’est à toi d’être le septième !
Si tu rimes à perdre haleine,
soyez sept pour le poème.
Un qui construit en marbre un bourg,
un qui est né dormeur toujours,
un qui pèse le ciel et approuve,
un devant qui le verbe s’ouvre,
un qui creuse son âme gaiement,
un qui dissèque le rat vivant.
Deux vaillants, quatre savants même, –
c’est à toi d’être le septième !
Et si tout est conforme au texte,
descendez au tombeau à sept.
Un se bercera au lait pur,
un s’accrochera au sein dur,
un rendra le bol vide à temps,
un fera le pauvre triomphant,
un œuvrera, raison traquée,
un chérira la lune, braqué :
tous sous la tombe le monde entraîne !
Et toi, tu seras le septième !
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L’homme et le chat, un dialogue immémorial (France Culture / Concordance des temps). Photographie : La main de Colette avec l'un de ses chats © Walter Limot / Musée Carnavalet / Roger-Viollet. Production : Jean-Noël Jeanneney. Réalisation : Anne Kobylak. Avec la collaboration de Jeanne Guérout et Nathalie Lempereur. Diffusion sur France Culture le 28 avril 2018. « Je ne sais pas si vous y avez été sensibles autant que moi : depuis quelque temps, le regard jeté sur les chats est moins unanimement affectueux que naguère. Certes, les 13 millions de Français et de Françaises qui ont choisi des chats comme animaux de compagnie ne leur marchandent pas leur tendresse. Mais voici qu’on entend parler de massacres de chats noirs – par exemple à Marseille, tout récemment. Voici surtout qu’on leur reproche d’être de trop gros prédateurs, de tuer par millions les oiseaux et les petits mammifères, au point de provoquer – ou au moins d’accentuer – un inquiétant affaiblissement de cette faune dans nos pays. À telle enseigne qu’en Suisse, la SPA, la société protectrice des animaux, a réclamé qu’on instaurât par la loi la politique du « chat unique » par foyer, trente-cinq ans après qu’a été imposée en Chine la règle de l’enfant unique… Cette même SPA est allée jusqu’à suggérer un couvre-feu pour tous les chats domestiques entre 20 heures et huit heures du matin… À franchement parler, ces suggestions n’ont pas été suivies d’effet, mais elles rappellent une donnée souvent oubliée. À savoir que d’âge en âge les relations de l’homme et du chat ont connu un destin sinusoïdal, ou cyclique si vous préférez : excellentes par moment, mauvaises à d’autres, pour ne pas dire exécrables. Voilà bien qui mérite d’être éclairé, et pour le faire j’ai convié ce matin Éric Baratay, professeur à l’université de Lyon, qui s’est attaché de longue main à l’histoire des animaux dans leurs rapports avec nos semblables, selon une curiosité qui va quelques fois jusqu’à renverser le regard pour se placer, chose ardue, propos stimulant, du point de vue de ces bêtes qu’on a cessé d’appeler sauvages. » Jean-Noël Jeanneney
Intervenant :
Éric Baratay, professeur d’histoire contemporaine, université Lyon 3
Programmation sonore :
- Extrait du poème « Les Chats » de Charles Baudelaire, lu par Philippe Noiret, dans notre générique.
- Poème « Le Chat » de Charles Baudelaire, lu par Alain Cuny, diffusé dans l’émission « Métamorphoses » de François-Xavier Szymczak, sur France culture, le 20 juin 2001.
- Extrait de « La patte du chat » de Marcel Aymé, conte extrait des « Contes du chat perché », lu par Catherine Hubeau et Yves Gerbaulet, adaptation par Catherine de La Clergerie, diffusée sur France culture, le 21 septembre 1996.
- Chanson « La Peur » de Fréhel, paroles de Georges Zwingel, musique de René Pesenti, 1935.
- « Épitaphe d’un chat » de Joachim du Bellay, lu par Jean-Pierre Lituac, sur France culture, le 2 septembre 1960.
- Extrait d’un entretien avec Colette (souvenirs de la chatte Péronelle), 1948.
- Extrait d’un entretien de l’artiste belge Marcel Broodhaers avec un chat, 1970.
- Musique de notre générique de fin : « Le duo bouffon des chats » d’après Rossini.
Bibliographie :
- Éric Baratay, “Biographies animales”, Seuil, 2017.
