Comments by "Missiavu" (@missiavu) on "Le Figaro" channel.

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  6. C'est vrai que le concept de laïcité est un-peu une extension du principe de la distinction et de la séparation entre domaine spirituel et domaine temporel inscrit dans les Évangiles chrétiens à travers ces deux paroles attribuées au Christ : "Rendez à César ce qui appartient à César et laissez à Dieu ce qui est à Dieu" et, surtout, "Mon royaume n'est pas de ce monde" et qu'il a été forgé à partir d'un nom commun, "laïc", "laïque" au féminin, appartenant au vocabulaire de l'Église catholique dans lequel il a toujours désigné et désigne encore tout fidèle non-membre du clergé, qu'il s'agisse du clergé régulier ou du clergé séculier. Un diacre, par exemple, qui n'est pas-du-tout un prêtre, est défini comme étant un "officiant laïc". Cela dit, ce concept est allé bien au delà de ses racines incontestablement chrétiennes, catholiques plus précisément. En effet, la laïcité c'est très précisément la liberté, dans l'égalité des consciences et la tolérance mutuelle, de croire ou de ne pas croire, de pratiquer le culte de son choix ou de n'en pratiquer aucun, sous la double garantie, d'une-part, de la distinction et de la séparation entre domaine spirituel et domaine temporel, entre sphère privée et sphère publique, entre religion et politique au sens étymologique du mot : "chose de la cité", dont la traduction juridique et la séparation des institutions religieuses et de l'État, et, d'autre-part, de la stricte neutralité en matière de dogmes, religieux ou pas, de la sphère publique recouvrant tout ce qui se rattache aux affaires publiques, aux missions et à l'action de la Puissance publique dans l'intérêt général, sans distinctions de croyances et de non-croyance, à ne surtout pas confondre avec la notion purement géographique d'espace public désignant simplement tout lieu ouvert au public où tout ce qui relève de la sphère privée, dont la foi religieuse, peut s'afficher et s'exprimer librement sous réserve de respecter la liberté et les droits d'autrui et de na pas troubler l'ordre public par des manifestations violentes ou intempestives. La laïcité ce n'est donc pas une opinion c'est tout simplement la liberté d'en avoir une dans le respect de la liberté d'autrui d'avoir la sienne, sous la garantie de la neutralité de la sphère publique telle que déjà définie, et, en cela, elle se distingue à la fois, d'une-part, de la notion de religion d'État ou de religion officielle ou, même, de régime concordataire, et d'autre part, de celle d'athéisme d'État, par exemple de type Marxiste, pour la bonne et simple raison que, dans tous ces cas de figures, l'État n'est justement pas neutre. Ce fut Aristide Briand, rapporteur de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l'État qui sut le mieux résumer en quelques mots l'essence même du principe de laïcité par la formule suivante : "La loi protège la foi aussi longtemps que la foi ne prétend pas dire la loi". Le principe de laïcité est également tout entier contenu dans ce passage essentiel de l'article premier du Règlement général du Grand Orient de France, lu en loge à chaque ouverture des travaux : "Considérant les conceptions métaphysiques comme relevant du domaine exclusif de l'appréciation individuelle de ses membres, elle (NB : la franc-maçonnerie) se refuse à toute affirmation dogmatique".
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  19. Les jeunes ne le savent pas, mais il fut un temps, jusqu'au milieu des années 70, environ, où l'épithète "anticommuniste" était devenue, notamment en France, une dénomination infâmante, presque une insulte, Jean-Paul Sartre n'avait il pas dit : "tout anticommuniste est un chien" ?. Tout opposant à l'idéologie communiste était systématiquement traité de "fasciste", Viktor Kravtchenko, un des premiers à avoir révélé publiquement l'existence du Goulag, fu traîné dans la boue, non seulement par L'Humanité, mais par la presse dite "progressiste", de manière générale, et, même, attaqué en Justice par le Parti Communiste Français, dans les années 50. Dans les milieux trotskystes, on inventa, dès les années 30, le concept de "Stalinisme" pour dédouaner le Communisme, en tant que tel, de la tare du totalitarisme et de ses crimes, comme si Staline n'avait pas fait qu'amplifier et systématiser le régime de terreur et le système concentrationnaire mis en place par Lénine et Trotsky , comme si le Communisme ne portait pas en lui le totalitarisme dit "stalinien" comme la nuée porte la tempête. Eh bien, aujourd'hui, c'est un peu la même chose avec l'Islam : tout opposant à l'Islam en tant que construction idéologique, une religion n'étant pas autre chose qu'une idéologie qui s'autoproclame sacrée et d'essence divine, est insulté, traîné dans la boue, systématiquement traité de "facho", de "raciste", notamment à travers le concept fort ambiguë et ambivalent d'"Islamophobie", et l'on utilise le concept d'"Islamisme", tout aussi artificiel que celui de "Stalinisme", pour dédouaner l'Islam en tant que tel, comme si l'Islam ne portait pas en lui l'"Islamisme" comme la nuée porte la tempête, comme si cet "Islamisme" n'était pas autre-chose que "l'Islam en mouvement", l'Islam étant alors "l'Islamisme au repos", comme l'ont fort bien dit les intellectuels Algériens Ferhat Mehenni et Malik Bezouh....
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  35. Mais à l'époque,  @Lombardie1860  , l'Italien, plus précisément le Toscan littéraire, et le corse, c'était quasiment la même chose, étant ressentis par les locuteurs de ce temps comme deux niveaux inséparables et naturellement complémentaires d'une seule et même langue, le niveau langue savante d'expression essentiellement écrite, le Toscan littéraire devenu la langue italienne par la grâce du génie littéraire et poétique du Florentin Dante Alighieri au XIIIeme siècle, et le niveau dialectal de la langue populaire de tous les jours, d'expression essentiellement orale et aussi, un peu, poétique. C'était le couple "langue-dialecte" classique dans l'aire linguistique italique, parmi ce que l'on appelait encore, avant le Risorgimento du XIXème siècle, non pas "le peuple" italien, mais "les peuples de l'Italie", cette Italie qui était un ensemble géographique péninsulaire et insulaire, une civilisation, même, mais certainement pas une nation et encore moins un État. Et le peuple corse était tout simplement et naturellement un de ces "peuples de l'Italie" avec sa propre Histoire, sa propre conscience nationale forgée au cours de sa longue Révolution du XVIIIème siècle contre Gènes et ses propres ambitions. Paradoxalement, c'est l'arrachement de la Corse à la famille culturelle et linguistique italique, avant le mouvement unificateur du XIXème siècle, par son incorporation à un ensemble français qui lui était beaucoup plus étranger, qui a permis au "niveau dialectal", désormais coupé de sa famille linguistique naturelle, de se constituer progressivement en langue à part entière, distincte de la langue italienne stricto-sensu tout en en demeurant linguistiquement très "parente" en quelque sorte. Donc, oui, la langue maternelle de Napoléon était bien l'Italien, dans le sens de son temps, mais avec ses deux niveaux inséparables, donc avec le corse comme langue d'expression orale de la vie quotidienne, le Toscan littéraire étant réservé, lui, à l'expression écrite et à la conversation savante.
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