- Éric Baratay, “Et l’homme créa l’animal. Histoire d’une condition”, Odile Jacob, 2003.
- Éric Baratay, “Le point de vue animal. Une autre version de l’histoire”, Seuil, 2012.
- Éric Baratay, Claude Béata, Vinciane Despret, avec Catherine Vincent, “Chiens, chats… Pourquoi tant d’amour ?”, Belin, 2015.
- Laurence Bobis, “Une histoire du chat. De l’antiquité à nos jours”, Points, 2006 (rééd.).
- Laurence Bobis, “Les Neuf vies du chat”, Gallimard Découvertes, 1991.
- Damien Baldin, “Histoire des animaux domestiques XIXe-XXe s.”, Seuil, 2014.
- Michel Pastoureau, “Les animaux célèbres”, Bonneton, 2001.
- « Comment le chat a conquis le monde », dossier paru dans le magazine Historia en décembre 2017.
Source : France Culture
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Votre message me réconforte, Mélodie, car j’en sens et en estime toute la sincérité. Et rares sont les personnes qui font preuve d’une telle gratitude et sympathie à mon égard. Pas plus tard que la semaine dernière, un commentateur (dont j’ai envoyé le commentaire aux oubliettes) me faisait des menaces à peine voilées concernant la publication de l’émission "Répliques", dans laquelle Alain Finkielkraut et Didier Sicard discutent de l’euthanasie et du suicide assisté. Cet homme me disait que j’avais perdu, à travers lui, un "abonné nationaliste"… comme si cela allait me fendre le cœur. C’est au contraire un plaisir de savoir que des fanatiques bas du front quittent mon navire, car je n’ai aucune sympathie pour la haine, quelque forme qu’elle puisse prendre ; la haine qui n’est souvent rien d’autre qu’une peur viscérale que l’on déguise par de l’agressivité (verbale ou physique), faute de pouvoir interroger la véritable cause de notre effroi. Mais je ne veux pas vous importuner plus longtemps avec cet exemple qui, fort heureusement, se produit rarement.
Je suis heureux de savoir que mes choix de publication vous plaisent, et touché de l’importance que cette chaîne représente pour vous. Merci du fond du cœur, Mélodie.
P.-S. C’est amusant, quelques personnes m’ont déjà posé la même question. Mais je ne suis pas et n’ai jamais été professeur de littérature : parler en public est quelque chose qui peut facilement me donner des sueurs froides. Alors je n’ose même pas imaginer ce que cela doit être pour un professeur ayant face à lui des élèves qui perturbent son cours.
Bien à vous. Thibault
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Complainte tardive
D'une fièvre de trente-six degrés, toujours, je brûle,
sans tes doux soins, ma mère.
La mort t'a étendue contre son ventre,
comme les filles que l'on hèle, lestes et légères.
D'un tendre automne et bien des femmes aimées,
je tente, ma mère, de te recomposer ;
mais en vain, on n'échappe pas au temps écoulé,
le feu finit par nous consumer.
En dernier lieu, je partis en province,
la guerre touchait à sa fin,
Budapest était en peine, sens dessus dessous,
les magasins béaient, sans pain.
Sur le toit du train, à plat ventre couché
je t'apportais des patates et du millet
têtu que j'étais, un poulet entier j'ai trouvé,
et tu n'étais plus nulle part, éternité.
Tu m'as pris et jeté aux vers
tes doux seins et toi-même, ma mère !
Tu consolais ton fils, le reprenais,
mais ta charmante parole fut perfide et mensongère.
Tu soufflais sur ma soupe et la remuais,
disant : Mange, tu grandiras pour moi, mon ange !
À présent tes lèvres vides goûtent à la grasse moiteur livide –
tu m'as donné le change.
J'aurais dû te manger, toi !... Tu m'apportais
ton repas – l'avais-je demandé, moi ?
Pourquoi courber le dos au lessivage ?
Pour l'aplatir au fond d'un coffre d'épave ?
Ah, si tu pouvais me fesser encore une fois,
je rétorquerais, pris d'un bonheur fou :
Bonne à rien ! Tu t'empresses à n'exister pas,
ombre, tu gâches le tout !
Tu es plus friponne que toute ces femmes
qui nous trompent et mènent par le bout du nez !
En douce, tu as vidé tes amours
de ta foi vivante, à force de douleur enfantée.
Tsigane ! Vaurienne ! Tous tes dons,
à l'heure funéraire, tu les retires, revoles !
L'enfant a envie de te couvrir de colère –
l'entends-tu, mère ? Fais-moi donc taire !
Petit à petit mon fol esprit s'éclaire,
le mythe s'efface, le charme se brise.
L'enfant cramponné à l'amour de sa mère
a saisi enfin sa sottise.
Enfanté d’une mère, on finit tous par s'abuser,
même en leurrant les autres on se leurre :
qu'on choisisse de lutter ou d'aller en paix
à la fin, tout de même, on en meurt.
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« Quand l’ombre de la croisée apparaissait sur les rideaux, il était entre sept heures et huit heures du matin. Je me retrouvais alors dans le temps, et j’entendais la montre. C’était la montre de grand-père et, en me la donnant, mon père m’avait dit : Quentin, je te donne le mausolée de tout espoir et de tout désir. (…) Je te le donne, non pour que tu te rappelles le temps, mais pour que tu puisses l’oublier parfois pour un instant, pour éviter que tu ne t’essouffles en essayant de le conquérir. Parce que, dit-il, les batailles ne se gagnent jamais. On ne les livre même pas. Le champ de bataille ne fait que révéler à l’homme sa folie et son désespoir, et la victoire n’est jamais que l’illusion des philosophes et des sots. »
William Faulkner
(in "Le bruit et la fureur", p. 99)
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http://le-semaphore.blogspot.fr/2014/02/nommer-le-monde.html
Pour l'émission "Hors-champs", diffusée sur France Culture du lundi au vendredi de 22h10 à 22h55, Laure Adler s'entretenait avec l'essayiste et philosophe du langage, George Steiner, dans la demeure de ce dernier à Cambridge. Diffusion sur France Culture le 30/04/2013. Francis George Steiner est un écrivain anglo-franco-américain, spécialiste de littérature comparée et de théorie de la traduction, né à Paris le 23 avril 1929. Auteur de nombreux essais sur la théorie du langage et de la traduction et sur la philosophie de l'éducation, il est surtout réputé pour ses critiques littéraires, notamment dans "The New Yorker" et le "Times Literary Supplement".
Archétype de l'intellectuel européen, George Steiner est pétri de plusieurs cultures de par son éducation trilingue (en allemand, français et anglais). Ardent défenseur de la culture classique gréco-latine, il est un des penseurs européens contemporains à pouvoir lire dans le texte des œuvres écrites en de nombreuses langues (outre le grec et le latin, il maîtrise cinq langues vivantes).
Il écrit généralement en anglais. Il est docteur honoris causa de nombreuses universités, et membre de la British Academy.
Sources : France Culture et Wikipédia.
#GeorgeSteiner #Philosophie #Langage #Littérature #Entretien #LaureAdler #HorsChamps #FranceCulture
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Frida Kahlo 2/5 : Des ailes de mouette noire (France Culture / Le Feuilleton). Toute la semaine du 06 janvier 2014, l'émission “Fictions / Le Feuilleton”, diffusée sur France Culture, proposait une création radiophonique autour de textes de Frida Kahlo, issus de sa correspondance ou de son journal ; des textes forts qui parlent autant de sa vie que de son oeuvre. “Des ailes de mouette noire : Portrait en miroir de Frida Kahlo”. Montage de textes : Victoire Bourgois et Laure Egoroff. Conseillère littéraire : Emmanuelle Chevrière. Réalisation : Laure Egoroff
Épisode 2
Ce feuilleton propose une traversée en cinq épisodes de la vie de l’artiste mexicaine Frida Kahlo, vie dont ses peintures n’ont cessé d’être le reflet : « Je n’ai jamais peint mes rêves, écrivait-elle, j’ai peint ma réalité propre. » Dans une construction polyphonique sont tissés des extraits de la correspondance et du journal de Frida Kahlo avec des fragments du monologue de Pino Cacucci “Viva la vida”. La parole authentique et la langue fictionnelle s’entrelacent, brossant un portrait « en miroir » de l’artiste face à son mythe. En français et en espagnol, trois voix incarnent Frida Kahlo, grande adepte du dédoublement qui mettait en scène les épreuves de sa vie dans ses toiles, « endurant chantant » la douleur physique, psychique et les vicissitudes amoureuses.
Avec Odille Lauria, Odja Llorca, Johanna Nizard.
Prise de son, montage, mixage : Philippe Bredin, Mathieu Touren
Assistant à la réalisation : Vivien Demeyère
“Frida Kahlo par Frida Kahlo : correspondance 1922-1954”, est paru aux éditions Christian Bourgois dans une traduction de Christilla Vasserot.“Le Journal de Frida Kahlo”, est paru aux éditions du Chêne dans une traduction de Rauda Jamis.“Viva la Vida”, de Pino Cacucci, est paru aux éditions Christian Bourgois dans une traduction de Benito Merlino.
Thèmes : Création Radiophonique| Littérature Contemporaine| Littérature Etrangère| France Culture| Victoire Bourgois| Pino Cacucci| Frida Kahlo
Source : France Culture
#FridaKahlo #Peinture #Peintre #Mexique #Lettres #Journal #DiegoRivera #ChavelaVargas #CréationRadiophonique #FranceCulture
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« L’un des signes les moins douteux de cet acculement des âmes modernes à l’extrémité de tout, c’est la récente intrusion en France d’un monstre de livre, presque inconnu encore, quoique publié en Belgique depuis dix ans : Les Chants de Maldoror, par le comte de Lautréamont (?), œuvre tout à fait sans analogue et probablement appelée à retentir. L’auteur est mort dans un cabanon et c’est tout ce qu’on sait de lui. Il est difficile de décider si le mot monstre est ici suffisant. Cela ressemble à quelque effroyable polymorphe sous-marin qu’une tempête surprenante aurait lancé sur le rivage, après avoir saboulé le fond de l’Océan. La gueule même de l’Imprécation demeure béante et silencieuse au conspect de ce visiteur, et les sataniques litanies des Fleurs du Mal prennent subitement, par comparaison, comme un certain air d’anodine bondieuserie. […] Quant à la forme littéraire, il n’y en a pas. C’est de la lave liquide. C’est insensé, noir et dévorant. »
Qui mieux que Léon Bloy pour exprimer en quelques mots pleins d’une verve furieuse toute la folie d’un tel chef-d’œuvre ? Quel plus vibrant hommage pour une œuvre qui semble charrier des tombereaux de pierres précieuses enchâssées dans des têtes de mort et des bagues dont le rubis serait rempli d’une liquide cigüe ? Cet éloge – sans conteste le plus beau qui soit et que n’eut certainement pas renié Isidore Ducasse –, figure dans son roman Le Désespéré. Léon Bloy fut le tout premier à avoir balayé de la lumière charbonneuse de sa torche visionnaire les pages démentielles de cet unique livre. Dès 1887, il avait compris. Compris que ce terrible ouvrage – issu de l’esprit d’un jeune et obscur écrivain mort à seulement 24 ans –, était une œuvre sans pareille dans le sein trop souvent valétudinaire de la littérature française.
Dès lors, comment rendre perceptible à l’auditeur le côté profondément insane, vénéneux et génial d’une telle œuvre ? Voilà une sacrée gageure à laquelle Pierre Henry (l’un des pères de la musique électroacoustique), s’est attelé avec beaucoup d’inventivité ainsi qu’un talent certain pour commotionner l’auditeur et le faire plonger tête la première dans le gargouillis de ces eaux bourbeuses qu’on dirait tout droit sorties de la gorge même de l’Enfer. C’est durant l’hiver de l’an 1993 que cette création radiophonique fut diffusée sur France Musique. Nul doute que plus d’un grand enfant n’a pas manqué de peupler son sommeil de cauchemars après de telles écoutes. C’est Cécile Violet qui est à la lecture et sa voix au timbre de somnambule convient on ne peut mieux au feu noir d’un tel texte. Des six chants enregistrés, je n’ai en ma possession que les deux premiers, hélas lacunaires ! et j’ignore comment il me serait possible de dénicher la suite – à moins de songer à cambrioler sauvagement et par une nuit sans lune les archives de l’IRCAM ! Quoi qu’il en soit, cela vous donnera déjà un aperçu saisissant du poison vipérin que distille cet alambic des infernaux palus.
Ps : Comme il n’existe pas de couverture pour ce feuilleton radiophonique, j'en ai concocté une d’après une illustration des "Chants de Maldoror" de l’artiste Frans de Geetere.
Thibault Marconnet
03/05/2014
#Maldoror
#Lautréamont
#LéonBloy
#PierreHenry
#Musique
#Poésie
#Littérature
#FranceMusique
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(Je tiens à préciser que je ne détiens aucun droit sur la musique de cet excellent groupe et que je supprimerais la vidéo si les membres me le demandent.) L'ennui avec le “Feu sacré”, c'est qu'entre les mains de certains pyromanes rachitiques du bulbe, il peut très rapidement produire de dangeureux retours de flammes. Enjoy !
Biographie issue du site de cet excellent groupe français : http://www.lamilca.fr/biographie/
En douze années d’existence, LA MiLCA s’est forgée une solide réputation auprès du public dès la sortie de ses «Philosophies de comptoirs» (2003), proposant un mélange inspiré de chanson française, de rock et d’accordéon. 3 albums plus tard, l’univers de ces quatre musiciens révèle un son jusqu’alors inédit où l’essence même du rock attise le souffle brûlant de l’accordéon. Quand ce moteur 4 temps démarre, porté par des textes lourds de sens, l’osmose est réussie et l’explosion assurée ! … Du cousu main, du fait maison.
Forte d’une lourde expérience scénique, la formation auvergnate a notamment partagé l’affiche avec Les Ogres de Barback, Wampas, Mickey 3D, Arno, Tambours du Bronx, La Ruda, Cocoon, Sanséverino, Marcel Azzola,…
LA MILCA s’emploie également à multiplier les collaborations avec d’autres artistes :
Ce fut le cas en 2007, sur l’album «Des fleurs» réalisé par Nicolas Rouvière (Marcel et son Orchestre, La Ruda,..), avec le groupe Hip-hop breton AL K TRAXX.
En 2009, le groupe s’est associé avec l’atypique fanfare de LA GOUTTE AU NEZ (Tours) pour une mini-tournée où les deux formations ne fûrent plus qu’une.
Enfin, en 2011, LA MILCA a confié l’illustration de son album «Nerfs du temps» à la féérique Rebecca DAUTREMER : une première pour cette artiste qui réalisera, quelques mois plus tard, le visuel du dernier Wax Tailor …
#LaMilca
#Lucidité
#Rock
#Chansonàtexte
#Musique
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Oui, Lina, je comprends ce sentiment que vous évoquez pour l'avoir moi-même plusieurs fois ressenti. Le monde “irréel” que nous procure la Toile nous met dans la frustration de ne pas voir ni même entendre notre interlocuteur : son visage et sa présence nous demeurant alors totalement étrangers, d'où la perte d'un nombre assez incroyable de nuances et d'intonations qui font la richesse de notre humanité. C'est un étrange phénomène auquel nous sommes bien loin d'être habitués et qui a quelque chose de très troublant. Luchini l'évoque d'ailleurs avec beaucoup d'ironie : le fait que nous soyons “connectés” en permanence comme si nous attendions que quelque chose nous arrive enfin ; un message qui viendrait briser l'apparente monotonie de notre quotidien en nous donnant l'illusion de n'être pas seuls. Certes, fut un temps où des correspondances s'écrivaient entre deux personnes sans que celles-ci ne se soient jamais vues. Mais, du moins, un contact physique avait lieu, ne serait-ce que par le toucher du papier, l'odeur de l'encre, la forme des lettres inscrites, etc. Sans être passéiste pour autant, j'ai souvent bien des difficultés à m'accommoder à ce monde de “l'immédiat” dans lequel nous sommes entrés à notre “corps défendant” - pour ne pas dire “disparu”. Bien à vous.
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« L’un des signes les moins douteux de cet acculement des âmes modernes à l’extrémité de tout, c’est la récente intrusion en France d’un monstre de livre, presque inconnu encore, quoique publié en Belgique depuis dix ans : Les Chants de Maldoror, par le comte de Lautréamont (?), œuvre tout à fait sans analogue et probablement appelée à retentir. L’auteur est mort dans un cabanon et c’est tout ce qu’on sait de lui. Il est difficile de décider si le mot monstre est ici suffisant. Cela ressemble à quelque effroyable polymorphe sous-marin qu’une tempête surprenante aurait lancé sur le rivage, après avoir saboulé le fond de l’Océan. La gueule même de l’Imprécation demeure béante et silencieuse au conspect de ce visiteur, et les sataniques litanies des Fleurs du Mal prennent subitement, par comparaison, comme un certain air d’anodine bondieuserie. […] Quant à la forme littéraire, il n’y en a pas. C’est de la lave liquide. C’est insensé, noir et dévorant. »
Qui mieux que Léon Bloy pour exprimer en quelques mots pleins d’une verve furieuse toute la folie d’un tel chef-d’œuvre ? Quel plus vibrant hommage pour une œuvre qui semble charrier des tombereaux de pierres précieuses enchâssées dans des têtes de mort et des bagues dont le rubis serait rempli d’une liquide cigüe ? Cet éloge – sans conteste le plus beau qui soit et que n’eut certainement pas renié Isidore Ducasse –, figure dans son roman Le Désespéré. Léon Bloy fut le tout premier à avoir balayé de la lumière charbonneuse de sa torche visionnaire les pages démentielles de cet unique livre. Dès 1887, il avait compris. Compris que ce terrible ouvrage – issu de l’esprit d’un jeune et obscur écrivain mort à seulement 24 ans –, était une œuvre sans pareille dans le sein trop souvent valétudinaire de la littérature française.
Dès lors, comment rendre perceptible à l’auditeur le côté profondément insane, vénéneux et génial d’une telle œuvre ? Voilà une sacrée gageure à laquelle Pierre Henry (l’un des pères de la musique électroacoustique), s’est attelé avec beaucoup d’inventivité ainsi qu’un talent certain pour commotionner l’auditeur et le faire plonger tête la première dans le gargouillis de ces eaux bourbeuses qu’on dirait tout droit sorties de la gorge même de l’Enfer. C’est durant l’hiver de l’an 1993 que cette création radiophonique fut diffusée sur France Musique. Nul doute que plus d’un grand enfant n’a pas manqué de peupler son sommeil de cauchemars après de telles écoutes. C’est Cécile Violet qui est à la lecture et sa voix au timbre de somnambule convient on ne peut mieux au feu noir d’un tel texte. Des six chants enregistrés, je n’ai en ma possession que les deux premiers, hélas lacunaires ! et j’ignore comment il me serait possible de dénicher la suite – à moins de songer à cambrioler sauvagement et par une nuit sans lune les archives de l’IRCAM ! Quoi qu’il en soit, cela vous donnera déjà un aperçu saisissant du poison vipérin que distille cet alambic des infernaux palus.
Ps : Comme il n’existe pas de couverture pour ce feuilleton radiophonique, j'en ai concocté une d’après une illustration des "Chants de Maldoror" de l’artiste Frans de Geetere.
Thibault Marconnet
03/05/2014
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http://le-semaphore.blogspot.fr/2014/07/attila-jozsef-le-coeur-pur.html
Attila József, le cœur pur
Le livre-CD Attila József / À cœur pur est paru aux Éditions du Seuil en 2008. C'est la regrettée Kristina Rády qui fut l'initiatrice de ce formidable projet. Sœur de langue de cet immense poète hongrois méconnu, elle voulut lui faire remonter le Danube jusques en France.
Comme elle le rappelle, « [...] le hongrois est, dit-on, la seule langue que même le diable respecte... mais ne parle pas ». Cet ouvrage comporte 22 poèmes retraduits pour l'occasion par Kristina Rády elle-même. La poésie d'Attila József est un cœur battant, un cœur battu. En 1937, alors âgé de 32 ans, le poète s'en alla faire rouler son corps sous le train de la mort. Et ce n'est point ici une creuse métaphore puisqu'il s'allongea littéralement sur des rails devant une de ces machines en partance vers l'au-delà du verbe.
Son compatriote Arthur Koestler, écrira d'ailleurs ces mots quelques jours après le suicide du poète (la citation suivante est extraite de la préface de cet ouvrage) : « [...] Attila József fut considéré comme un grand poète dès l'âge de 17 ans, nous savions tous qu'il était un génie et pourtant nous l'avons laissé s'effondrer sous nos yeux... Je parle de cette affaire, car elle est caractéristique de par son acuité. Elle s'est passée dans cette Hongrie "exotique", au milieu de ce petit peuple qui est le seul à n'avoir aucun parent de langue en Europe et qui se trouve ainsi le plus solitaire sur ce continent. Cette solitude exceptionnelle explique peut-être l'intensité singulière de son existence... et la fréquence avec laquelle ce peuple produit de tels génies sauvages. Pareils à des obus, ils explosent à l'horizon restreint du peuple, et puis on ramasse leurs éclats [...] Ses véritables génies [...] naissent sourds-muets pour le reste du monde. Voilà pourquoi c'est à peine si j'ose affirmer [...] que cet Attila József dont le monde [...] ne va pas entendre beaucoup parler [...] fut le plus grand poète lyrique d'Europe. C'est un stupide sentiment du devoir qui m'oblige à déclarer cette mienne conviction, bien que cela ne profite à personne. Cela n'arrêtera pas le train non plus. »
Le comédien Denis Lavant incarne la parole toujours vivante de cet homme tourmenté, de ce frère humain qui, du fond de la terre, a tant de choses essentielles à nous clamer. Quant à Serge Teyssot-Gay, sa guitare est une clef de voûte : elle exhausse la voix du poète transvasée dans la bouche habitée du comédien. Et c'est alors qu'il nous semble battre encore à nos oreilles l'incomparable chant de ce « cœur pur ».
Thibault Marconnet
09/07/2014
Peinture : Egon Schiele, "Self Portrait as St. Sebastian", 1914
#attilajozsef
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@Peregrinus Absoluti Je vous en prie et vous souhaite une bonne écoute de cette excellente émission consacrée à Maïakovski, ce génial poète de la démesure. Quant à Malraux, j'ai pour cet homme une profonde dilection, à tel point que j'ai suivi ses pas jusqu'à la cascade de Nachi, au Japon, qui est un haut lieu de pèlerinage pour les pratiquants des religions shinto et bouddhiste. C'est à la fin de sa vie que Malraux s'y rendit, en compagnie de Tadao Takemoto et de Sophie de Vilmorin. J'ai pu connaître - dans mon âme et mon corps - l'éblouissement que cette cascade prodigua à l'auteur de “La condition humaine”. (Tadao Takemoto a écrit un très beau livre qui relate ce voyage : “André Malraux et la cascade de Nachi : la confidence de l'univers”. Malheureusement, on ne peut le trouver que d'occasion, car il n'a pas été réédité.) Je ne peux écouter l'oraison funèbre de Malraux, en hommage à Jean Moulin et à ses “frères dans l'ordre de la Nuit”, sans éprouver, à chaque fois, une vive émotion. Et je suis heureux de savoir que je suis loin d'être le seul. Merci pour votre commentaire qui me va droit au cœur.
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Lors de l'émission “Hors-champs” diffusée sur France Culture le 16 septembre 2013, Laure Adler s'entretenait avec l'écrivain et essayiste italien, Claudio Magris. « L'identité est une recherche toujours ouverte, et il peut même arriver que la défense obsessive des origines soit un esclavage régressif, tout autant qu'en d'autres circonstances la reddition complice au déracinement. » Claudio Magris (in “Danube”) Claudio Magris, né à Trieste le 10 avril 1939, est un écrivain, germaniste, universitaire et journaliste italien, héritier de la tradition culturelle de la Mitteleuropa qu'il a contribué à définir. Claudio Magris est notamment l'auteur de “Danube” (1986), un essai-fleuve où il parcourt le Danube de sa source allemande (en Forêt Noire) à la mer Noire en Roumanie, en traversant l'Europe centrale, et de “Microcosmes” (1997), portrait de quelques lieux dispersés dans neuf villes européennes différentes. Il est également chroniqueur pour le Corriere della Sera. Il a été sénateur de 1994 à 1996. En 2001-2002, il a assuré un cours au Collège de France sur le thème « Nihilisme et Mélancolie. Jacobsen et son Niels Lyhne ». Ses livres érudits connaissent un très grand succès public et critique. Claudio Magris a ainsi reçu plusieurs prix prestigieux couronnant son œuvre, comme le prix Erasme en 2001, le prix Prince des Asturies en 2004, qui entend récompenser en lui « la meilleure tradition humaniste et [...] l'image plurielle de la littérature européenne du début du XXIe siècle ; [...] le désir de l'unité européenne dans sa diversité historique », le prix européen de l'essai Charles Veillon en 2009, et le prix de littérature en langues romanes de la Foire internationale du livre (FIL) de Guadalajara, au Mexique, en 2014. Claudio Magris est également régulièrement cité depuis plusieurs années comme possible lauréat du prix Nobel de littérature.
Thèmes : Arts & Spectacles| Littérature Contemporaine| Littérature Etrangère| Claudio Magris| Mitelleuropa
Sources : France Culture et Wikipédia
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Bonsoir Phil, le livre que vous lisez a l’air fort intéressant, et je me le note de ce pas. Je suis content que vous puissiez écouter cette excellente adaptation et avoir ainsi un aperçu de "La Vénus à la fourrure". Je vous encourage à lire le roman si le cœur vous en dit. Et, si vous souhaitez pousser plus loin vos investigations sur l’œuvre de Sacher-Masoch, je vous recommande un petit ouvrage très intéressant de Gilles Deleuze, intitulé : "Présentation de Sacher-Masoch : Le froid et le cruel", disponible aux Éditions de Minuit. Voici le texte de la quatrième de couverture : « Avec Sacher-Masoch s'ouvre un univers de phantasmes et de suspens, rempli de femmes de pierre, de travestis, de gestes punisseurs, de crucifixions et même de châtiments pour des fautes non encore commises. L'esprit artistique fait de chaque pose une œuvre d'art, l'esprit juridique y noue de rigoureux contrats entre la victime et le bourreau. Gilles Deleuze montre que le masochisme n'est ni le contraire ni le complément du sadisme, mais un monde à part, avec d'autres techniques et d'autres effets. Cette étude de Gilles Deleuze était parue en 1967 dans la collection « Arguments » avec, en annexe, le texte intégral de La Vénus à la fourrure dans une traduction de Aude Willm. La présente édition, dans la collection « Reprise », propose seul le texte de Gilles Deleuze. »
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C'est une question à laquelle il m'est également difficile - voire impossible - de répondre. Mais si je ne devais emporter qu'un seul roman sur une île déserte - et c'est le plus long de toute la littérature mondiale -, je crois bien que ce serait “À la recherche du temps perdu” de Marcel Proust. Je suis transporté par son écriture. Merci pour ces conseils de lecture, Frédérique, j'en prends note. J'ai une grande passion pour la littérature japonaise : Yasunari Kawabata, Junichirô Tanizaki, Yukio Mishima, Natsume Sôseki, etc. C'est pourquoi je pense que les deux livres d'Akira Yoshimura, ainsi que celui d'Ito Ogawa, seraient sans doute susceptibles de me plaire. J'ai beaucoup aimé “Kornél esti” de Dezső Kosztolányi, et je compte bien lire d'autres livres de cet écrivain. Quant à Sándor Márai, j'ai bien aimé “Les braises”, mais c'est surtout “Le premier amour” qui m'a le plus ému. Je suis sur le point de terminer un très beau livre du romancier américain James Baldwin : “La chambre de Giovanni”. Ensuite, je vais très certainement plonger dans le livre d'un écrivain irakien, Antoon Sinan, dont le roman s'intitule “Seul le grenadier”, et qui m'a été conseillé par une libraire il y a quelques jours. Je pense à un livre de Joseph Roth qui m'a bouleversé, “Job, roman d'un homme simple”, et que je vous recommande chaleureusement. Au plaisir de vous lire.
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Éclaire ton enfant
Éclaire ton enfant, tu m’entends :
car les brigands, ce sont les gens ;
sorcières – mégères et harengères...
... Des loups ? Non... des chiens en colère
qu’ils marchandent ou qu’ils philosophent,
ils échangent espoir contre argent ;
charbon, amour, et sentiments,
même ce poème, en les vendant.
Et console-le et dis-lui
mon enfant : c’est vrai, c’est ainsi.
Murmure-lui le conte récent,
du communisme fascisant –
puisqu’il faut de l’ordre pour l’homme,
que l’ordre est là pour faire sa ronde,
que deviennent rentables nos mômes,
défendre ce qu’on aime du monde.
Et si l’enfant reste bouche bée,
te regarde ou veut pleurnicher,
ne sois pas dupe, et ne crois pas
que ton conseil l’endormira.
Regarde, il lance, le nourrisson
pour être plaint, des cris stridents,
et s’il rit au sein blanc, glouton,
il fait pousser ongles et dents.
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La poésie est pour moi un souffle vital. J’éprouve une grande dilection pour la poésie de Virgile, Charles d’Orléans, Le Tasse, l’Arioste, Malherbe, Louise Labé, Marceline Desbordes-Valmore, Lord Byron, Baudelaire, Verlaine, Charles Péguy, Anna de Noailles, Cécile Sauvage (la mère d’Olivier Messiaen), Maïakovski, Anna Akhmatova, Fernando Pessoa, Pericle Patocchi, Nâzim Hikmet, Pasolini, Gaston Miron... et tant d’autres que j’oublie de mentionner.
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